fuck up the friendship / topic commun

baby cut the tension / on s'ennuie, le temps que l'hiver se décide à mourir aux portes de la saison des tornades. l'alcool ça réchauffe mais pas toujours assez pour s'enquiller une soirée en plein air au mois de décembre, alors on a attendu, on s'est retrouvé en petits groupes, entre potes, à droite à gauche, mais pas de quoi réunir le peu de vie qui tient d'bout à el reno. heureusement il y a caldwell et ses bonnes idées. caldwell et la grange de ses parents. caldwell et l'toit facile pour faire la fête en essayant de pas foutre le feu à la paille. alors au premier redoux il a dégainé l'invitation, les autres se sont arrangés pour trouver de l'alcool. le temps est fidèle à la ville : affreux. l'intempérie qui martèle les planches de la grange, va sans doute bousiller le lissage de sam qui lui a pris une heure et faire tirer la gueule à certains, mais ça te découragera pas de venir oublier ta vie à el reno pour quelques heures. parce que que tu le supportes ou pas le caldwell, tu t'en fiches, parce que tu sais qu'à ses soirées il y a toujours tout le monde, l'alcool est tiède mais promet de te faire tourner la tête et il y aura forcément un demeuré pour lancer un jeu stupide mais drôle. bon, vous êtes pas à l'abri de prendre l'eau, mais avec un peu de chances, d'ici là, vous serez tous ivres.

le manifeste du bon dramakid

ici on a pas de règles d'écriture. tu veux faire long, tu fais long. tu veux faire ultra court, tu fais ultra court. on bodywriteshame personne. pense à taguer les personnes concernées par ta réponse. (pense à être sociable). personne mourra et personne finira avec un syndrome post-traumatique. l'ordre des réponses n'a aucune importance, enterrez vos scrupules, faites vos vies. (brûle la grange si tu veux) si vous avez pas assez de drama entre vous je vous aiderai.

Y’a le son de la soirée, la musique dans le fond qui commence à te faire planer. Premier sur les lieux, tu devais l’aider, t’as juste glander sur la glacière pas encore fraîche, décapsulant chaque bière que tu buvais quasi cul sec, fallait bien commencer les frais, entre deux, d’une clope délicatement roulée, posée entre les lèvres. “C’pas le paradis mais on f’ra avec.” Pas du genre à complimenter, pas de quoi admirer la hauteur sous plafond, quoi que sur l’espèce de mezzanine t’y mettrais bien une pancarte, place réservée, orgie accordée ! Le sourire qui dévoile les canines en attendant que la nuit arrive, et avec elle…
“Et v’la les princesses misérables.” Forcément les sourcils se dressent, la mâchoire se serre, le coup d’épaule donné contre ton meilleur ami, l’organisateur de la soirée, celui qui t’as permis de sortir des quatres murs du centre, qu’il observe l’entrée presque théâtrale des pseudos fortes têtes d’El Reno. Les yeux qui roulent derrière les orbites, t’as tout de même prit soin de les reluquer, chacune des trois, peut-être plus une que les autres mais autant passer la soirée à te servir de ta main droite plutôt que de lui faire plus d’honneur qu’elle n’en mérite, c’est à dire, aucun, qu’on soit clair. “Jim, Jack et John.” Une manière comme une autre de les saluer, non ça tu le fais pas. Elles le méritent pas plus que ça. C’est las, tu prends la gorgée de ta bière sur le point de bouillir d’avoir trop chauffé entre tes longues phalanges. Mâchouille nerveusement l’intérieur de la joue et soupire profondément. D’un instant t’es passé de l’euphorie d’une soirée de liberté loin du centre à la blase la plus immense qu’on puisse voir. Tu s’rais pas du genre lunatique toi ?
T’en dis pas plus, plante entre les crocs une tige pleine de nicotine, tourne finalement le dos, le foin est sûrement mieux respirable plus loin.

trois heures. c'est l'temps qu'il t'a fallu pour te décider. te décider à y aller, passer sous la douche, te raviser, juger que tu ferais mieux de suivre ta première intuition, commencer à te préparer, changer de tenue trois fois, secouer la tête, en conclure que t'es pas prête, que tu seras toute seule, qu'on va s'foutre de toi, puis t'en vouloir de douter de toi-même, te faire un long speech devant le miroir (non, tu vas pas te faire bully, lila, c'est l'occas' de rencontrer des gens, de te montrer sous un nouveau jour, sors les cornes et fonce), attacher tes cheveux, détacher tes cheveux, et finalement, te résoudre à quitter ta chambre pour rejoindre un tout autre chaos.

qu'on t'affecte à une étiquette et qu'elle ne change jamais. c'est ça, qui t'fait flipper. toi, tu veux juste pas être foutue dans une case, catégorisée comme la petite nouvelle, qui parle pas trop et qui mange seule dans le parc entre midi et deux. celle qui n'a l'air d'avoir aucune assurance, celle sur qui on peut marcher dessus pour grimper plus haut. t'en as marre, de faire la discrète. se fondre dans la masse, c'est pas tout à fait ton truc; non pas que tu rêves de briller en société, mais t'aimerais au moins avoir l'impression d'exister.

t'y vas à pieds. ça te motive, ça te donne du temps. dans ta tête, t'es ton propre coach énervé, t'as des images de labeouf en t-shirt blanc qui te hurle dessus. "do it, just do it" tu te le répètes à chaque fois qu'un pied passe devant l'autre, et t'avances. sur le chemin: une averse. t'avais pas prévu le coup. le bas de ta robe fleurie, qui dépasse de sous ton pull, est trempé. tes baskets sont pleines de boue. tes boucles brunes se mettent à gonfler. au fond de toi tu sais que t'as plus aucune dégaine, mais tu t'arrêtes pas. si y a bien un truc que tu supportes pas, c'est abandonner.

le calme est passé, vient la tempête. on est bien à el reno, non? t'as dû quitter ton soleil pour venir vivre ici, tu mérites au moins du grabuge; la tornade, tu l'attends. tu passes le bout de tes index sous tes yeux, effaçant rapidement la possibilité d'une coulure noire de mascara, celle qui incarnerait ta faiblesse et ton infériorité dans un monde que tu ne maîtrises pas. un, deux, trois. c'est toi qui décide. sur ton visage, c'est le masque de ta propre individualité que tu poses. tu mets un pied dans la grange, tu allumes un joint pré-roulé sur le chemin, tu tires une première taffe, et tu te lances.

il y a du monde tout autour. beaucoup de visages que tu reconnais, que t'as déjà croisé, à l'école, au tabac, deux pâtés de maisons après la tienne, dans ton cours d'histoire, sur le parking de ton médecin généraliste. cette ville est minuscule. tu t'demandes, sur dix, combien vont y rester coincés toute leur vie? t'avances, tu te faufiles, jusque là t'as réussi à écoper d'un regard noir, un clin d'oeil lourd et un demi-sourire d'une fille du club d'art, que tu sentais mi-sincère mi-gênée. le cul du pétard s'écrase et finit sa vie dans une vieille conserve qui sert de cendrier géant, tu te choppes une can's qui traîne dans un pack délaissé qui ne t'appartient pas, et tu te poses sur un coin de paille. seule. c'est donc ici que toi, tu vas finir ta vie? à quoi tu t'attendais?

ta gorge s’est nouée lorsque samedi dernier grand-mère a lancé encore! en te voyant approcher du canapé avec un livre usé à la main tu sais qu’on est samedi ma chérie… depuis, la culpabilité s’est infiltrée dans ta tête : t’as comme l’impression de ne pas en faire assez depuis ton arrivée, que les yeux de mamie te jugent pour ce comportement indigne de la jeunesse el reno-enne. alors pour lui arracher un sourire (ils se font de plus en plus rares, sont ternis par la maladie) tu as décidé de troquer le confort du canapé pour la fameuse grange dont tu as entendu tout le lycée parler. l’impression d’être un cliché ambulant lorsque tu as quitté ton vieux pyjama pour enfiler un jean et une vieille chemisette trouvée dans les affaires de ton grand-père devant le miroir sale de ta chambre en désordre. un soupir. l’envie de te jeter dans le lit défait et d’y passer la soirée ; mais non, mamie serait déçue et puis maman passe la tête par l’encadrement de porte et articule doucement pour elle, s’il te plait… comme si elle avait lu dans tes pensées. d’accord… il faut y aller. puis si tu restes ici, tu le regretteras et tu le sais !
alors tu enfiles une veste en jeans très peu de saison, les premières chaussures qui te tombent sous la main et tu montes sur ton vélo. les routes autour de la ferme sont très peu éclairées, plusieurs fois ton ventre se serre, plusieurs fois tu hésites à faire depuis tour mais, chaque fois tu penses à l’expression déçue qui envahira le visage de maman et grand-mère. au moins une heure tu te dis ; puis pas la peine de rentrer à l’intérieur, suffit de t’approcher assez pour observer, pouvoir t’inspirer de quelques évènements qui se dérouleront sous tes yeux pour construire « ta » soirée trépidante que tu raconteras en rentrant.
des deux côtés de la chaussée, de nombreuses voitures sont déjà garées, les phares qui ont éclairés la fin de ton trajet se coupent progressivement et les voix autour de toi se font de plus en plus nombreuses. tu descends de ton vélo et l’abandonnes contre un mur extérieur de la grange, priant pour qu’il soit toujours là lorsque tu seras décidée à rentrer à la maison (bientôt).
la musique, est forte, peut-être un peu trop et les voix semblent bien décider à la surpasser quitte à se briser bientôt. tu rentres dans la vieille bâtisse et fronces les sourcils, surprise de la chaleur qui te frappe. le foin, la foule en mouvement qui occupe de centre de la pièce expliquent cette chaleur que tu trouves vite étouffante. alors tu parcours l’endroit des yeux, à la recherche d’une zone plus calme où l’air sera moins saturé.
à ta droite, légèrement dans un coin tu remarques une pile de foin en bottes que les lycéens semblent avoir désertée. après avoir éviter plusieurs collisions avec les danseurs aux fronts perlés de sueurs, attrapé un soda sur la route, tu rejoins l’endroit mais constates qu’il est déjà occupé.
oh…hum…désolée. est-ce que je peux m’assoir ici ou tu préfères rester seule ? tu crois reconnaître une fille de ton cours de bio mais son nom t’échappe, lara peut-être…
@lila latuperissa

il sait pas trop ce qu'il fait là adriel. pas tellement certain d'y trouver un intérêt et pourtant tellement sûr que sa présence n'est pas désirée. il le connaît même pas le caldwell, petit con de l'équipe de basket, celui qui fait rire les filles, troy bolton du pauvre, il se souvient adriel, de vouloir plusieurs fois crever son foutu ballon de basket quand il rebondissait dans les couloirs du lycée. pourtant il avance, toujours dans son sweat à capuche noir, comme s'il n'avait que ça dans son placard. la grange était déjà envahie de plusieurs lycéens et il cherche @Silas Kane du regard, parce que s'il est là adriel, c'est avant tout à cause de lui. à cause d'un foutu pari perdu, parce qu'il s'est fait avoir adriel, forcément qu'il peut pas lutter avec le cerveau de génie de silas. un léger coup d'oeil lancé par ci, par là et un signe de tête offert à @cecil murphy, le respect reste en place et il se sent un peu mieux adriel, de savoir qu'il n'est pas le seul d'howard dans le coin, les voyous d'el reno ont aussi trouvé le chemin pour arriver jusqu'ici. et puis il y a @grace mulder qui capte son regard à adriel, l'amertume au fond de la gorge et le foutu souvenir de ce que cette histoire a pu lui couter et encore, grace n'est pas sa plus grande perte. mais les regrets du passé sont visiblement au rendez-vous ce soir et avec ça, il attrape une bière adriel, parce que quitte à venir, autant le regretter jusqu'au bout en se mettant la tête à l'envers.

Les remarques du trio infernal qui te font rouler les yeux derrière les orbites. T’as cherché un peu l’avalanche de regards, de gestes et de paroles pleine de sens, celui dans lequel t’es pas vraiment désiré. T’as les yeux qui se perdent sur leurs silhouettes, leurs tenues, des styles différents, la petite jupe de Ken, t’es apparemment pas le seul à l’avoir remarqué, tu peux pas en vouloir à ses réflexes primaires d’observer tous morceaux de peau apparents. “Caldwell, tu baves.” Ca t’irrite tout de même qu’il mâte, le coup d’épaule il se veut pas seulement amical, plutôt flic dans ce cas là et t’as le sourire qui se perd bien vite quand tu mords ta lèvre, reproche faite qu’il se sente prévenu le capitaine. On touche qu’avec les yeux, on efface la moindre pensée d’un jour pouvoir la serrer. C’est ça le bro code, c’est la seule chose que tu lui demandes pour la pérennité de votre amitié, ‘fin tu lui as pas vraiment demandé, c’est juste que les choses doivent se passer comme ça ! Le dos tourné, canette que tu dresses en l’air, amen mon frère. Ne manquant pas de positionner l’index sur la paroi tiède en direction des pitbulls prêtes à s’éclater tout au long de la soirée. Deux filles, la première porte l’étiquette de nouvelle, quand la seconde s’est vue affublée d’un surnom geek, constamment à traîner avec les pseudos Spieltino de cette nouvelle génération. Le regard qui se pose sur elles, ça les détaille, ça les juge, hiérarchie faite qu’ici t’es plus ou moins au même titre que l’organisateur, normal, c’est ton meilleur pote. “Merci m’man.” Dirigée pour Rhys, la fumée qui sort de ta bouche également. “J’vais te chercher à boire t’es à sec.” Coup de paume sur l’omoplate avant de balancer haut et fort. “C’toi le roi ce soir nan ? J’suis à ton service Caldwell !” Le rire est franc, le clin d'œil tout autant. T’es peut-être pas le meilleur ami idéal mais lui tu le mets sur un piédestal, la canette d’une main levée, la clope dans l’autre, rapidement tu disparais dans la foule, quelques secondes seulement, c’est ce que tu penses, jusqu’à le croiser, le gosse d’Howard. “On t’autorise à voir des lycéens en dehors du cadre scolaire ?” Le sourire sincère, respectueux à ta manière de cette relation, porté en direction d’Adriel avant de plaquer ta paume dans la sienne. "Ça fait plaisir de voir une autre tête connue et appréciée par ici.” Clin d'oeil les meufs ! Autant le dire vous êtes des potes de la même galère !

@rhys caldwell @ken whitlamb @parker calverley @grace mulder @lila latuperissa @leodie buchanan @adriel foster ouais j'tague tout le monde  

tu regrettes aussitôt. le coin reculé, c'est chouette quand tu veux être discrète, mais s'asseoir sur la paille: c'est un non. surtout quand on a voulu se la jouer robe d'été à el reno. les brindilles piquent et démangent la peau nue de tes cuisses. tu commences à te tortiller légèrement sur ton mètre carré de foin mal rangé, déçue de ton choix.

"oh…hum…désolée." tu lèves les yeux. une fille a l'air de te parler. par réflexe, tu vérifies à gauche, à droite: mais t'es bien la seule dans ce coin là de la grange. "est-ce que je peux m’assoir ici ou tu préfères rester seule ?" elle continue. ton coeur fait un raté inaudible, pourchassé par le volume de la musique qui a l'air de toujours plus augmenter. "tu... tu peux t'asseoir." tu bouges d'un poil, l'invitant à se poser à tes côtés. son visage te dit quelque chose: vous avez forcément cours ensemble. tu butes sur le soda dans ses mains: un sourcil se lève, décontenancée. tu te demandes pourquoi elle vient dans un endroit pareil si c'est pour ne pas boire d'alcool, mais tu fais pas de remarque. ta bière à toi repose déjà vide à tes pieds: paix à son âme.

et puis le malaise s'installe: qu'est-ce que tu fais là déjà? tu grimaces, t'as l'impression que mille regards se posent sur toi (alors que pas du tout, à part peut-être ce type stéréotypé tatoo-dans-le-cou-cheveux-en-arrière qui vous a fixé trois minutes à tout casser). "tu t'appelles comment, déjà?" tu demandes à la brune qui t'accompagne. tu poses la question rapidement. tu t'dis, plus vite tu sauras son prénom, moins ce sera gênant entre vous. pour t'occuper les mains, l'esprit, et tout le reste, tu sors machinalement ta blague à tabac, une feuille slim et le reste du matériel dont t'as besoin. effrite, roule, lèche. répéter des gestes que tu connais par coeur t'aide à te concentrer.

@leodie buchanan
@cecil murphy