— high enough ;; tc

prunelles azurées qui détaillent les lumières défaillantes du ciel d'eckley, amor a les pensées fugaces, amorphes, qui dérivent au fur et à mesure que la fumée du cône s'évapore dans cette atmosphère trop morose. (les jambes perdues dans le vide) gamine tempête s'ennuie de ces jours trop acides, se complairait dans cette solitude funeste, tente d'anesthésier ses douleurs lancinantes avec des appâts d'oubli. (sans effets) amor n'est plus qu'un simulacre fané, qu'une chimère fantomatique qu'ils fuiraient tous, absente de l'euphorie qu'ils partagent tous, absente des sourires qu'ils lancent lorsque sombres se font les rues. pourtant, y'a ce drôle de sourire qui étire ses lippes ce soir, ce drôle de sourire qui annonce que l'orage s'est calmé. (rare moment) le palpitant ne fait qu'attiser une frénésie feinte, et amor reste statique, profite de la sensation de vague qui vient ranimer chaque parcelle de son épiderme avant d'écraser le joint sous la semelle de sa chaussure. (sensation d'un rêve envolé) y'a plus que la douce exaltation de son encéphale après avoir tenté de s'enfumer, la plénitude sous le plexus qui fait taire les pensées qui tournent en boucle lorsqu'amor retrouve son semblant d'aura solaire, ses sourires qui font pâlir les astres, l'enfant du microcosme qu'est crockett n'a plus que ses actes à assumer. (ça ne durera qu'un temps) la promesse est gravée dans ses propres certitudes, et amor compte bien faire honneur de son irréelle présence, tenter d'apaiser la rancœur de solar tout en essayant de s'exempter de ses reproches acerbes. (elle est douée pour ça)
ombre silencieuse qui s'esquive par la porte délabrée de la cuisine, pose une dernière fois ses prunelles sur le visage tiré de la matrone avant de s'échapper sans remords, de s'échapper de ces murs aux trop nombreux souvenirs. foutus souvenirs. quelques minutes de marche et amor s'retrouve devant la maison de paula, une copie identique de la sienne comme toutes celles d'eckley, déjà trop abîmées pour leur temps, trop abîmées et on s'demande comment elles font pour ne pas s'écrouler. mais rien n'change hein? pourtant, c'est de cet endroit à l'asphalte trop décoloré qu'elles font parties, c'est de cet endroit aux couleurs trop fades qu'elles se sentent une énième fois prisonnières. (las sont les habitudes) alors, prête? qu'elle balance dans un sourire trop abstrait, avant de lui tendre une clope, ce poison nicotiné qu'elle apprécie paula, ce poison nicotiné qu'amor s'était promis de jamais consommé. (une fois, deux fois) et c'est ironique comme les promesses n'ont pas été tenues, une fois de plus, n'ont été que des mirages pour soulager une éphémère conscience, des mirages pour soulager une culpabilité maladive.
faut qu'ils le sachent, amor n'tient jamais ses promesses.
la plage n'est plus que le lieu de leurs futures déchéances, l'objet de leurs futurs regrets, mais avant tout, cette soirée ne reste que le moyen d'apaiser leurs consciences troublées. (quelques heures) le regard parcourt l'horizon, se prend de piété pour ces visages qu'elle ne connaît trop bien; ces visages pour qui elle n'est plus que fantôme. j'vois solar. silhouette aux cheveux blonds, assise seule sur le trottoir. viens, j'vais te présenter. exquise allégresse qui remplit la poitrine de la gamine, elle prend paula par le poignet, tout sourire pour aller tenir compagnie à solar. sans doute se connaissent-elles déjà, mais dans le doute. tout le monde se connaît à crockett. foutu crockett.
tu vois solar, j'suis là.
(j'ai tenu ma promesse)
 

Parker est occupée à verser de la bière dans un gobelet quand une Babi sauvage apparaît. Testament de la vitesse avec laquelle elle dépérit sans son acolyte, forcée à faire dans les interactions sociales ritualisées pour éviter l'ennui mortel. Le hip bump est retourné avec un smirk satisfait. Si le message la clamait en route, ça reste gratifiant de la savoir arrivée. On ne sait jamais. Babi n'a le meilleur track record ni avec les plans, ni avec les véhicules motorisés. Murmure déçu glissé dans l'oreille, et Parker ne lève même pas la tête de son office. Se contente simplement de tracer un sillon dans le sable avec la semelle de sa basket, poussant son sac à dos jusqu'à ce qu'il aille cogner le pied de Babi. Digne fille de sa mère, sa fiabilité n'est jamais autant infaillible que lorsqu'il est question de vodka orange. Et ce malgré les obstacles qui se présentent sous la forme de Dani, qui jette un regard poli dans sa direction avant d'abattre des requêtes sur le crâne de sa sœur. Première disposée à admettre que ça ne la regarde pas, Parker entend pourtant les mots qu'ils échangent par simple question de proximité. Lorsque Babi riposte, elle ne peut pas s'empêcher de grimacer. "Yikes," marmonné au dessus de la table alors qu'elle finit de remplir le dernier verre, écartant la cannette vide. Pendant une seconde, elle regrette presque leurs brotherless days, et est brutalement choquée par les implications monstrueuses de sa nostalgie. Puis elle intercepte le regard béat dont Babi couve son frère et la flamme chétive est soufflée. Dani se montre beaucoup moins intransigeant que prévu, ouvrant les hostilités envers elle, et même si Babi chope le verre, Parker est au moins satisfaite de la bénédiction que ça sous-entend. Il a l'intelligence de ne pas prétendre jouer les frères pour deux. Appréciable. Pas le temps de profiter de Babi que celle-ci a déjà l'attention ailleurs ; quand ce n'est pas Uriel c'est Hunter, le moulin intarissable de ses boys. "Pas que je sache, mais wifey est dans le coin," désignation verbale vague de Swanson, aperçue à son arrivée, stridente as ever. "Et de la Budweiser payée par quelqu'un d'autre. Il devrait pas tarder." L'évidence restera sous clé : tant que tu lui as demandé de venir. Pas que Parker soit particulièrement impatiente qu'il leur fasse grâce de l'extase de sa compagnie. "T'es sûre que tu veux pas jouer ?" Excellant dans les encouragements, Babi reste pourtant son binôme de choix en tout, ivresse au sommet de la liste. Big Brother a proscrit de se rendre malade, mais n'a pas précisé sur quel échelon y menant elle devait s'arrêter. Les perspectives sont larges. Puisqu'elle tient à sa place dans les gradins, Parker acquiesce. Retire sa veste et la lui lance en même temps que son meilleur regard — délibérément sarcastique— de gladiateur rentrant dans l'arène. Ne manque plus qu'une coéquipière. "Non, avec moi. Il a perdu la main, lui, c'est pour ça qu'il est recruteur" lancé à l'intention de la brune que Dani essaie d'enrôler (Luisa). "Partante ?" À défaut d'un sourire, la voix se veut enjouée. Parce qu'elle n'a toujours rien bu et que ça relève du scandale, Parker décide d'accélérer la procédure. Elle lance la balle dans les paumes adverses (Sally & Jules), naturellement bossy. "Vous commencez."

@babi mancini @dani mancini @luisa bealer @sally eisenhower @jules lancaster

elle a clairement la flemme ce soir danae. elle veut rien faire, elle veut pas bouger, elle veut rester cachée dans son lit à regarder sa dernière série du moment. le plan de ce soir c'est : série jusqu'à pas d'heures, snacks jusqu'à devoir courir des heures pour éliminer, une petite clope pour finir la soirée et quelques larmes de culpabilité, les habituelles avant de dormir. mais forcément, ce plan là, c’est sans compter sur solar. solar qui veut rameuter toute la troupe pour une soirée sur la plage. et comme cette fille rusée a envoyé le message sur la conversation de groupe, elle est obligée de se bouger danae. car sinon c’est pas juste une amie qui va la faire chier pour qu’elle se ramène si elle ose dire qu’elle a pas envie. c’est le groupe tout entier. et danae, elle a la flemme qu’ils la harcèlent tous en même temps. ça reviendra au même résultat de toute façon : elle sera obligée de venir. alors pour une fois, autant prendre les devants et commencer à se préparer. avec un soupir, elle retire son pyjama bien confortable pour mettre un short et un petit haut noir à manches courtes. histoire qu’on voit bien ses tatouages, histoire que peut-être elle soit suffisamment impressionnante pour qu’on ne vienne pas lui parler. vraiment pas d’envie particulière de sociabiliser ce soir, danae elle veut juste être là pour ses amis. et puis danae, elle en a marre de faire semblant quand elle rencontre quelqu’un de nouveau. marre de devoir prétendre être une fille banale et d’afficher un sourire détendu alors qu’à l’intérieur, le reflet de ces fameuses flammes danse constamment. et pourtant, secrètement, elle espère qu’il sera là ce soir. celui à qui elle ment en permanence.

parce qu’elle a la chance d’avoir une mère cool, elle a pu passer par la porte d’entrée de chez elle, et prendre une veste. car elle sait qu’elle va se les cailler danae, mais en attendant de craquer et de la mettre, elle la garde au creux de son bras. peut-être que le froid la tiendra-t-elle éveillée. et sûrement que le paquet de clopes dans sa poche aidera aussi. et peut-être la bouteille dans sa main également, qu’elle a piqué dans le frigo avant de sortir et de souffler un baiser à sa mère. elle sait pas encore si elle va y toucher, l’alcool n’ayant jamais été son truc, mais bon, on sait jamais. elle tapera probablement dedans quand elle en aura marre de l’ambiance un peu trop festive, de la foule un peu trop nombreuse, de ses amis un peu trop agités. danae toujours là pour les empêcher de se sauter à la gorge quand un conflit pointe. et avec une solar, une amor et un byron tous les trois bourrés ensemble, y’a forcément des piques qui vont partir dans tous les sens. alors elle prie danae, elle prie pour qu’elias soit là aussi. au moins lui, elle est sûre qu’il va attaquer personne. et elle prie encore plus fort quand elle reçoit la photo d’une solal toute seule par terre. alors que normalement, c’est danae la pote toujours en retard. et là, elle a bien peur d’être une des premières arrivées. weird feeling.

la musique se rapproche, l’air marin qui s’engouffre dans ses poumons et la voilà, la pauvre blonde qui n’est déjà plus si seule sur son trottoir. amor est là aussi, avec une autre fille qu’elle a déjà vu au lycée mais qu’elle connaît pas vraiment. « heey ça y est je suis là. » les yeux qui foudroient ceux de solar, histoire de signifier qu’elle lui revaudra ça. « je suis contente de te voir amor. » un ton presque timide, parce qu’elle sent déjà la tension entre ses deux amies. oui, elle sent que ce soir va être du travail. et puis elle adresse un sourire à la brune à ses côtés en guise de bonjour, avant de tendre la bouteille qu’elle a apporté au hasard vers une des trois filles. elle sait pas trop ce qu’elle a pris, mais elle sait que ça plaira forcément à quelqu’un. « bon comment ça se fait qu’ils soient pas encore là les deux boulets ? »

@solar berlioz @amor hermans @paula cano

Reddition contre résistance, l'hésitation n'aura pas duré bien longtemps, juste le temps de quelques messages insistants de la part de la bonne personne — entendez Babi. Assis sur un banc du vestiaire, il a rapidement tapé la confirmation : après l'entrainement, il les rejoindrait à l'endroit de la fête sauvage. Promis. Aussi, quand Hunter se laisse descendre, toute nonchalance du monde dans les mouvements, du truck et met un pied en terre sainte — là où il y a de l'alcool, il y a de la foi — les festivités ont déjà commencé. Il a roulé avec une partie des gars de l'équipe, entravant par la même toute tentation de prendre le volant une fois le sang dilué par la gnôle. La dernière fois, ça s'est terminé le nez de la Ford dans une borne à incendie ; les dégâts sur la caisse lui ont coûté quelques semaines de travail au black les mains dans le cambouis, tandis que les dommages sur la borne ont été réglé par big brother, yours truly sous la forme d'une bonne vieille raclée monumentale. Et puisque Hunter est d'humeur à laisser les dernières ecchymoses autour de l’œil et de l'arrête du nez faiblir sans tenter la récidive, mieux vaut miser sur la sécurité. Pas qu'il tienne à l'intégrité de son visage, mais sa préférence va largement aux blessures de guerre — comprenez football.
Avec un dernier "Merci, mec" appuyé par deux tapes sur la carrosserie, signifiant qu'il lui revaudrait ça, sous-entendu quand les poules auront des dents, il s'éclipse. L'équipe se sépare, chacun regagne les siens. Mais la halte devant le buffet de fortune est obligatoire avant de rejoindre la plèbe. Une bouteille de bière décapsulée au cul d'un briquet et trois gorgées fraîches (le grand luxe) plus tard, il est armé. Sur le chemin, le chasseur a l'immense privilège de croiser Swanson & Cie, et encore sous l'émotion des coups du sort, des drames et des épanchements échauffés, gracieusement offerts quelques jours plus tôt, il préfèrerait qu'on lui coupe un membre plutôt que d'avoir à faire escale dans le coin. Et si le coéquipier n'a le droit qu'à un rapide salut militaire entaché d'ironie o captain, my captain, la vision d'Artemis a au moins le mérite de lui arracher un sourire entendu slash bouée de sauvetage du genre you know where to find me.
Quand, enfin, Hunter s'immisce parmi les siens — ou plutôt kinda, car si les têtes pas encore tout à fait connues ne lui posent aucun problème, l'intrus nommé Lancaster dénote d'un certain laisser aller dans les fréquentations de la bande — une partie de beer pong semble engagée. La cavalière contre le fuckboy, le jeu à ne pas manquer ; aussi glisse-t-il naturellement sur le banc de l'assistance aux côtés de l'argument ayant fait mouche à sa présence ici. "C'est toi Babi Mancini ?" souffle-t-il dans le goulot de sa bouteille tandis qu'il reprend une gorgée, fond aux côtés de l'amie de toujours. "On m'a dit que tu serais là, mais j'y croyais pas. Je suis donc venu vérifier par moi-même." Un coup d’œil circulaire lui indique qu'il est surveillé. Le grand frère guette, comme il l'a toujours fait, d'une certaine manière, depuis que Babi a grandi, toujours flanquée de ses trois garçons. Du moins, comme il le faisait avant. Avant. Face à lui, Hunter redevient le gamin à l'admiration béante et à la frousse collée aux basques. Parce qu'il le tuerait s'il pouvait lire dans ses pensées lorsque ses yeux accrochent la silhouette de la petite sœur. Glandeur contre ex-taulard ; au moins Dani peut-il se vanter d'avoir vécu plutôt que de se laisser vivre. Après une brève salutation d'un geste de la tête, l'attention est évidemment reportée au centre de ses préoccupations. "Tu devrais faire attention, je vais commencer à préférer Parker." Coup d’œil rapide vers l'intéressée. Trêve parce que Babi supervise. "Sois pas trop décevante, je suis de ton côté pour une fois. Montre-leur comment on joue ici." Trêve à la sauce Briggs, et la soudaine terrible envie de la voir faire manger les balles au Lancaster.

Tu n’as même pas le temps d’entamé la conversation avec Bleuet que vous êtes interrompus par une voix que tu connaissais. Tu tournes la tête dans sa direction et tu lui décroche un sourire bien hypocrite en la saluant de la main. Cette demoiselle qui était sorti avec ton bro. « Parker. » Elle ne t’avait pas manquer elle pendant ton séjour en Suisse, mieux encore, t’en avais presque oublier son existence. Après, faut dire que votre unique point commun avait et est toujours Nate Davenport, et t’étais pas trop le genre à suivre ton ami comme un boulet accroché à la cheville. La situation avance rapidement, les Mancini qui débarquent l’un à la suite de l’autre, tu te désintéresses rapidement d’eux. Pendant qu’ils discutent tu cherches à trouver Arte, tu espérais qu’elle te voit. Tu te tourne lorsque tu vois Dani partir, Parker propose a une fille de se joindre à elle. Elle vous lance la balle et tu l’attrapes dans ta main, sourire en coin. « Oui. » Tu tends la balle à Sally, un vrai gentleman. « Je te laisse commencer. » Si être en compagnie de l’ex de Nate n’était pas suffisant pour rendre le ton étrange, voilà que le nouveau jouet d’Artemis débarque et joint l’autre côté de la table. Impossible pour toi de ne pas le suivre du regard, tu sauterais par-dessus la table pour lui défoncer le crâne à grand coup de bâton de baseball. Cette violence si naturelle pour toi. Ce n’était pas le moment de perdre la face, surtout devant le Babouin-voleur-de-copine. C’était maintenant que ton talent de lanceur allait devoir se faire sentir, tu ressentais une pression bien plus grande maintenant, pire qu’un véritable match. C’était ton honneur, ton égo surdimensionné d’adolescent prétentieux qui était en jeu, du moins de ton point de vue. T’avais cette certaine facilité à te faire des films avec pas grand-chose et forcément de savoir l’ennemi numéro un à quelques pieds de toi… « Bonne chance les filles. » Lancer gentiment, regard méfiant qui bifurque sur la menace du jour.

Nate qui s'excuse, puis retire les excuses, le regard qui coule sur une Artemis en maillot, et elle lui présente fièrement son majeur, avant de se laisser convaincre par la possibilité de se venger. « Dully noted, compte sur moi pour m'en souvenir. » Elle finit son verre un peu trop vite, premier d'une longue série à tous les coups, en attrape un autre avant de se laisser entraîner par un Nate décidé à arracher autant de sourire que possible à Liv, et ça la fait gentiment rire, elle en oublierait presque le bordel de la piscine, à se laisser bercer d'insouciance sur fond de vodka tiède. Mais c'est sans compter sur l'arrivée de Jules, qu'elle aperçoit au loin, qui dévie de sa trajectoire, l'évite, finit à une table de beerpong, à côté d'une autre, et ça la gonfle déjà. Deuxième verre qui descend à la vitesse de l'éclair alors qu'elle détourne le regard, essaie de se concentrer sur le rire de Liv, dans les bras de Nate, essaie d'oublier la présence du Lancaster à quelques mètres seulement, en compagnie de l'autre. Enchaîne les verres un peu trop vite, espère que ça lui fera oublier. Puis y a Hunter qu'arrive, et avec l'alcool c'est facile de lui rendre son sourire, elle se dit même qu'elle pourrait le rejoindre plus tard dans la soirée, parce qu'avec lui c'est simple, loin des prises de tête et des engueulades qui sont plus que fréquentes avec Jules. Le regard qui s'attarde sur number four, qui termine à la table de beerpong face à Jules, son pire cauchemar qui prend forme sous ses yeux. Regard qui dévie vers Lancaster et l'autre avec ses cheveux bleus, et de le voir sourire comme ça a une autre ça la rend dingue, parce qu'elle sait qu'il le fait exprès, que tout est calculé pour venir la titiller. Et si en tend normal elle aurait résisté, le trop plein d'alcool dans ses veines vient noyer le semblant de jugeote qui lui reste alors qu'elle attrape un verre de vodka orange au passage. Un simple je reviens marmonné aux deux autres avant de se diriger vers la table en faisant un détour, passe par derrière comme pour ne pas se faire remarquer avant de vider accidentellement son verre sur la coéquipière du Lancaster. Air faussement désolé qui vient alors qu'elle porte une main à ses lèvres. « Oh mon dieu excuse-moi, j'ai pas fais exprès, je t'avais pas vu ! » Regard meurtrier qui coule vers le Lancaster avant qu'une voix ne vienne lui chatouiller l'oreille avec ses remarques désobligeantes, et of course fallait que ce soit elle. Les éclairs assassins changent de cible, se pose sur l'ex toute puissante alors qu'un sourire mauvais vient étirer ses lèvres. « T'as un problème, Calverley ? Jalouse peut-être ? Ca peut s'arranger tu sais. » Le geste qui se joint à la parole alors qu'elle fait le tour de la table, attrape l'un des verres et le vide sur sa tête. « Là, tu te sens mieux ? » And there goes sanity.

long soupire émané dans la vieille pièce qui t'sers de chambre, planqué derrière ton pc a écouter de la musique et s'balader sur internet a la recherche de tout mais surtout de rien. deux options, première c'est rester ici et potentiellement crever en ne foutant rien, la deuxième: plage, soirée et potentiellement crever en foutant quelque chose. ça a pas pris longtemps pour que tu prennes un vieux pantalon cargo militaire, t'as troqué tes vans contre des jordan 1 high, un vieux tshirt lacoste sur les épaules, comme ce sweat-shirt a capuche champion basique, blanc avec le logo en mince sur le côté. bon t'as envoyé un message a solar pour savoir si elle sera là, mais c'est pas parce-qu'elle te manque, t'as juste pas envie d'être mêlé a une de ces conneries. t'as eu la chance de prendre la voiture de ton père ce soir, merci la vieille mustang recupérée du grand-père. quitte a se faire chier, autant se faire chier de l'alcool dans le sang. pas du genre a payer les boissons, avec ta gueule de gamin tu te ferais recaler donc autant pas perdre de temps, musique a fond, tu dévales les rues de crockett en ne respectant aucunement le code de la route, grand theft auto in real life. arrivé proche de la plage, tu t'gares sur la dernière place de béton avant le sable. claquant la porte aussitôt de la voiture, pour refermer celle-ci dans les instants suivant.

les pieds rentrent a moitié dans le sable quand tu vois tout le monde, t'oscilles ton regard entre @solar berlioz, @danae castelli et @amor hermans a qui tu fais comprendre ta présence, avant de visser un joint dans tes lèvres, allumant celui-ci avec un vieux briquet zippo aussitôt. puis tu remarques des gars de l'équipe de football, particulièrement @nate davenport puis @hunter briggs qui semblent tout deux en discussion, alors tu traînes des pieds, récupère avec précaution une bière posée là, pas l'air utilisée.. alors bon, prenons le risque, au pire on s'fait dépister. puis tu t'fous a part, regardant les gens, pas assez apte pour aller t’incruster dans un quelconque groupe de monde.

est-ce le temps qui fait ruminer les mémoires ? pourtant par-delà l’angle de sa fenêtre, le soleil brille encore sur la pampa, chaleureux roi les appelant à sortir de cet endroit appelé « maison », « caravane » ou plutôt lieu sans intérêt. n’y faisant que dormir ou étudier lorsque l’envie lui prend, paula n’est pas de ces filles dont il faut secouer fainéantise pour l’embarquer dehors. au contraire, tout est prétexte à soulager l’angoisse qui l’encercle entre ces quatre murs trop étroits. même pas un mot pour sa mère en partant. papa n’est plus là depuis longtemps, mais elle pense souvent paula, à ce qu’il dirait si il la voyait partir aussi rapidement. aucune bride, pas de barrière érigés autour d’elle comme si il était plus plaisant à sa génitrice de ne pas la voir dans son paysage.
elle dort devant la télévision lorsque son amie frappe à la porte et ce coup d’œil jeté par-dessus le canapé n’est qu’élémentaire. un jour, elle la retrouvera peut-être morte enterré sous ses coussins puant la clope alors elle se fait doucement à l’idée.
dans sa tête, les émotions contraires s’émulsionnent avant que la porte ne s’ouvre sur cette liberté tant attendue et ce sourire réservé à @amor hermans est le remerciement de toute sa vie. vite, barrons-nous d’ici. avant quoi ? aucune crainte ne lui pèse et malgré tout, paula s’imagine voguer contre l’interdit en testant les limites de sa propre vie. le reste est une évidence, cette clope rapidement allumée et coincée entre ses lèvres enclines à la consumation évoque le trouble dominant dans le fond de son âme l’empêchant de voir la détresse sur les traits du visage d’amor. peut-être qu’elle saura un jour ce qui se trame tout autour d’elle, sûrement qu’un jour elle réalisera que tout eckley est en perdition.
rapidement absorbées par le chemin vers la plage, paula se tient à côté de son amie pour y puiser la force de se régénérer, troubler cette perception du paysage pour dévoiler cette facette bien plus solaire aux autres. la chaleur de sa main contre sa peau l’apaise, délie la timidité dont elle pourrait faire preuve en rencontrant @solar berlioz et @danae castelli, les saluant de ce sourire irréel bloqué entre l’idée d’en faire trop ou pas assez. elle sait paula, qu’amor est ici et partout à la fois, alors elle se permet de créer du lien là où il n’y en avait pas auparavant en premier la bouteille tendue par @danae castelli, qu’elle remercie en levant l’objet. à la tienne. sa gorge se remplit rapidement, l’alcool est fort et lui brûle le palais, elle grimace avant de passer la main à @solar berlioz en ajoutant enchantée, moi c’est paula, mais appelle-moi comme tu veux. parce qu’au final, on s’en fout. la pire approche possible, mais aussi la seule qu’elle connaisse pour se faire des amies pas trop genré sur les questions de réputation. elle sourit paula, avant de se retourner à nouveau vers tout le monde en minaudant en attendant, qui veut danser ? promesse de les embarquer sans un arrêt pour la morosité, d'un geste sûre, paula aimerait plaire aux autres en les emmenant dans cette univers léger d'excès en tous genres pour ne pas laisser leurs problèmes personnels envahir cette soirée qui s'annonce, épique.

Invoqué comme un démon inférieur —fitting, really— Hunter se matérialise, bouteille en main, dans une odeur de souffre. Ou de fumée, same difference. Suffit de ça pour que l'exclusivité de Babi, déjà bien hoquetante, se dissolve complètement dans les boutades et dans l'attention, jamais plus épanouie que quand elle est encerclée. Parker pose les yeux lourdement sur sa meilleure amie jusqu'à ce que leurs regards se croisent. Le sourcil s'élève, acrobatique, quelque part entre réprobation et raillerie tendre, avant de retourner à la table. See what I mean? Même dans la bonhommie Briggs (à qui Parker donne une demi-heure ou trois bières, whichever comes first), il ne perd pas une occasion de la chambrer. La raillerie fait mouche derrière son vernis de légèreté, ne sert qu'à souligner que ce qu'ils étaient, ils ne sont plus. Parker se targue de le connaître suffisamment pour s'y être attendue. Et la réciproque n'est pas moins vraie. La riposte est prévisible. "Ha. Lucky me." Grimace rigide qui vaut pour un sourire froid ; comme par hasard, c'est ce moment que choisit sa tempe pour la démanger, et Parker ferme le reste du poing pour se gratter avec l'ongle du majeur dressé, retour facile à leurs antics d'autrefois, complètement inoffensif car opérant sous le prétexte de la joute de toujours. Se chamailler "gentiment" tant que c'est autour de Babi, le modus operandi standard ou ce qui vaut pour une amitié depuis des mois. Preuve que la participation au beer pong était une idée saugrenue mais pas fondamentalement mauvaise, ça sert d'excellente diversion quand vient le moment d'inaugurer le plateau. Vague sursaut du menton, mais pas plus d'énergie que ça dépensée à répondre au signe de main du mec d'en face (Jules), un pote de Nate dont elle n'est même pas certaine du prénom, ayant mis un point d'honneur à ne pas accorder d'intérêt superflu à cette clique quand ils étaient ensemble. La fille de l'opposition est appelée à ouvrir le score, mais l'espoir de dix minutes de festivités modestes et sans drama se désagrège aussitôt Le Swanson Circus arrive en ville, acte de petty warfare dont la gratuité et l'antiféminisme agacent immédiatement Parker. Elle pousse un grognement blasé. "Donc t'as pas seulement l'air d'avoir douze ans, mais you act like it too?" Bien sûr, ça redirige l'attention de la peste droit sur elle. Ça lui va. Elle est plus que capable d'y faire face. Surtout, le pacifisme ? Terriblement surfait. Artemis avance jusqu'à elle et, prouvant son identité de one-trick pony, reproduit exactement les mêmes gestes. Elle aurait dû le voir venir de loin, et elle parvient quand même à être incrédule. De la bière qui lui coule le long de l'arrête du nez, Parker ferme les yeux. Si elle se sent mieux ? "Non." Nonchalamment, elle ouvre les paupières, et passe ses doigts contre ses pommettes pour éponger le gros. Après quoi elle laisse tomber sa main au niveau de son épaule, fait mine de replacer sa bretelle de soutien-gorge et, dans la manœuvre, son coude rencontre ""accidentellement"" le nez de l'indésirable. Sans que la violence soit tournée au maximum, la force développée est suffisante pour sentir un plaisant choc sourd dans l'os. Oopsie. Pas sa faute. Artemis était dans l'axe. "Maintenant oui."

@hunter briggs @babi mancini @jules lancaster @artemis swanson

le regard glisse vers le sac à dos de parker qui se retrouve contre son pied. et babi sait, elle sait qu'il contient le saint graal. vodka orange, très probablement dans des bouteilles d'energy drinks. leur meilleur allié en soirée. la main attrape le sac, prête à l'ouvrir avant que dani lui détaille les règles. babi riposte, impose les siennes à son tour et sort une bouteille du sac avant de se poser sur le côté de la table. le regard sur les alentours cherchant briggs du regard. pas encore là. parker lui parle vaguement d'une wifey, babi tourne la tête mais sans réellement comprendre. elle est à la bourre sur les histoires de ses potes. pas vraiment au courant de ce qu'il se passe dans leurs vies, aucune idée de qui hunter voit, depuis combien de temps. enfermée dans sa bulle avec uriel depuis plusieurs semaines, il faut définitivement qu'elle se remette à jour. elle hausse les épaules, avale une gorgée avant de secouer la tête. les fesses de la mancini sont beaucoup plus confortables sur le bord du terrain, pas dessus. cheerleader officielle de parker depuis la nuit des temps, babi s'applique dans son rôle en toute circonstance. soccer, beer pong, sidekick, moral support. elle s'adapte à la situation mais la devise est la même : go parker.  « tu bois, je bois, la règle ne change pas que je sois à côté de toi ou ici, girl. » en général le sommet de l'ivresse est atteint plus rapidement pour babi que pour parker mais la gosse a tendance à ne plus être en état de le réaliser. un verre pour l'une, un verre pour l'autre. cheers. coéquipière trouvée (luisa), babi fronce les sourcils en buvant une autre gorgée. pas le temps de râler de façon purement puérile d'en voir une autre aux côtés de sa meilleure amie (alors qu'elle lui a proposé de team up et que c'est babi qui a refusé), hunter s'approche de la bande. le sourire de babi s'étire, les bras s'élèvent en criant « eeeeeeet il est là » avant de rire doucement. il s'installe à côté d'elle et il récolte le majeur de la mancini quand il ose faire semblant de ne pas se rappeler d'elle. babi se lève, fait un tour sur elle-même avant de faire une pseudo-réverence. elle rit de sa connerie avant de se rasseoir proche de lui. « ça valait le coup de venir pas vrai ? pour me voir. » miracle divin ou non, elle est bien là. pas avec uriel ou ailleurs. et pour babi, c'est une raison largement suffisante pour que briggs soit satisfait d'avoir bougé ses fesses jusqu'ici. le regard de la gosse suit celui de son ami qui atterrit vers son frère. elle lève les yeux au ciel. elle sait pertinemment qu'il ne porte pas sa bande dans son coeur. mais elle craint rien. la moue boudeuse revient quand hunter lui parle de parker. aucun risque. elle sait pertinemment qu'entre deux c'est plus explosif qu'autre chose. « on se fera des double dates quand vous vous serez enfin donnés une chance. c u t e. » qu'elle annonce d'un ton sérieux. même si c'est bien trop improbable pour qu'elle y croit plus de trois secondes et demi. son genou tape contre le sien pour attraper son attention après ses encouragements pour parker (le début d'une belle histoire, elle en est sûre). « je sais que je t'ai manqué. » elle s'amuse, babi, à le bousculer, juste le faire réagir. parce-que le sentimental, très peu pour briggs. elle vient y ajouter un peu de douceur en déposant un rapide baiser sur sa joue. « tiens, ton cadeau, briggs. bon et apparemment tu t'es casé en mon absence ? elle est où cette nana qui accepte de te supporter plus que nécessaire ? » une nouvelle gorgée pour babi qui lui offre toute son attention, espérant des réponses. elle y croit à peine, pas du genre à voir hunter en couple ou à ce qui peut le plus y ressembler dans la forme ou le discours. l'attention se tourne vers la table rapidement, une blondasse débarque. un premier verre, un grognement de paker qui amuse babi puis un deuxième verre sur parker. bouche ouverte, babi s'empêche de se relever et de la back up. avec le temps, elle a très vite compris que l'un de ses meilleurs atouts était de laisser sa meilleure amie gérer et d'être là, après. quand il faut courir, insulter ou panser. le coude de parker contre le nez de la blondasse. babi lève sa home made bouteille d'energy drink en l'air « and she snapped » soufflée avant d'avaler le reste de sa vodka. ça réchauffe le corps et la victoire est célébrée. puis le regard bascule sur dani, là, pas loin. ne t'avise même pas de t'en mêler. pas sûre qu'il s'y risquerait, pourtant babi préfère le mettre en garde. éviter les problèmes, c'est sa mission depuis qu'il est dehors. ça vaut pour la drogue mais aussi pour les fights sur la plage.  

Deux majeurs pour le prix d'un, à croire que c'est l'heure du jackpot pour Briggs qui y répond, de front, avec son crooked smile et un roulement de billes surentrainé. Un peu déçu que la riposte du côté de chez Parker soit de courte durée, il a le souvenir d'une rivalité plus endurante, et de son talent pour l’éviscération verbale — pas qu'elle ait eu le temps de s'entrainer sur lui ces dernières semaines, puisque c'était plutôt silent treatment jusqu'à ce que Babi rabiboche les troupes le temps d'une soirée — mais apparemment son attention est requise ailleurs, perdue quelque part entre l'imbécile d'en face et le plateau de jeu. A ses côtés, bubbly Babi s'agite. Douce consolation ; du moins jusqu'à ce qu'elle n'énonce ses projets de double dates à deux balles. Le "Me fais pas de fausse joie" grondeur résonne contre le goulot de la bouteille. Une, deux, trois gorgées nécessaires à faire passer la pilule. Suffisait pas qu'elle lui agite dreamy boyfriend sous le nez, fallait en plus qu'elle tente de le caser avec la meilleure amie. S'il subsistait des doutes quant aux intentions du crush de toujours envers lui, au moins le message était-il clairement passé cette fois-ci, quoi que restait désespérément coincé en travers de la gorge. Et puisque le dicton a toujours raison et qu'un malheur ne vient jamais seul, il faut qu'elle se joue de lui, plantant là un baiser sur sa joue, et ici la fatidique question. Juste le temps de grogner, de fusiller Calverley d'un regard empli de promesses assassines, que ladite wifey déboule, parce qu'à trop parler du devil, he doth appear. Aussi sûr qu'Hunter ne l'est pas suffisamment pour la suite des évènements, Artemis est définitivement trop saoule pour son propre bien.
Acculé, parce que la présence de la bande l'empêche de mettre un pied dans l'arène for some reason, il regarde la scène se déployer avec le recul du spectateur. Tout s'enchaine, et pourtant il voit chaque geste précisément. Et s'il grimace à la cascade de bière sur le visage de Parker, c'est simplement parce qu'il la connait suffisamment bien pour deviner le degré des répercussions. Neuf sur l'échelle de Richter.
La note sourde, après le coup, sonne comme le glas et c'est précisément ce dont il avait besoin pour le sortir de son indolence légendaire. That's the cue. Ce n'est pas qu'il soit contre les catfights improvisées sur la plage, seulement que le combat est si inégal qu'il est même en  dessous des principes de la Calverley. "Duty calls," marmonne-t-il, mâchoire serrée et soupir au bord des lèvres, à l'intention d'une Babi qui, après avoir fait un plus un, saura probablement placer x dans l'équation de sa question précédente. D'un pas assuré, regard sifflant des circulez, y'a rien à voir, il attrape la présomptueuse Swanson à qui l'alcool a apparemment donné l'impression d'être catcheuse sur le ring et, malgré les protestations générales, la balance sur son épaule comme un sac à l'entrainement. Le bon côté de mesurer 1m40 sur un tabouret, c'est qu'on est apparemment assez facilement neutralisée. "Quel spectacle. Je dois dire que je suis vraiment impressionné..." L'ironie sur le bout de la langue, le pas orageux, et la voie toute tracée jusqu'à BFF Castel. Le Davenport savamment ignoré (parce qu'un nez fracassé, ça fait déjà un de trop après un quart d'heure à peine de festivités), Hunter livreur slash bodyguard lâche son paquet, non sans s'assurer qu'Artemis reste bien parmi eux, malgré son nouveau penchant pour la bagarre, et la bouteille. "Je crois que vous avez laissé s'échapper le fauve. Ce serait peut-être bien de le mettre en lieu sûr," propose-t-il, le reproche en étendard, parce que c'est pas dans ses habitudes de jouer au bon samaritain et qu'il en a déjà trop fait.
Manquerait plus qu'il ait besoin de jouer au putain de chaperon.

Clairement tu ne sais pas ce que tu fais ici. Tes potes t'ont dit qu'elles ne viendraient pas, toutes trop occupées à faire tu n'sais pas trop quoi. Peut-être qu'elles te rejoindront quand même plus tard, mais t'en es même pas sûre. Ça te fait chier parce que ça aurait pu être une bonne soirée, la première de l'été de vos seize ans, supposément le meilleur de votre vie ; parce que le monde est à vous à cet âge là. T'aurais pu aller t'incruster chez l'une d'elles pour pas être seule ce soir, mais tu les évites un peu depuis que t'as couché avec le mec de Faye. Qui se tape le mec de l'une de ses meilleures amies, hein ? T'es vraiment une salope, Camille, et l'pire c'est que tu t'en fou. Alors t'as préféré venir ici, seule. Au pire tu boiras juste un peu avant de rentrer. Et te voilà sur la plage au milieu de tous les adolescents fêtards de Crockett ; belle brochette d'idiots qui représentent pourtant le futur. Tes Nike foulent le sable fin alors que tu recherches un gobelet plein de liquide qui soulagera tes maux et lorsque t'en as enfin trouvé un, ton regard se balade sur les silhouettes t'entourant. Des têtes connues : @Jules Lancaster qui rend donc son récent retour officiel, @Nate Davenport que t'as pas forcément envie d'aller voir au risque de te prendre une ronflée parce que t'es là à boire en solitaire. Et puis ton attention est piquée au vif par une @Artemis Swanson qui s'échauffe contre une @Parker Calverley avant d'être éloignée par son nouveau mec ou tu-ne-sais-pas-trop-quoi @Hunter Briggs. Aussi intéressant qu'affligeant, tu n'sais même pas si ça t'amuse ou si ça t'ennuie. Tu trempes tes pulpeuses dans la vodka pure en continuant de flinguer du regard les corps qui s'animent. Qu'est ce que tu fais là déjà ?

la musique, le chahut, et l'animation corporelle contrastent tous avec le rivage abstrait que personne d'autre ne semble remarquer. les ombres matérialisées vagabondant derrière lui et effleurant ses épaules saillantes pendant que ses yeux hypnotisés balaient la surface de l'eau souillée par les reflets indécents des adolescents qui se frictionnent et laissent leurs ahurissantes voix s'entremêler. "elles sont pas si terribles", âme pure probablement aveuglée pas les méfaits de son entourage, à l'exception d'une lueur empathique parmi cet amas d'hypocrisie. - m'ouais... stupeur provoquée par cette réponse des moins convaincantes, kana qui semble s'évertuer au sein de ce cercle tant éloigné de celui qui prétend faire la sourde oreille mais miroite un tas de choses stupéfiantes dans sa rétine spirituelle. la nuit est déclarée et il tente toujours de mettre fin à sa quête d'un havre de paix compensant la vivacité poussée à l'extrême. tout ceci, this whole thing est supposé être une bénédiction accordée par quiconque dans un univers paradoxal entendit ses rêvasseries à propos de ce genre de festivités. mais à la place, malgré ses dires et affirmations qu'il croit concrètes, rien de tout ça ne reflète le cosmopolitisme qu'il s'était inventé. où se trouve la mosaïque humaine et les créatures divines qui concèdent à une réunion d'esprits mordorés avides de sensations fortes ? tout ce qu'il perçoit sont une bande de furies qui lancent des provocations, les silencieux égarés, les ivres qui expriment déjà leur désarroi et d'autres cas à part qui s'imbriquent ou agissent normalement. puis kana qui a l'air de redouter certaines présences mais soulagé de son sourire carmin : le remède absolu. malgré tout la définition de "plage" reste encore vague dans ce type de situations, quelques secondes d'inattention et l'on oublie vite dans quel environnement ils se trouvent présentement. lieu déguisé par l'ambiance pesante et l'impression d'être en cage, évitant tout contact visuel avec les prédateurs féroces avec qui la cohabitation se montre rude. si il connait du monde ? - alors... laisse-moi voir ! aux alentours il liste nate, "il est super cool ! puis, ça m'étonne pas qu'il soit venu. il me raconte toujours ses histoires en soirées." sa figure exemplaire, celui dont il souhaite presque devenir la copie, le reflet. olivia, "elle est vraiment gentille... bizarre d'la voir ici." peut-être n'ira-t-il pas lui parler cette fois et la laisser profiter paisiblement. artemis, "j'sais qu'elle m'aime bien en vrai." l'amertume sur pattes, une croyance au jour venu où tout s'arrangera. kana, "et toi, surtout toi." les jours passent, les grains de sables s'écoulent à l'intérieur du sablier qu'est crockett et il ne cesse de se rappeler le jour où il allé voir la môme pour la première fois "hey, t'es nouvelle ?" les prémices de son quotidien ici sous le regard de kibo, pas un seule seconde de lassitude. / - j'crois que t'en connais quelques uns aussi ! tu veux qu'on aille les voir ? pas sûr des relations qu'elle entretient avec beaucoup, l'air de la surveiller mais au final c'est pas tellement le cas. puis le gamin, il attend jamais de réponse en retour. la clique déjà repérée au loin, avec d'autres personnes qu'il connaît d'identification visuelle mais qu'il ne saurait nommer, alors il se trame en direction des jeunes gens qui ont l'air plutôt occupés en espérant que sa partenaire suive derrière. - yo, vous faites quoi ? il entend quelques vagues paroles lancées qui s'écrasent contre chacun et il se dit finalement que s'inviter à cette conversation avec kana est assez dérisoire. - vous vous disputez ? en tout cas c'jeu a l'air super nul. qu'il sort sans aucun scrupule, toujours à exprimer ses pensées de la façon la plus maladroite qu'il soit en plus de s'être incrusté dans une discussion qui peut probablement s'avérer être des plus ordinaires où personne ne l'a convié.

Le coude qui vient s’écraser sur son nez, elle a pas le temps de le voir venir. Trop alcoolisée pour s’attarder sur la douleur, elle reste bloquée sur le liquide poisseux et chaud qui cool sur sa lèvre, porte la main à son nez et elle voit rouge, au sens propre comme au figuré. Les plombs qui sautent dans ce qui reste de cerveau, le poing qui se serre, part avant qu’elle ne s’en rende compte pour s’écraser dans la gueule de Calverley. Œil pour œil, dent pour dent. Nez pour nez. Et le pire, c’est qu’elle est fière d’elle, sourire narquois qui vient étirer les lèvres alors qu’elle contemple le résultat, le petit filet rouge qui coule sur le visage de l’autre. Sourire qui s’envole aussitôt que ses pieds quittent le sol sans qu’elle comprenne pourquoi. Les jambes qui battent dans le vide, vaine tentative pour se libérer de l’étreinte d’acier. « Putain mais lâches... » La fin de la phrase qui se perd quand elle se rend compte que pour que le sol soit si loin, c’est forcément Briggs qui l’a prise pour un sac à patates. Alors elle se résigne, grogne mais se calme, parce que c’est Hunter, parce que ça sert à rien de se battre, aucune chance face à l’armoire à glace. Artemis la furie qui se transforme en gosse ronchon, l’humeur qui tourne à la vitesse d’une girouette. S’autorise un dernier majeur dressée en direction de Parker, pour la forme. « Je t’emmerde, Hunt. » Elle sait qu’il a raison, qu’elle s’est donnée en spectacle pour des conneries, et ça l’énerve, mais plutôt crever que de le reconnaître. Il finit par la déposer au sol, la main qui s’agrippe à son bras le temps de se stabiliser, parce que ça tangue beaucoup plus que dans son souvenir et qu’elle manque de justesse de finir le cul dans le sable. Elle détourne le regard, parce qu’elle sait que Liv va lui faire la morale, préfère se concentrer sur Nate. « T’as un vrai penchant pour les tarées toi, tu sais ? » Est-ce qu’elle s’inclue dans le lot, mystère. Elle se tourne à nouveau vers Hunter, lâche le bras pour vérifier qu’elle tient toute seule. Équilibre précaire, mais ça fera l’affaire. « Et c’est bon, j’ai pas besoin qu’on me tienne en laisse. Promis je resterai loin de la boxeuse clandestine, donc va, retourne à ta bande de tocards, je suis assez grande pour me débrouiller toute seule. » Le verbe virulent quand le regard qui se plante dans ses yeux lui se fait penaud. Parce que ça lui arracherait la gueule de dire merci, mais que dans le fond, elle ne lui en est pas moins reconnaissante pour son intervention.