hangover club

[ james kelley ]

no horse will ever see a sea horse, or a sea horse a horse, and nothing else might ever have recognized both of them, and even though we do recognize the symmetry now, what's the point ?

[ identité ] enchaînée un choix qu'elle a trouvé tour à tour génial ou dumb, dumber and dumbest, dépendait de l'interlocuteur à qui il fallait justifier ou réaffirmer. a du se satisfaire des sourcils haussés, des silences interrogateurs, des sourires qui lisaient en blague ce qui était parfaitement blasé et sérieux. james, cinq fucking lettres qui goûtent moins la féminité toxique qui suppure de celle qui a fait ce choix tordu jusque ça semblait brillant de vouloir faire une icône en empruntant le prénom de dean qui a un peu trop bercé les meilleures années de la reine mère. putain d'ironie que d'avoir plus solide prénom féminin en guise de last name, mais ça s'appelle le destin, parait. [ surnom·s ] comme s'il y avait la place pour quoique ce soit dans cinq lettres d'un côté, six de l'autre. faut manquer d'imagination pour s'approprier un kel sorti de nulle part ; et ça tombe bien parce que le manque d'originalité c'est la marque de fabrique de cette ville. reste bien sa mère pour sortir des dean après cinq martinis, comme si ça avait été drôle ne serait-ce qu'une fois.  [ âge ] nearly seventeen, ça devrait rendre responsable ou s'en approcher, mais ça rend juste un peu plus bored de chaque seconde qui tombe dans le gouffre du rien el reno. n'a pas tout vu tout entendu mais a suffisamment traversé pour savoir que rien de tout ça ne sera jamais un putain de fleuve tranquille au bord duquel on pique-nique : ça a tout du ruisseau emmerdant qui sent la vase quand il faut trop chaud pour qu'il soit vraiment vivant, mais ça sent étrangement aussi la mort quand les péripéties s'enchaînent. faudra vivre avec l'idée quand planté dans le fond elle trouvera toujours un ex copain. [ vit à el reno depuis ] trop longtemps pour pas trouver que tout pue l'ennui viscéral, de l'encadrement écaillé de la fenêtre au lampadaire qui clignote de temps à autre au bout de la rue. el reno ça a l'odeur de l'ennui ou du scandal banal, c'est l'armée du salut puissance dix et ça l'assomme depuis approximativement toujours. le shot de nouveauté ce sont les paumés qui emménagent ici par la sainte action de la stupidité ou de la naïveté, mais quoiqu'il en soit c'est pas moins emmerdant que le reste. [ grade ] junior year, idéal pour se dire que ça compte pas, que c'est pas important, que rien n'est grave, et que l'université ? uh ? connais pas. c'est confortable comme un mensonge bien rodé et parfaitement millimétré et ça possède encore quelques mois devant soi avant de devoir faire face à la réalité d'un choix qui approche : c'est pas dearest mommy qui paiera des études, et de toute façon, pour étudier quoi.  [ type d'élève ] dans la norme. banale élève comme plein d'autres, qui se nourrit pas de notes qui plafonnent au sommet, mais qui ne se croit pas complètement en guerre contre le système.[ rapport avec les parents ] pour dire les parents faudrait compter tous les plans foireux de sa mère, tous ces mecs qui sont jamais restés et que dieu bénisse l'amérique de les avoir fait instables parce qu'elle aurait préféré mourir que vivre avec tous ses toquards qui se pensaient souvent intéressants mais ne l'étaient approximativement jamais. oubliés aussi ceux qui ont cru qu'ils pourraient s'investir, avoir un rôle paternel parce que bruit d'étranglement slash deux doigts dans la gorge, il a jamais été question de tendre l'oreille et la docilité à des mecs sortis de nulle part, rencontrés dans des bars ou à la laverie, qui n'excellaient que lorsqu'il s'agissait de faire oublier à sa mère son existence - et rendre ses nuits malaisantes à les entendre faire des bruits d'animaux asthmatiques dans la chambre d'à côté. alors parait, reste que le singulier d'une mère pas portée par le sentiment de protection, plus aimante de la petite olive verte qui flotte dans ses verres que de sa fille mais james lui rend à merveille. c'est une relation étrange, qui possède une forme d'amour chirurgical proche de la chaleur de l'autopsie mais emplie d'une sincérité qui ne prend aucun détour ; au moins pas de mensonge, pas de promesses, pas de tout va bien se passer mon coeur. tantôt deux étrangères, tantôt mère et fille, elles s'entendent à condition de vivre deux vies parallèles qui se téléscopent quand l'une décuve et l'autre engloutie un petit déjeuner en traînant sur les réseaux sociaux. chaleur, amour inconditionnel et aprèm entre filles ça se met dans la poubelle verte merci. [ type de logement ] quatre murs qui les a toujours connu, deux chambres-clapier et un salon à la décoration aussi fanée que le bon goût de sa mère. pas le genre de cabane qui sent bon le gâteau fait maison quand on passe la porte mais pour en avoir fixé le moindre défaut au plafond en s'ennuyant c'est ce qui s'approche le plus d'un refuge dont les contours parfaitement délimités apaisent. [ vit avec ] la mauvaise foi de sa mère et celle-ci ; ponctuellement un mec appartenant à celle-ci, avec la promesse que celui-là c'est le bon, jusqu'à ce qu'au final elle le traite de fils de pute comme tous les autres parce qu'il l'aura largué ou trompé ou les deux. c'est le pédigrée qu'elle cherche faut croire, premium asshole. sinon c'est nothing but the two of us et james se complait de ce tableau sécurisant. partager plus, c'est aller dans le mur, et prendre le risque de souffrir, tout le monde sait ça.   [ délits ] officiellement que dalle, rien de plus que des rappels à l'ordre par la vie scolaire pour être pincée avec des cigarettes ou avoir séché, rien d'extraordinaire. elle met un point d'honneur à pas nourrir l'apriori qu'elle a le bon potentiel pour finir délinquante ; ou alors, ou alors elle en a juste rien à foutre et n'a pas encore envisagé que ça puisse être trippant de marcher hors la loi. difficile à dire. [ tue le temps en ] traînant sur son téléphone, en se faisant inviter à des soirées bancales, en se racontant qu'elle pourrait bien fuguer et en avoir rien à faire, en bronzant dans les gradins pour voir si fait réagir, en s'ennuyant. en regardant d'autres taguer les murs du lycée, en peaufinant sa persona, en lisant des pages wiki how sur comment s'inventer un alibi.   [ quel genre d'amie c'est ] pleine de dents et pas assez de sucre, loyale avec des arêtes qui écorchent, qui ne tolère aucun abandon, parce que si t'es pas là demain autant que tu sois plus jamais là, qui peut beaucoup donner et subitement tout reprendre avec cruauté et intransigeance. celle qu'on adore avoir tant qu'elle est entièrement de son côté, celle qu'on regrette de compter dans son répertoire quand ça se gâte.  [ sa vision de l'avenir ] loin du pays de la vieille ford ou du la buick crasseuse, s'imagine très bien dans un autre trou de ce genre -parce qu'elle a le fatalisme de ceux qui savent qu'ils ne vireront pas star de téléréalité en étant né personne- aux portes de san francisco, utilisant sans doute une prénom qui n'est pas le sien, un nom inventé pourri qui permettra que le premier demeuré sachant utilisé google ne déterrera jamais un bulletin de presse d'el reno parlant de la disparition suspecte puis de la mort tragique de son petit ami de l'époque. shana dawn par exemple, que la voisine de pallier appellera nana, qui fera toujours à moitié la gueule et aura un jour proposé avec un peu trop de sérieux de débarrasser ladite voisine de son mari d'un 'si t'as besoin d'aide pour cacher le corps' un poil douteux mais passé pour de l'humour noir limite. bref, l'avenir quoi.[ groupe ] erh.

sharp knives to cut your spite

le vélo contre la hanche, james patiente, ou plutôt, végète. les mains sont enfoncées avec nonchalance dans les poches de la veste en jean trop grande pour être à elle, mais depuis trop longtemps sur son dos pour qu'elle ne la considère pas comme telle. tirée à un type qui a flirté -et pas que, à croire les bruits ew nocturnes- avec sa mère quelques mois avant de disparaître de la surface de leur vie. elle en a approximativement rien à foutre, parfaitement comblée par la veste et pas besoin du type pour ça. elle fixe l'épicerie de l'autre côté de la rue, où un type avec l'âge d'être à l'université apparait au dessus des journaux et des cochonneries sucrées qui ornent la caisse. elle a pas besoin d'avoir le son pour s'imaginer le dialogue banal qui se joue alors qu'il paye pour une bouteille d'alcool, et du lait, pour sa mère ou un truc du genre. les doigts maltraitent distraitement un paquet de cigarettes qui a connu des jours meilleurs. elle soupire en jetant un coup d'oeil à la lune basse qui l'accompagne depuis qu'elle a claqué la porte sans se fendre d'une excuse bidon. prétendre aller réviser avec kelly pour faire croire à la subite détermination d'être une jolie image sur papier glacée, très peu pour elle. lorsque le garçon ressort et traverse, elle ne fait aucun effort pour placarder un sourire sulfureux - de toute façon elle a payé et il gardera la monnaie, c'est tout ce qu'il mérite d'elle-, tend la main pour récupérer ce qui lui revient de droit -pas le lait- et donne un coup de hanche pour redresser le vélo endormi. inutile de vérifier le contenu du sachet en papier, car à la forme qu'elle connait par coeur à force de ne ramener que ça elle reconnait la bouteille de vodka la moins cher de tout el reno, à l'instar d'un alcoolique qui connait parfaitement son turf. elle coince le goulot entre sa paume et le guidon, question d'habitude et de confiance solide en sa capacité à diriger essentiellement le vélo des hanches, et donne une impulsion du talon après avoir posé un pied sur la pédale. droite à profiter de la légère brise créée, elle n'a pas le temps d'envisager de quitter sa position d'équilibriste pour enfourcher la selle qu'elle aperçoit une tête blonde au pas pressé. sawyer. elle envisage d'en avoir rien à faire, d'ignorer, laisser l'ennui à l'ennuyeuse mais elle ne peut pas s'empêcher de sauter de la pédale en arrivant à sa hauteur pour précipitamment caler son pas sur le sien de la façon la plus naturelle qui soit. "une soirée dessin-animés sawyer ?" qu'elle nargue d'un snark qui bondit naturellement sur la langue alors qu'elle lui accorde un bref coup d'oeil qui va de la tête aux pieds pour juger. "oh, tu vas pas sérieusement à la soirée pyjama de cette conne de mia ?" elle a pas été invité elle, mais l'oreille a traîné dans les vestiaires après un entraînement et la partie la plus creuse des cheers s'est mise à piailler autour de cette invitation trop géniale pendant james roulait des yeux et grimaçait à loisir pour amuser les moins tendres. si l'enfer est pavé de bonnes intentions, le putain de chemin mène sans doute direct chez mia et ses soirées strawberry flavour-teddy bear-babydoll nightie. elle a aucun mal à imaginer l'apocalypse avoir cette forme et l'écoeurement que ça provoquerait chez elle. dans son esprit sa chambre est une représentation gênante d'une enfance pas clôturée, des stuffed things à plus savoir où s'asseoir, des guirlandes de led comme si elle sortait d'une série cheesy de netflix et un journal intime à cadenas posé en évidence sur la table de nuit pour que tout le monde la supplie de faire des confidences et qu'elle puisse faire sa diva. la gerbe version princesses sans princes charmants. "ça doit être si chiant. tu devrais changer pour une fois." elle la toise à nouveau, la joue se creuse d'un sourire narquois. sawyer. changer. sortir de ses habitudes. à en croire west ça serait un miracle, qu'elle soit moins chiante. mais il y a plus de west pour dire ça. elle lui tend la bouteille, pas parce qu'il y croit un instant, mais parce que la provoquer est une gymnastique plaisante. et puis sawyer mérite. elle mérite de payer à petit feu, sans gravité, pour se croire plus intelligente à nourrir des rumeurs qui font entre rien et absolument rien à james. "à moins que t'aies la trouille de réaliser que ta vie pourrait être plus fun si t'allais un peu moins à ces soirées débiles. une gorgée reed ou c'est trop osé ?" elle sort de la poche arrière de son jean son téléphone, consulte les derniers messages sur une conversation de groupe en occultant quelques instants cette fille à côté de qui elle marche comme si elles étaient autre chose que rien. ses parents doivent être si fiers d'elle qu'elle soit aussi rasoir et peu aventurière même lorsqu'elle leur désobéit. au moins leur fils est pas comme ça. était. elle se renfrogne un instant, balance un vague fifteen minutes comme si c'était un message complet dans un océan d'impatience et de réflexions sur l'alcool, la température ou le plan. "choisis ton camp. tu peux continuer d'essayer d'être parfaite ou tu peux essayer d'être cool." à la regarder, elle se demande ce qu'elle elle fout chez les cheers, sans doute largement plus taillée pour quelque chose qui demanderait moins de finesse. mais dans toutes voltiges, faut bien qu'il y en ait qui soit pas en sucre, pour que l'acrobatie ne soit pas un carnage.

 [ pseudo / prénom ] drake / eleni.  [ type de personnage ] inventé.  [ pays ] pas la grèce.  [ avatar à réserver ] ashley moore.  [ crédits ] david vann.  

je savais que ce pin me servirait un jour:

Spoiler:

justepourlefun: