Le deal à ne pas rater :
Bon plan achat en duo : 2ème robot cuiseur Moulinex Companion ...
600 €
Voir le deal

Partagez
 

 a prayer answered (parker)

Aller en bas 
Elias Roth
Elias Roth
/ pseudo / : belispeak, anaïs
/ faceclaim / : niehaus, ©drake, andrea gibson
a prayer answered (parker) 6497d1315288e17e8cee8b3df8d31531
/ activités extrascolaires / : tutor, your (reluctantly) friendly neighborhood cowboy
/ grade / : junior
/ age / : seventeen
/ has been in trouble / : arsonist's lullabye
/ alerts / : 111
/ dollars / : 133
/ apparition / : 05/02/2021

a prayer answered (parker) Empty
MessageSujet: a prayer answered (parker)   a prayer answered (parker) EmptyDim 7 Mar - 13:47

i wanted to know what i looked like to you.
a sin committed and a prayer answered, you said.


La pluie est arrivée sans prévenir. Des gouttes si épaisses, si solides, qu'elles tombent sur le toit comme des balles, et c'est tout le grenier qui menace de s'effondrer. A travers le boucan infernal, Elias parvient presque à se détendre. Presque. Puisque toute une vie coupée au silence l'a rendu mélomane, il tend l'oreille pour chacune des failles, Shirley Jackson abandonnée sur la tranche. La ferme grince et crisse, frissonne et soupire. Dans sa lutte contre le déluge, enfin, elle parait tangible. Enfin, elle parait faillible. Paupières closes sur le canapé, il se sent sombrer, une de ses chevilles déjà tendue au gouffre ; déchargée, la conscience s'envole et transcende les sens. Du bout de doigts fantomatiques, Elias trace les limites de la maison qui bruissent contre ses tympans. Obtient la confirmation de ce qu'il savait déjà, rationnellement, mais que ses perceptions refusaient de le laisser entièrement croire : elles existent, palpables, incontestables. Instinctivement, ses épaules se relâchent sur les coussins. Tandis que, vaporeuses, ses pensées ondulent, perdues à la rythmique brutale du white noise, il se surprend à se figurer que ça fait sens que son inclination personnelle soit allée au feu. Que ça doit être God-given, assurément. Que ça ne peut être que de la miséricorde que d'avoir du diesel dans les veines et des étincelles sur la pulpe des doigts, alors que, manifestement, il faudra une éternité au vent pour arracher la tête de cette foutue baraque. Qu'il n'y a que comme ça, par les flammes salvatrices, que le problème pourra être réglé à sa souche, ou à ses racines gangrenées, arrogantes de s'imaginer à l'abris des tornades planquées dans le sol. Parce que la maison est vivante, aucun doute, pas quand le plancher du porche craque sous un poids spectral. En réaction, le bouquin ouvert sur son torse dégringole. Soudainement douloureusement alerte, Elias se redresse mort-vivant style, les omoplates d'abord et la nuque après. Il grince et crisse, frissonne et soupire —tout son corps proteste contre le mouvement abrupt et la précédente épiphanie s'enfonce dans son esprit à mesure que celui-ci s'éclaircit. Si ce ne sont pas ces murs qui allongent et altèrent les sons, si ce ne sont pas eux qui sont hantés, il ne reste dès lors plus qu'une seule option. Dans le même besoin de s'ancrer dans les contours nets de la réalité, il porte son index à ses côtes, juste sous le cœur, trouve machinalement l'ecchymose sous le t-shirt et presse. La réponse est immédiate. Si sa vision se pare d'étoiles, derrière, les vestiges de drowsiness s'estompent et la lucidité déterre ses angles, aussi tranchants que des lames. Elias n'a, après tout, jamais été davantage lui-même que dans la douleur. A cette heure-ci —ses yeux cherchent tout de suite l'horloge par automatisme, par doute de ses capacités de discernement, it's anyone's guess really— tout le monde est rentré. Il devine la présence de ses parents par les tintements métalliques qui se font écho des côtés de la bâtisse ; sa mère à droite dans la cuisine et son père à gauche dans le garage. Quant aux chiennes, elles ronflent paisiblement, blotties l'une contre l'autre sur le tapis. Qu'elles n'aient pas donné le signal d'alerte tend à prouver qu'il n'y a personne dehors. Certainement, il ne peut y avoir personne, pas sous cette pluie, pas à la ferme où les visites étaient rares mêmes avant que les fortifications aient doublé par souci de garder la tragédie à l'intérieur, là où elle pourra rancir en paix. Elias s'en est convaincu, c'est le livre, c'est le rêve (or lack thereof), c'est sa conscience qui a déjà été irrévocablement prononcée malade. Pourtant, l'angoisse subsiste, et son regard darde le papier peint, à un éclat près de le percer. La progression jusqu'à la fenêtre est d'abord prudente, et puis plus franche lorsqu'il se refuse à la terreur. Il se penche sur la vitre et guette ; se paralyse quand il distingue trois fois rien, une silhouette menue, vaguement familière dans la nuit et l'ombre de quelques longues mèches qui soufflent sous les bourrasques. Son palpitant grimpe les parois de sa gorge, manque trois battements, et Elias est certain qu'il est sur le point de le recracher sur le parquet encore haletant quand elle fait trois pas sur la gauche, pivote et qu'il reconnait le visage Parker à la lueur de l'écran de son téléphone. Le soulagement n'en n'est pas un, il n'y a rien de confortablement dans le drop de son estomac. Dans la frigidité des muscles qui déborde sur l'instant suivant, il se demande même si ça ne ressemble pas si fort à de la déception qu'on pourrait s'y méprendre. S'il n'aurait pas préféré le revenant à la compagnie tout aussi laconique et déroutante de Parker parce que, au moins, il aurait su quoi en penser. La nécessité de ressentir le sang circuler devient pressante. Ainsi, dans la seconde, il a déjà attrapé sa veste et ses clés. Dans celle d'après, a claqué la porte d'entrée. Il coule un regard pénitent à Parker à sous deux sourcils froncés. "I thought you'd already left." S'est déjà élancé sous la flotte lorsqu'il ajoute "you could've just said so" au-dessus de son épaule. Trente mètres de jog pour atteindre le pickup et Elias les prend un poil trop à la lettre. Ça marche dans une certaine mesure : quand il atteint la portière, une partie de la panique s'est oblitérée sous les pas effrénés. "Comin' or what?" Le vacarme de l'averse le force à crier en direction du porche. Et s'il tremble en gagnant son siège, c'est uniquement parce qu'il a froid. Trempé jusqu'à l'os, il fuite aussi sûrement que le toit. L'eau aura creusé un puits jusqu'au fond de sa gorge. Ce qui sonne comme une excellente raison de ne rien dire du tout.
Revenir en haut Aller en bas
 
a prayer answered (parker)
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» pop the stitches from society (parker)
» dark hour (parker)

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
young and bored :: el reno, oklahoma :: / countryside and outer world-
Sauter vers: