dusk till dawn (elijah)

[ @elijah valdez ] & [ june lasgow ]

never too late

De cette fraîche soirée, l’excuse sur le bord des lèvres lorsque tu descends les escaliers en essayant de ne pas les faire grincer. Où vas-tu June ? Tu peux entendre sa voix transpercer le petit salon, l’odeur de cendrier froid, t’en aurais presque des hauts de le cœur. Qu’est ce qu’elle fout encore réveiller à cette heure-ci ? Curieuse, tu pourrais passer ta tête par-dessus le dossier du canapé, regarder l’écran de son téléphone “chope moi le string” l’application de rencontre purement sexuelle sur laquelle elle a inventé un profil avec des photos qu’elle semble avoir volé sur ton profil instagram. En colère, tu pourrais lui retirer des mains, pour ne pas dire arracher, l’envoyer s’éclater contre le mur. Mais de tout ça, t’en fais rien, tu roules des yeux. Pas besoin de lui répondre, elle a pas à savoir que tu vas te faire sauter par un garçon. Et pas n’importe lequel.
De l’écharpe que tu enfiles, ça dénote totalement avec le short que tu portes et le débardeur que t’as mis en guise de pyjama. La saison se prête pourtant pas à ce que tu sortes de cette manière, mais qui viendrait te dire que tu risques une pneumonie à être vêtue de la sorte ? Quoi qu’aux pieds t’as tout de même eu l’initiative de mettre des boots. Le regard sur l’écran de ton téléphone, tu rumines de ce que tu lis, manque pas d’air le crétin putain !

La tige posée entre tes lèvres, d’un briquet qui ne veut pas s'allumer. Le juron il est facile, remarque ton caractère de chien et les mauvaises paroles à force on s’y fait. T’es à prendre comme ça ou à laisser, tout simplement. Il fait sombre, pour une fois y’a pas des voitures qui viennent se perdre dans le coin, qui te klaxonnent avant de s’en aller parce que t’as montré le majeur. Tu soupires, te reste plus que ça !
Et quand enfin tu reconnais le moteur de son petit bijou, de sa “protégée” comme il aime la surnommer. Tu caches l’esquisse d’un sourire venir se dessiner sur tes lèvres, les canines qui s’enfoncent dans tes lippes, retiens toi Junior, lui montre pas que ça te fait plaisir qu’il vienne te rendre visite à cette heure-ci. Quoi que, t’as juste claqué des doigts et il a rappliqué.

“Allez roule ma poule !” Sans autre formule de politesse, sans même espérer un geste attentionné, tu claques la portière passager avec ferveur. Ne manquant pas de frictionner tes mains l’une contre l’autre, l’éternelle cigarette entre tes lèvres, celle que tu n’as pas réussi à allumer, d’un allume feu ayant rendu l’âme. “Et mets le chauffage plus fort, on s’les gèle !” Encore une fois, l’autorisation que tu ne lui demandes pas, comme-si la voiture, elle était à toi. “T’as du feu babe ?” Le surnom facile, d’une possessivité qu’on te connaît, ce n’est pas parce que tu t’interdis une quelconque relation que tu ne peux pas les renommer à ton bon plaisir. Enfin, tes billes se posent sur sa silhouette, pas mal le garçon, bien bâti, quand tes pensées intimes se dirigent vers ce que vous partagez depuis plusieurs mois, attendant sagement l’objet demandé.

des paysages familiaux, le tien est peut-être le cliché du couple d'immigrés, on dirait presque que tes parents poussent le mythe au fil des jours. au début par les fêtes d'anniversaires aux coutumes mexicaines, puis l'restau de la bouffe de chez nous comme ils diraient si bien. y'a des parents qui sont entrain d'dormir dans la chambre, puis ta sœur qui traine dans sa chambre sur une foutue série des plus merdiques. t'as l'premier survêtement nike enfilé et un vieux pull a capuche foutu sur l'dos que t'as trouvé. t'as la dégaine d'un foutu taulard à l'heure actuelle quand tu descends les escaliers pour traverser le restaurant sans vie. fermé depuis même pas une heure, ce mélange d'euphorie culinaire fait contraste avec le froid de la pièce renfermée dans le noir. et t'a sauté dans ta dodge charger, celle que t'as refaite du châssis jusqu'aux clignotants, d'un noir brillant à en faire sauter la rétine du moindre mordu de muscle-car. raffut du diable quand le moteur démarre, échappement sport qui laisse le son se faire entendre de partout. t'avales le bitume des rues a toute vitesse, d'toutes manières t'as toujours été du genre à rouler comme un débile sur la route, vitesses limites dépassées au point d'te foutre en prison si jamais on t'choppait.

répondre aux messages de june que tu vas sauter d'ici une vingtaine de minutes, elle a beau faire sa princesse vierge par messages tout l'monde dans la foutue ville sait qu'elle s'est faite rouler dessus par tout le monde. putain que t'es con, juste pour tirer un coup -bon peut-être que c'est différent avec elle- tu dépenses autant en carburant, et puis merde il est bien une heure et demie du matin. et bordel enfin arrivé à bon port.

regard qui s'pose sur june et son apparence... a double facette, t'arques un sourcil en rigolant a la vue de son écharpe et de ses boots, mais aussi avec le parallèle du short et du débardeur. à sa hauteur tu t'penches pour chopper la poignée de la porte pour dire rapidement "jt'emmène ou tu veux june !" une fois la blonde montée il semble aussitôt démarrer pour partir en balle du village, pour aller arpenter les routes à toute vitesse, le regard qui s'déplace sur la blonde qui réclame le chauffage avant de souffler "allumes-le toi même, t'as l'droit hein." qu'il lâche avant de se résigner à l'allumer, pas trop fort tout d'même, parce qu' une fois à fond, c'est presque une fournaise. regard taquin sur lasgow suite a ces mots, alors que tu te penches vers la boite à gants pour ouvrir la caverne d'ali-baba. "fais toi plaisir beauté. prends c'que tu veux" et dans ce réservoir, s'entasse quelques briquets en fin d'vie mais fonctionnels, de l'herbe et des pilules aussi. instinctivement la main droite qui se place sur la cuisse de june, main qui repart pour passer les vitesses avant d'retrouver sa place. "tu veux aller où?" qui est lâché sans attendre, parce qu'il ne vont pas rouler pendant des heures dans la pénombre. mais en vérité ces moments il tuerait pour les revivre chaque jour, peut-être encore plus parce-que dans l'histoire y'a elle.

[ @elijah valdez ] & [ june lasgow ]

never too late

T’es une dame toi, et tu joues la comédie à la perfection. La princesse qui vient se faire chercher ou plutôt délivrer dans son château où elle est enfermée. Des foutaises forcément, parce qu’en vrai tes parents ils ont simplement ce statut parce qu’ils t’ont créé, ils ont aucun putain de pouvoir sur toi. A l’exception de ta mère quand elle a sa lubie de vouloir s’intéresser à ta penderie et qu’elle te demande comment ça se passe à l’école. Tu roules des yeux et allumes ta clope dans ta chambre, puis elle te dit de faire des efforts, que c’est pas un aquarium ici, simple geste d’ouvrir la fenêtre et elle est contente puis elle embarque un de tes jeans troués juste sous les fessiers. Là encore, tu roules les yeux quand il t’annonce t’emmener là où tu veux, en fait, aussi bien toi que lui vous savez comment ça va se finir, que dans un endroit reculé de la ville, à l’abri des regards indiscrets, quoi qu’ils soient là ou non ça t’importe peu, ‘peuvent te regarder, ‘peuvent filmer, ça serait pas la première fois que ça arrive, une vidéo qui fuite, une soirée trop arrosée sur le parking, tes genoux égratignés à cause du bitume qui les a rongé pendant que tu pratiquais ce geste où t’es la reine. Putain Junior c’que tu suces bien, c’est ce qu’ils disent tous, ça te rend pas vraiment fière, mais faut bien s’occuper en attendant la prochaine tornade. En fait qu’il t’emmène où il en a envie, t’hausses simplement les épaules, en avant Guigan !

Mais t’es une dame ! Alors qu’il l’allume lui même. “C’pas ma caisse.” Que tu balances passablement vexée, parce que t’as clairement l’impression qu’il est là juste pour avoir son cadeau nocturne. Alors qu’en fait, t’espère peut-être plus, que ton coeur fermé il puisse enfin s’ouvrir à quelqu’un, à lui par exemple. Mais t’es trop fière pour lui dire, et t’es pas encore tombée assez bas pour l’avouer, autant crever, qu’il te laisse sur le bord de la route, tu rentreras à pieds !
Et t’as cette manie de te croire partout chez toi, alors quand il approche sa main de la boîte à gants, tu relèves tes jambes, prends la position de l’indienne comme on dit, sur son siège, ça va tes boots elles sont pas dégueu, puis après tout, elle en a connu des positions délicates sa petite merveille. “Et voilà pourquoi j’traîne toujours dans tes pattes.” Quand tes yeux s’illuminent devant les sachets répartis. Tête qui se penche, t’observes ce qui pourrait te plaire. Tiens un sachet d’herbe, sans demander ton droit, puisque semble-t-il te l’avoir accordé, au moins ta clope pas allumée elle servira à quelque chose. Papier, carton, grinder, le parfait attirail du fumeur ! Au moins ça te fera passer une bien meilleure soirée. “On va pas jouer les radins hein.” Maîtresse qui tire sa baguette à merveille !
Tu t’affaires à préparer un joint bien fourni quand sa main vient glisser sur ta cuisse dénudée.

Le coeur qui s’emballe sous ce simple geste, pourtant de coutume mais qui te fait tellement vibrer, ça te donne l’impression que vous êtes pas seulement là pour faire plaisir à vos corps d’adolescents, ça te laisse espérer que tu pourrais voir un avenir avec le garçon. Tu dis rien, t’as les joues qui se teintent d’un rouge sur ta peau de porcelaine. Le regard fuyant, tout de suite la préparation de la longue tige devient plus complexe. Pourquoi faut qu’il te fasse cet effet bordel ? C’était tellement simple des mois en arrière avant que ça ne devienne plus régulier, qu’il passe une main dans tes cheveux lorsque vous étiez allongés sur le siège arrière de son bolide. Douce proximité, la chaleur de ce semblant d’affection que t’as cru remarquer. Impossible, l’est trop bien pour toi, t’es juste un sac qu’on remplit. “L’une des usines c’bien. Y’a jamais grand monde, ils ont peur des fantômes.” La drogue préparée, le dernier coup de langue donné sur le papier pour le coller, lent et sensuel, de quoi le faire te désirer, juste un peu. “T’pourras te soulager comme tu veux sans risquer d’être vu avec moi.” Et tu redeviens froide, la remarque piquante, pour pas essayer de t’attacher à lui, les yeux rivés vers la fenêtre légèrement ouverte où tu lâches une première longue fumée.

il arque un sourcil, souffle en guise de réponse, fausse exaspération alors que l'chauffage qui marche a moitié s'fout en route. l'ventilo d'la vieille caisse qui s'fout a gueuler comme une salope en manque. puis la paume de la main qui recule pour s'écraser sur le tableau de bord, en espérant que ça enlève ce foutu bruit de merde: mais non. et tu passes pour un con elijah là. t'as détourné le regard un instant sur le panneau  d'la première route: souvenirs du match pour le championnat d'état class 5A. match perdu comme la pire des hontes. t'avoueras jamais ça, mais t'as chialé comme une merde dans les vestiaires du stade où vous avez joué. t'sais pas si ça te fais rire avec le recul, mais y'a un sourire idéniable sur l'visage. tu détournes l'regard sur la blonde qui semble putain d'perdue dans une caisse qu'elle connaît. t'es l'premier a la ramener l'soir quand tu peux où a aller la chercher. boîte à gants qu'il ouvre aussitôt, un rapide rire avant de rajouter simplement "juste pour mon herbe ? sacré compliment." qu'il lâche simplement en conduisant, le regard perdu sur la route fantôme. regard détourné sur la camé improvisée, june qui se jette sur la première dose qu'elle remarque, de ta main tu navigues sur l'autoradio, t'essayes de remettre en route cette foutue radio qui s'est déréglée, des jurons marmonnés entre les lèvres pour se laisser crever dans la moustache.

mais t'sais pas pourquoi, l'cerveau oublie la tâche, décide de poser la main sur la cuisse de la passagère, mouvement incontrôlé alors qu'il lui caresserait la cuisse a moitié dénudée. t'as la main qui retourne sur le levier parfois mais qui décide de retourner à la même place aussitôt, comme si tout était aimanté et qu'il n'y avait que comme ça qu'il fallait que ce soit, alors tu te plies à ce que tes muscles font, sans même savoir que penser, sans même savoir quoi dire. parfois tes phalanges s'agrippent sur la peau claire de la jeune femme. relation des plus farfelues entre deux parias d'el reno. dans l'fond t'as même pas envie que ce moment s'arrête, tu pourrais avaler des miles et des miles de bitume quitte à s'retrouver en californie pour pas que ce moment vienne à sa fin. direction prise des usines pas loin, d'toutes manières y'a personne l'soir même pas un garde. alors que tu réponds simplement "sauf si t'as un délire avec les fantômes et que tu m'emmènes faire une exploration june." alors qu'il y'a le regard sur elle un instant, sur sa langue qui colle la feuille du joint, d'son attirail qui finit toujours par la rendre putain d'bonne. ouais t'as aucun soucis à l'dire -seul dans ta chambre- qu'elle te plaît plus que pour un plan-cul régulier. pourtant à la nouvelle phrase de june, tout proche de l'usine pourtant, y'a que son pied qui s'écrase sur le frein, voiture qui broute, cale et s'arrête. son buste qui retombe sur le dossier du siège violemment. et elijah qui ne réponds simplement "arrêtes de croire que j'ai honte de trainer avec toi, d'te ramener chez toi et d'faire tout ce qu'on fait." qu'il souffle l'air agacé.

il retourne la clé et démarre le moteur de nouveau, alors que dans le bruit incessant de la mécanique de galérien, il admets doucement "si j'reviens à chaque fois c'est parce que j'aime." être avec toi. avoir ces moments là. moments que t'as jamais vraiment eu avec quelqu'un hormis de la famille et les potes. mais june c'est différent, y'a comme l'atmosphère qui change quand elle est proche, comme si tu recevais une notification: june est dans votre périmètre, soyez vigilant. puis tu sembles finalement faire demi-tour, prendre une toute autre direction simplement avant de dire "j'ai mieux qu'une putain d'usine merdique comme endroit." tu t'rappelles de cette route de campagne (quoique el reno c'est déjà le trou du cul du monde) merdique qui mène à ce qui s'apparenterait à une mer pour un texan et à un plan d'eau pour n'importe quel gamin d'el reno. t'avales la distance bien plus vite, en vérité tu mets un peu la vie de n'importe qui en danger une fois au volant. pourtant ça semble pas poser soucis a lasgow qui dis rien.

la voiture s'arrête, point d'vue cliché sur un paysage endormi par la nuit, mais ça n'empêche en rien, phares éteints, y'a plus que la lumière à l'intérieur de la voiture qui éclaire les alentours, main droite placée aussitôt contre la joue de la blonde pour rapprocher son visage d'elle et marmonner un instant "même pas j'ai le droit de prendre une latte?" tu pensais qu'elle allait te proposer, et t'as bien l'impression que y'a plus grand chose à fumer sur le joint improvisé. main gauche qui s'active sur la boite a gant, pour sortir un joli petit sachet alimentaire à zip avec deux cachets dedans. "t'en veux une ou pas?" qu'il lâche sans tabou, qu' à quoi bon entretenir des clichés débiles quand le trois-quarts des adolescents de maintenant se démontent le crâne à l'herbe, à la lean et n'importe quelles autres substances.


mais là y'a qu'une seule putain de pensée qui joue en boucle et en boucle là-haut:

je veux t'embrasser june.
je veux t'embrasser.
j'te veux june.

[ @elijah valdez ] & [ june lasgow ]

never too late

Les épaules qui se lèvent, c’est tellement plus facile de décrocher un sourire et de lui faire croire qu’entre vous y’a rien et y’aura jamais rien de plus que des parties de jambes en l’air. ‘Fin ça, c’est ce que toi, tu veux te faire croire, c’est ce que tu laisses paraître sur ton visage angélique, celui de la fille complètement détachée de tout et de tout le monde. Parce que y’a jamais personne qui t’a vraiment porté une attention ou parce que tu fais en sorte d’en porter à personne. C’est plus facile de ne décevoir personne quand on est seul, un dicton que t’as bien inséré dans ton crâne depuis qu’à l’âge de pouvoir enfin rentrer chez toi toute seule une fois sortie de l’école. C’est comme ça que ça doit se jouer, c’est la mélodie que t’as décidé d’entendre pour ta pauvre existence d’adolescente.
Mais t’es froide, et tes remarques elles sont de plus en plus désagréables. Oui il a l’habitude le joueur de football, pas la première fois que tu prends la mouche en un claquement de doigt, que pour une raison qu’il ignore tu passes de la sympathique fille un peu délurée à la vilaine mère de Blanche-Neige, parce que ton miroir il a pas dit que tu serais la plus belle. Puis il y a cette proximité entre vous, ses doigts qui viennent se perdre sur ta peau, pourtant il en connaît chacune des parcelles, mais à chaque fois ça te fait un truc, quelque chose que t’as pas ressenti depuis… est-ce qu’au moins tu l’as déjà ressenti ? T’en as parlé une fois avec Allie avant de balayer le sujet du bout des ongles, tu veux pas entrer dans le vif du sujet, parce que ça serait admettre que t’as un cœur et ça… non c’est pas vrai !

Le coup de frein qu’il donne, tu peux sentir ton téléphone se foutre en l’air dans une chute magistrale jusqu’au tapis pour les pieds, grinder qui l’accompagne et les restes d’un joint parfaitement roulé, fin comme tes doigts, chargé comme ton caractère de merde ! “Mais ça va pas !” Que tu lâches tandis que ton dos se cale de nouveau sur le dossier. Les sourcils froncées,  tu pourrais sortir de la voiture là maintenant, lui dire d’aller clairement se faire foutre, lui et son pénis, qu’il n’aura qu’à retourner auprès d’une autre pour se soulager et que ça mettra un terme à l’exclusivité qu’il s’est inventé. Et qui t’as fait chavirer quand même, mais tu te prives bien de cette idée romantique.
Ton regard qui s’est tourné vers lui, tu pourrais lui sortir le majeur, le geste facile que t’as souvent comme défense. “Prends pas trop goût babe, un jour tu risques d’être déçu.” Parce que t’es prête à faire foirer le moindre début d’histoire plutôt qu’il ne se rende compte que t’es clairement pas à son niveau pour le mériter. Nouvelle taff, ça rentre dans les poumons et alors qu’il t’annonce changer de direction, tes yeux se figent de nouveau en direction de la fenêtre.
Le silence, c’est ce que tu lui offriras à présent. Perdue dans tes pensées d’une histoire qui n’a même pas commencé, qui pourrait même ne jamais naître.

La voiture qui s’arrête, après de longues minutes passées sans le moindre bruit, simplement vos respirations et les longues expirations que tu donnais pour chasser la fumée de tes poumons. “On a d’jà bai…” Que tu dis en retenant ta respiration. C’est là que tu sens ses doigts caresser ton visage, s’emparer de la naissance de ta mâchoire pour attirer près du sien. Oh putain, pourvu qu’il ne sente pas ton cœur qui s’emballe, ton corps qui le désire, ça te bloque la gorge qu’il soit si proche, qu’il puisse voir chaque défaut de ton visage, et que dans ton regard il puisse apercevoir les failles dans lesquelles il pourrait s’immiscer en toute tranquillité. A sa remarque, tu te contentes d’ouvrir simplement les lèvres, juste une entrée de laquelle la fumée grisâtre à l’odeur agréable de l’herbe s’échappe pour venir disparaître sur son visage. Un léger rictus au bord des lippes tandis que le sourcil se dresse en guise de défi. “Pas le droit non. L’premier il est toujours pour moi.” Et comme s’il comprenait, il s’affaire à prendre un sachet. Tu pourrais crever pour rester dans cette position pour l’éternité, mais ça aussi tu lui diras pas. “Qui ne tente rien n’a rien, tant que ça m’fait voyager.” Tu sais pas vraiment où il les a trouvé, en fait tu t’en fiches un peu, sachant juste qu’il a toujours le nécessaire ! “Et m’fait pas le coup de la panne après, j’dors pas ici dans ta caisse.” Théâtralement tu lui tends la langue, qu’il donne ce qu’il a entre les doigts, ne manque pas de venir frôler une partie de sa lèvre inférieure au passage.

cette voiture t'as beau la connaître par cœur, à chaque fois qu'elle est dedans, t'as l'impression de t'y sentir enfermé, comme une putain de claustrophobie à laquelle on n'peut pas échapper, et un cœur qui joue la chamade, qui comme le moteur s'amuse a monter dans les tours et à gueuler. la vérité ouais t'as déjà péter un câble a te retenir de l'insulter de tout les noms quand elle avait décidé d'pas venir à un match. c'vrai que y'a tes parents qui te tannent pour ramener -enfin- une fille à la maison (et pas juste un coup de temps en temps). mais t'as jamais été simple sur ça, puis qui voudrait d'un mec comme toi ? anyway t'sais pas comment agir, t'es perdu comme à chaque putain de fois qu'elle est là si près. ta sœur elle a beau te faire chier avec cette histoire, dans l'fond elle t'as déjà demandé si tu l'aimais june, tu lui as ri au nez, parce-que vous avez tout les deux été clairs sur ça depuis le début, l'amour c'est pas votre truc. alors non vous ne vous aimez pas. tu crois, tu sais plus.

t'oublies tout.
comme si c'était ta putain d'première fois.
alors qu'avec elle ça fait au moins cent fois.

et ça t'agaces, les foutues manières qu'elle a, tu s'rais capable d'la ramener chez elle, sauf que là dans l'histoire: c'est june. et que même si ton cerveau te dis d'le faire, y'a quelque chose qui t'en empêche, et tu te résignes à ne pas croire a la foutue vérité. finir brisé c'est mort. de toutes manières l'amour ça brise les gens, quoi qu'on en dise. ça te rends fou intérieurement les putains de caprices qu'elle a, les mots que parfois elle te balance à la gueule, où peut-être que t'en es fan inavoué, du genre comme en 2015 quand aucun mec osait avouer qu'il kiffait justin bieber. et en vrai à tout ça y'a que la voiture qui s'arrête, visage impassible qui offre ses mots à june, pas de réponse à la première phrase. il s'attends au pire mais whatever, elle osera jamais sortir d'cette caisse ici en pleine nuit, alors t'attends juste le doigt d'honneur où l'fait qu'elle te d'mande de la ramener, ses jambes contre ton torse ça attendra semble t-il. et à la nouvelle phrase de june, t'as que le soupir en guise de réponse, alors que l'air ennuyé se fixe sur ton visage, alors comme n'importe quel adolescent un peu débile de ta génération. la colère tu la traduis au volant, à rouler n'importe comment.

voiture arrêtée, lumières éteintes, june qui s'retrouve coupée par ta main sur sa joue. visage doucement attrapé pour l'amener vers toi, tout près, à quelques centimètres de l'embrasser, putain d'ici il pourrait complimenter la moindre cellule du corps d'la blonde, son regard qui joue avec le sien, y'a une boule au ventre qui s'forme, une putain d'appréhension cette fois-ci, mais tu sais faire avec -tu penses-. alors tu mens en quelque sorte, tu assumes pas être faible, encore moins être affaiblie par elle, parce qu'elle aurait gagné à la putain d'fin de partie. il arque un sourcil à la réponse de la blonde, sourire faible, charmeur qui s'offre. "dommage, juste une latte et t'aurais pu en reprendre.." puis y'a l'sachet repris dans la boite à gant, ecstasy sous la plus belle de ses formes, MDMA, première amphétamine ingurgitée aussitôt, lasgow qui s'laisse tenter, c'est peut-être pour ça qu'elle te fait craquer aussi: parce qu'elle te suis dans la moindre de tes conneries au lieu d'te raisonner. c'est c'que tu veux, c'que t'aimes. c'est pour ça qu'tu l'aimes, mais mieux vaut s'faire couper les doigts plutôt que de lui avouer. "tu vas voyager dans un autre putain d'pays avec ça babe." qu'il réponds en reprenant l'surnom qu'elle te donne. il rigole a sa remarque, perds son regard sur la muse, hérisse ses poils en sentant la langue de celle-ci frôler ta lèvre inférieure, l'cachet pris entre deux doigts, pour l'déposer sur la langue de l'adolescente, il la laisse faire, la regarde, y'a pas des putains d'papillons, ça doit être des oiseaux, un aigle ou deux putain, c'est quoi ce foutu bordel qui se trame en toi. c'que tu sais, c'est que c'est pas la molly qui t'fais ça, tu sais pas ce qui s'passe, pourtant tu ressens l'euphorie qui s'trame en toi, et là c'est pas réellement toi qui décide de prendre les lèvres de june -où peut-être que t'as pas les couilles de l'assumer-. et putain que tu l'embrasses avec passion, maintenant que t'aurais l'excuse de la drogue, excuse que tu vas utiliser envers toi même.

c'est mal me connaître j'ai besoin d'ça
tu ressens la colère
ne m'affectionnes pas.
mais putain c'est l'problème,
j'peux pas savoir:
c'que j'veux de toi.

[ @elijah valdez ] & [ june lasgow ]

never too late

[ @elijah valdez ] & [ june lasgow ]

never too late

Pourquoi faut-il que soudainement tu changes d’expression, que ses caresses deviennent quasiment incommodantes. Le ton se refroidit mais il est trahi par ton corps qui lui est en totale ébullition. “C’est mieux que les autres qui ont pu te le faire.” D’un nouveau baiser que tu déposes sur ses lèvres, dont tu t’empares de manière tellement vulgaire. Tes paroles deviennent même glaciales et ce ne sont plus des soupirs de plaisir qui sortent de ta gorge mais bel et bien des lames de rasoirs. “T’en as emmené combien ici Elijah ?” Les sourcils se froncent subitement, ta main s’échappe, retire son emprise pour se poser à présent non loin de son visage, l’espèce de faux-cuir de son épave, parce que tout ce qui était beau jusqu’à présent se transforme en horreur. “Elles ont été combien de débiles à tomber dans le panneau ?” Toi y compris ?

On dit que parfois le mélange de substances fait aller dans un bad-trip, c’est ce que t’es en train de faire là ou bien ? Des pupilles complètement dilatées, le visage toujours à proximité du sien, tu peux sentir le souffle de ses narines s’insérer sur ta clavicule, le frisson qui s’en suit, ça te trahit de nouveau, mais Junior, t’es une meuf instable, il devait/doit/devrait le savoir. “J’ai plus envie.” Que tu craches enfin comme une enfant capricieuse avec la violence de lui faire retirer sa main échappée sur ta cuisse, menteuse au petit cœur meurtri.

tu réalises peut-être pas sur le coup l'entourloupe qui arrive quand elle commence à se jeter des fleurs, alors tu réponds pas, parce que t'en as pas le temps, tes lèvres prises pour cible par june que t'embrasses a ton tour si vulgairement. alors qu'aux nouveaux mots de lasgow, il arquera un sourcil en répondant bêtement "qu'est-ce que..?" tu m'racontes? qui n'sors pas, pris sur le mauvais pied. alors qu'elle commence a retirer sa main, et sa nouvelle phrase tu tapes la barre en métal sous le siège, assise qui se recule aussitôt, main qu'il retire du short de june avant de dire "bouges de là." sors de ma caisse. pars. me parles plus.
y'a l'cœur qui se sers, coups de lames reçus en plein cœur, alors qu'il soupire a son tour, refoutant aussitôt son survêtement comme il fallait. "descends de la voiture junior." plus besoin d'un foutu surnom de merde: s'il faut agir comme le dernier des connards tu le feras. tu l'écoutes même plus parler, et tu finis juste par t'énerver, t'es pas un putain d'mec qu'on appelle quand on a l'humeur, t'es pas de ce genre de fils de à qui on fait un doigt d'honneur. "sal de ese maldito auto junior!" y'a plus que l'espagnol des terres natales qui sort, parce que c'est le langage à la maison, tu le parles tout les jours autant voir plus que l'anglais. tu veux plus voir la gueule de cette foutue garce. le trip rapidement arrêté, la poignée de la porte conducteur aussitôt attrapée, porte ouverte. "dégages. j'suis pas une pauvre merde avec qui tu peux jouer comme ça junior." que tu lâches le visage froid et fermé, tu veux clairement plus l'entendre parler. "et si c'est ce que tu penses, alors tu peux supprimer mon numéro et me bloquer partout sur les réseaux." t'en trembles, pas de froid où de peur mais d'une putain de haine naissante, parce-que pour ce qu'elle vient de te faire, tu la hais. tu t'es cassé le cul a traverser el reno et venir a ce putain d'endroit que t'as trouvé que pour elle pour ça. inspiration, yeux levés au ciel, petite drama queen inavouée, il lâche simplement "si tu voulais juste avoir mon putain d'nom sur la liste des mecs a qui t'as fait ce coup là t'avais qu'a demander jt'aurais dis oui volontiers, pas besoin d'me faire déplacer à cette heure là pour faire la pute avec moi." les mots sont francs, peut-être trop, parce que tu penses pas tout ça, mais y'a plus rien qui réponds. et comme t'as toujours fait, les insultes sont la meilleure des défenses, alors tu t'arrêtes pas, jusqu'à ce qu'elle arrête d'être si près de toi et qu'elle dégage de ta foutue voiture.

téléphone aussitôt attrapé, messages envoyés "j'reviens plus tôt, il a réussi a réparer son truc" parce-que l'excuse pour se tailler de la maison c'était la voiture d'un pote, hell no pour dire que t'allais voir une fille, les questions du petit déjeuner c'est mort, t'aimes pas ça.
c'est même plus une question d'égo là. c'est juste ton cœur qui est touché, et ça te fais mal. t'as eu ta preuve: même pas besoin de s'ouvrir pour être blessé.

rouge de rage, il commence à plus rien retenir, alors qu'il l'aurait jamais avoué il souffle "j'ai laissé ma mère et ma soeur avec un putain de père violent et alcoolique pour ta sa gueule pour que tu me fasses ça ?  bah va bien te faire foutre junior. je te hais." qu'il lâche, il veut plus la voir, plus rien voir. de son écharpe, t'as juste envie de la serrer jusqu'à ce qu'elle en finisse étouffée.

[ @elijah valdez ] & [ june lasgow ]

never too late

Volontairement blessante, si certain ont, au fil des années placé ça sous une maladresse incontrôlée, qu’ils se sont trompés en toute beauté. T’es de celles qui ont bien vite compris que dans cette ville fallait être seules pour survivre. Pas besoin de s’attacher à quelqu’un, pas l’envie de l’être, la peur de le devenir. Depuis la folie affirmée de ton paternel, ils sont nombreux à vous avoir tourné le dos, passants des gentils voisins qu’on invitait pour le plaisir de pouvoir dire qu’on connaissait l’un des militaires de la ville, à ceux qu’on évitait pour quelques prospectus interpellant la prochaine tornade comme l’annonce de la fin du monde. Alors tout ce qui ose s’immiscer dans une affection que tu pourrais leur porter, tu préfères qu’ils te détestent, qu’ils te tournent le dos. Eux un jour ils partiront, toi aussi sûrement, parce que tu te seras fait engrosser par le premier musicien paumé à l’arrière de son van d’été, finissant ta vie dans un mobil-home, des bigoudis dans les cheveux, une clope entre les lèvres alors que t’attendras ton sixième marmot. Avenir particulier que tu envisages, si seulement tu pouvais te rendre compte que quelques fois, on te tend la main.
Et tes répliques cinglantes elles attendent pas longtemps avant de trouver une réponse. C’est ce que tu cherchais finalement. T’as presque le sourire sur le bord des lèvres quand tu vois l’expression de son visage changer du tout au tout. A plusieurs reprises il réclame, hurle et t’ordonne de le laisser, de bouger de cette position devenue trop proche pour deux corps qui finalement ne veulent plus être en contact.

La vérité c’est que ton coeur il a arrêté de battre au moment où t’as changé de ton, où t’as préféré qu’il te déteste plutôt qu’il te fasse plaisir. Tu comprends d’ailleurs pas un seul mot de son espagnol mais sûrement qu’il ne fait que répéter de qu’il t’a ordonné. Replaçant tes cheveux derrière tes oreilles, puis le débardeur dont la bretelle commençait à glisser le long de ton épaule, dévoilant presque une autre partie de ton anatomie, t’essaye de t’éloigner, brusquement, le coup de genoux facile qui s’enfonce dans sa cuisse. Partie de plaisir qui devient un parfait cauchemar. Tout ce que tu aimais prend la forme de tout ce que tu hais. L’étroitesse de l’habitacle de la voiture, son parfum qui t’enivrait maintenant il te donne envie de gerber quoi que tu essayes de humer les dernières vagues qu’il fait dans ses mouvements, comme un souvenir que tu voudrais conserver pour l’éternité, mais dés demain tu auras oublié son parfum, telle une camée en manque. "Ça te plaisait pourtant de pouvoir me prendre où tu voulais.” Parce qu’il change d’intonation, parce qu’il ne t’appelle plus par ton prénom, parce que Junior ça sonne presque comme une insulte venant de lui.
La porte qui s’ouvre, le froid glacial du mois de février qui vient se claquer les parties de ta peau dévoilée. D’un coup de fouet que tu te manges en plein face, à peine t’as eu le temps de monter dans le trip que tu sembles être redescendue en saut de l’ange. A moins, encore une fois, que ça ne soit l’effet des mélanges qui jouent sur ton humeur si changeante. Instable. “Je t’interdis d’me traiter de pute t’as compris !” L'intonation plus haute, parce que le geste, tes doigts qui s’enfoncent dans son épaule, ils peuvent tous le dire mais pas lui, encore moins lui et y’a rien à faire Junior, ça te blesse tellement fort. T’as envie de pleurer sous le poids de ses paroles, mais tu serres la mâchoire, le poing qui vient cogner sur le dossier de son siège. Instabilité émotionnelle. “J’ai pas b’soin de toi de toutes façons pour rentrer ! J’ai une liste assez longue pour qu’on vienne me chercher.” Si physiquement tu fais celle qui ne lui appartient pas, ça fait un moment que l’idée certes encore à l’état de haricot a germé dans ta tête pour lui promettre la loyauté de ton coeur.

Encore le geste maladroit et brusque, toujours posée sur lui, la jambe tendue à l’extérieur pour prendre appuie, t’attrapes comme tu peux ton portable qui t’attend sagement sur le tapis d’à côté. “On a tous des casseroles à porter Elijah !” Le corps sorti, le froid sur chacun de tes pores, tu lui feras pas le plaisir de montrer qu’en deux secondes t’es frigorifiée. “Tu sais quoi ? Toi vas te faire foutre !” Parce que t’as pas l’air de te rendre compte de l’impact de ses mots, parce que t’es trop obnubilé à l’idée qu’il s’en aille, qu’il te déteste - c’est chose faite, il te le balance en pleine figure - que tu vois pas ce qu’il est en train de t’avouer, la confession qu’il glisse par la colère que tu lui as provoqué. “Va sauver le monde puisque j’ai semble-t-il interrompu MONSIEUR.” La main lancée loin vers l’horizon. Portière que tu fais volontairement claquer, instaurant ainsi une séparation bien marquée. “DEGAGE !” Que tu lui hurles finalement à travers la vitre. Plus facile qu’il te maudisse le garçon, même si intérieurement, tu viens de te briser un peu plus encore que tu ne l’étais…

t'as plus grand chose dans le cœur à cet instant, comme si tout ce qui pouvait te présenter comme un ange disparaît, et tu perds pied, t'as les vagues qui arrivent, typhon en approche, l'eau qui s'retire et qui reviens pas, putain d'début de tsunami de haine intérieure, t'peux même pas poser ton regard sur junior, tu peux même pas respirer le même air qu'elle. t'as juste envie de partir loin, comme ça. jusqu'à ce qu'on en oublie ton nom. dieu sait que si c'était pas elle, dans le fond t'aurais été pire. et que si c'était un pote qui te faisait déplacer pour rien -même s'il n'y aurait jamais eu ce qu'il se profilait entre elle et toi- tu lui aurais démonté la gueule. mais junior échappera pas à la règle dans le fond. tu vas tout supprimer de son passage partout, parce qu'elle a voulu jouer mais qu'on ne prends jamais le roi.
que le roi,
on le prends ni à la guerre ni aux échecs.
et cette guerre qui se profile entre elle et toi, c'est un putain d'échiquier géant qui s'offre, et tu vas lui faire le putain d'mat du berger pour la niquer en trois coups. l'moindre truc lié à elle disparaîtra (peut-être le premier élastique a cheveux qui s'trouve dans le vide-poche du tableau de bord). l'coup d'genou de junior lui fait rien, parce qu'il est peut-être habitué à pire, et que maintenant, y'a que son cœur qui envoie des signaux de douleurs. y'a tout qui te dégoutes, l'envie de gerber à l'instant même, capable d'foutre en l'air la caisse pour y enlever les souvenirs, ses mots qui t'offres des putains de hauts-de-cœurs, l'envie de se tabasser le crâne contre la première chose trouvée. tu peux même plus parler la même putain de langue qu'elle, t'en es incapable à cet instant. " créeme, no volverá a pasar de nuevo." tu peux même plus l'appeler comme tu le fais, parce qu'avec l'éclat de ce soir, y'a la case qu'elle s'était offerte qui s'explose comme un miroir qui s'ferait tirer dessus à coup de neuf millimètres, parce qu'elle prendra la place d'une putain d'inconnue dans ton estime elijah, parce qu'une fois blessé, tu peux plus pardonner.

porte ouverte, envol offert à l'adolescente, l'froid t'irrigues la peau comme si c'était une renaissance, le vent qui souffle sur ton visage pourrait presque te faire descendre mais non. t'as le souffle saccadé, voix a moitié tremblante de haine. alors que tu la regardes peut-être pour la première fois dans les yeux depuis que ça ait commencé "escúchame junior, eres una puta. nada de más." tu lui ferais même la putain de foutue phrase, mot pour mot en russe s'il fallait qu'elle le comprenne. parce que à l'heure actuelle, elle n'est rien d'autre que ça. et pourtant son poing qui commence a s'envoler vers toi -plus précisément vers le dossier du siège- que t'esquives de peu, et là c'est peut-être la foutue goutte de trop, où peut-être même que c'est la vague qui en fait déborder le vase, où sa phrase suivante, les deux. t'en sais rien, tu sais plus. est-ce que tu veux savoir ? pas vraiment. alors tu réponds simplement "bah va te faire baiser par un daddy jsais pas où et me casses plus jamais les couilles !" tu veux juste que ça s'arrête. tu demandes rien de plus.

tu la laisses parler, t'as plus rien à lui dire, tu veux plus la voir, la sentir, la toucher, la serrer contre toi, tu veux tout perdre d'elle. et putain tu vois rouge à sa phrase, crédit donné a sa famille pas à la petite putain d'el reno. porte qu'elle claque il s'en fout. vitre qu'il ouvre après qu'elle ait gueulé. "je veux plus jamais te voir. oublies moi." tout qui se referme, lumière à l'intérieur de la voiture rapidement éteinte, gamine incapable de voir c'que tu peux faire, toi tu fais à tatillon, y'a que la lumière du tableau de bord qui s'illumine quand le moteur repars. partir comme un dératé, moteur qui gueule dans les tours.
tout faire pour rentrer et l'oublier.
c'est c'que le cerveau veux.
mais le cœur semble obstiné après vingt secondes.
au point de s'arrêter a cent mètres des lieux du drame. juste à espérer qu'elle revienne.

mais elijah, on est pas dans une putain d'comédie romantique.