[ identité ] un nom que l'on connaît bien ici : une ribambelle de chiards bruyants, la mère qui semble ternir avec la façade du diner dans lequel elle travaille depuis toujours et le père, éternel sous-directeur d'une quincaillerie qui a sûrement plus de chance d'être frappé par la foudre que promu.
sullivan dunbar, gamin aux yeux cernés et aux rêves ternes : pur produit de el reno.
[ surnom·s ] malgré ce qui est écrit sur l'acte de naissance, tout le monde l'appelle
sully. les profs qui ont croisés son chemin, refusant cette informalité se sont eux usé la voix en criant
dunbar à tout bout de champ (parfois la langue fourche, parfois c'est
dumbar et c’est toujours mérité…).
[ âge ] le nombre magique, celui qui offre des privilèges très convoités et lui réserve une place de choix dans la vie des jeunes d'el reno :
vingt-et-un ans, l'âge de prendre les commandes devant le liquor store, l'âge où c'est encore raisonnable de ne pas savoir quoi faire de sa vie.
[ vit à el reno depuis ] y'a sa casquette favorite dans la capsule temporelle qu'a enfoui sa classe en 2007 ; son nom graffé sur les vieux bancs près du point d'eau. y'a dans chaque rue mille souvenirs, et quelques bosses causées par le passage des gamins dunbar. sully et sa famille sont là depuis
toujours, font pratiquement partie des meubles.
[ rapport avec les parents ] high school drop-out qui bosse à la station-service de la route soixante-six et arrondit les fins de mois grâce à la marge qu’il prend sur les commandes d’alcool que passent les lycéens ; sully n’a pas exactement ce qu’il faut pour regarder ses parents de haut. il a pourtant un goût acre dans la bouche lorsqu’il entend papa parler de son job pourri, beaucoup de pitié dans les yeux lorsqu’il voit maman se masser les pieds, fatiguée de passer la journée debout.
[ délits ] le shérif emploie de gros mots, il dit
c'est de la contrebande sully et un jour je t'attraperai mais lui il sourit et répond doucement à l'officier qu'il se contente de
rendre service. sully c'est une petite terreur de quartier depuis qu'il sait marcher, lui et quelques uns de ses frères et sœurs ont la manie de se faire remarquer, de traîner dans les rues tard le soir, de faire cramer des boîtes aux lettres et d'emprunter des vélos; de fumer sur les parkings et de crier dans les rues du centre ville. mais jamais un dunbar ne se fait embarquer, ils sont trop malins pour ça, pas assez dangereux non plus (ou peut-être que l'adjoint n'essaye pas vraiment : c'est un ancien ami de papa).
[ sa vision de l'avenir ] le n é a n t. l'impression que demain n'arrivera jamais, qu'hier est encré dans le macadam d'el reno, qu'il colle de plus en plus à ses semelles et qu'un jour il finira par l'attirer dans le sol et que tout sera fini. sully secoue la tête, faut éviter d'se poser trop de questions.
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