best bad influence

N'a de chances de se révéler existante que dans l'exclusivité intime, que si l'équation est suffisamment basique pour ne compter que deux entités dont elle, Ken arbore une attitude plus souple et moins fébrile, laisse légèrement plus infuser le naturel en vertu du fait qu'à moindre interlocuteur, moindre menace de se voir exclue et jugée inintéressante. S'il n'y a pas de point de comparaison, par définition, elle ne peut pas paraître plus fade que quelqu'un d'autre, et c'est un point suffisamment important pour offrir une nuance. Pas connue pour être à l'origine de la moindre initiative, elle a fait un choix pour une fois, et s'y tient inconfortablement, assise sur un banc autour du terrain de soccer. Ken la suiveuse a outrepassé sa propre ligne sans prendre soin de mettre qui que ce soit dans la confidence. Au-dessus des lèvres figées dans un sourire sincère mais qui souffre franchement de tension à force de redouter que la porcelaine se fissure, ventile une respiration courte et rapide. Unique traître au tableau qu'elle peaufine, vernie, retouche à chaque seconde. C'est comme si le diaphragme lui-même avait peur de trop bouger et faire craquer une couture si minutieusement filée. Faut dire qu'elle y passe des heures, depuis un an, ; et si elle se la joue Pénélope à défaire la trame le soir, c'est exclusivement parce que le rendu n'est jamais satisfaisant : pour preuve, même quand elle croit la tapisserie correcte, la prétendante ne la regarde pas plus que la veille. Elle recommence, inlassablement, en connaissant parfaitement les faiblesses de l'ouvrage : pas assez tough, pas assez bold, et définitivement pas du bon genre. C'est le plus irritant, parce que si elle pourrait, à force de torture, revoir ses instincts et comportements, elle a aucune chance de changer ça. Suffit de laisser traîner un oeil sur l'ex- tour à tour jaloux, froid ou méprisant, l'oeil, sous les autorisations implicites offertes par des accrochages publics qui permettent, au nom de la solidarité envers Parker, de laisser baver tout le ressentiment tenace qu'elle éprouve pour ce garçon- pour comprendre qu'il n'y a aucune chance pour qu'elle trouve à Ken autre chose qui dépasserait le "oh t'es là" un peu morne qu'elle doit éprouver chaque fois qu'elle altère leur duo avec Mulder. Elle balance d'une hanche sur l'autre que parce qu'elle revoit encore et encore son texte, son script, ses ambitions mais certainement pas parce qu'elle s'impatiente. La pluie pourrait bien éventrer le ciel et chercher à atteindre ses os qu'elle n'éprouverait pas plus l'envie d'aller voir. Distraitement elle maltraite du bout des doigts la gourde qu'elle tient autant comme un totem qu'une relique pendant que le regard ne sait voir qu'une joueuse. Par politesse - ou ce qu'elle pense comme tel, et pour l'entretien des apparences- elle se force à intervalles réguliers à regarder ailleurs, pour avoir l'air plus dispersée. Plus normale. Le ciel, l'autre bout du terrain, Parker. Ses pieds, la gourde, Parker. Son téléphone, la ligne d'horizon. Parker. Et quand elle la voit venir, signifiant la fin de l'entraînement dont elle n'a rien compris - la faute au lourd tribu de la concentration sur son propre rôle - elle oublie le contrôle de l'allégresse, bondit sur ses pieds pour tendre battement de coeur et gourde en avant.  Pour un instant fugace, elle a le sentiment d'être la girlfriend qui se tient sur le bord du terrain sans rien apporter d'autre qu'une brume blonde qui virevolte avec le vent et un sourire radieux à la moindre occasion comme si c'était une parfaite bénédiction de se trouver là. "Water carrier rien que pour toi Cal." La raison siffle juste derrière l'oreille qu'elle n'a pas grand-chose à faire là, encore moins y être plantée avec autant de ferveur, et c'est ce qui pousse un peu précipitamment la justification au bord des lèvres : "Je me suis dit qu'on pouvait passer le reste de l'aprem ensemble. " La voix est chantante, et ça a l'air moins désespéré que dans son esprit. Avec un peu de chance c'est même assez banale pour ni suinter d'un je crève d'envie de passer du temps seule avec toi, ni se voir travesti d'un côté opportuniste je savais pas quoi faire du reste de ma journée alors here I am. Elle tait le cas Mulder au dernier instant sans savoir si c'est stupide ou un éclair de génie, dans l'idée que peut-être si elle n'engendre pas de troisième place, elle ne créera pas d'elle-même. Si elle se consume pour chaque minute de solitude avec Parker, il y a toujours une troisième personne qui compte comme seconde. Elle a recalibré son contentement, a tranché qu'elle ne saurait jamais vraiment à quel point elle est de maigre valeur pour la concernée sans avoir tenté d'opérer un léger changement dans le rapport, que peu était suffisant, mais que plus c'était mieux ; et sans tenter de rapprochement, impossible d'avoir plus. "Et si t'as déjà prévu un truc excitant comme enterrer ton ex, ou fuguer trois états plus loin, I'm all in." qu'elle annonce avec un entrain qu'elle aurait préféré plus tempéré si seulement elle savait mieux tout retenir. Et s'il parait qu'il vaut mieux prévenir que guérir, elle s'applique à découvrir cette nouvelle impulsion qui mourra aussi vite qu'elle est née en faisant le premier pas vers les vestiaires. Si Parker pare un peu brutalement sa tentative pour être autre chose qu'un satellite mineur, au moins elle pourra se consoler en disant qu'elles ont partagé une quinzaine de mètres et l'improbabilité de l'initiative. "C'est une merveilleuse journée pour faire les deux si tu veux mon avis."