Ardor of youth – [wichizan]

[ ardor of youth ]

and we can't stop, and we won't stop

février – trick peak – @Izan Moreno

Inspiration.
La fumée me remplit les poumons. Je fume trop. La semaine des clopes, le week-end des joints. Avec Izan, c’est une habitude que de fumer ensemble, aux crépuscules, au cœur des nuits, aux aurores. Les paupières lourdes, par la défonce ou par l’imbécilité du gars devant moi, j’ai cet air condescendant qui me colle trop bien à la peau.
Expiration.
Il y a comme une sorte de vide qui se fait en moi. Comme si j’allais m’écrouler de ne plus avoir toute cette fumée. Comme si elle me faisait tenir debout. J’ai une pensée pour ma psy, elle trouverait sûrement des trucs à dire sur cette sensation. Si j’y pense, je lui en parlerai.


« Si tu ne sais pas te tenir quand t’as bu, tu devrais arrêter de boire. T’as plus seize ans. » Haussement d’épaules lorsque je fais la morale à l’inconnu devant moi. Je me tourne vers Izan, un éclair de malice dans le regard. Juste avant de débarquer dans cette soirée à trick peak – une sorte de rave techno et électro pour fêtards avérés, j’avais dit à Izan : aie l’air d’avoir dix-huit ans. Flemme de passer pour un gamin immature, personne n’aime ça. Ni moi, ni les autres teufeurs ici. L’âge ne veut rien dire, regardez ce gars là en train de vomir ses tripes là où je m’étais assis avec Izan, dans un recoin pas trop froid de la vieille grange.


« Viens, on bouge. » Entre l’ordre et la remarque salace, un clin d’œil qu’il ne voit peut-être pas dans le noir, j’attrape la main d’Izan pour s’extraire de la présence nauséabonde du vomito. Le bruit des basses m’éclate la poitrine. J’adore ça. Je propose une ballade vers le champ à l’arrière. Le ciel commençait à prendre quelques couleurs violacées de l’aube. Je me tourne vers Izan : « Alors, ça change ce genre de soirée non ? » Apprécie-t-il ce genre de teuf, trop rare à El Reno ?

un peu en retrait, tes yeux observent avec amusement wichita en train de faire la morale à l'autre type. encore un de ces jeunes qui boivent plus que de raison, à ne plus pouvoir tenir debout. mais peux-tu le juger, toi qui te retrouve bien souvent dan son état ? pas tellement. tu n'es juste pas ici depuis assez longtemps pour tituber. tu ne sais même pas trop comment tu t'es retrouvé à cette soirée, une rave dans une ancienne grange un peu abandonnée. mais c'est sans doute parce que t'avais besoin de refaire tes stocks d'herbe, et que wichita occupait le rôle de fournisseur. c'est aussi bien plus que ça, et un frisson te parcourt la colonne vertébrale quand tu y penses. c'est pas le moment izan, joder. quelques secondes plus tard, le type, hauts de coeur à l'appui, gerbe le contenu de son estomac. — putain. tu secoues la tête, un maigre sourire sur le visage. l'imbécile, il répand une odeur nauséabonde en étalant le contenu de son estomac. wichita qui te propose de bouger, tu hoches la tête. un peu d'air frais te fera du bien. trop de fumée chargée de thc dans les poumons. un peu d'alcool dilué dans tes veines. assez pour te sentir léger, entreprenant. et le clin d'oeil de ton pote, tu peux le voir malgré l'obscurité, et ça fourmille dans ton ventre. quand il te tire par la main, tu te laisses faire, heureux de t'éloigner du déchet sur pattes. dehors, le son de la fête continue, à peine étouffé par l'extérieur. les basses à fond. — oui, c'est plutôt sympa. parce qu'à part se péter la tête, tu ne vois pas trop ce qu'il y a d'autre à faire à ce genre de soirées. pas tellement le genre de musique pour danser, pour draguer. mais de temps en temps, ça fait du bien, de relâcher. de ne plus penser à rien qu'à s'amuser. ton regard qui se porte à l'horizon, la lueur du soleil qui se laisse deviner, loin. très loin. vous avez le temps encore. — on fait quoi ? derrière la grange, un champ de maïs semblant s'étendre à perte de vue. le bruissement du vent, couplé à la musique étouffé, sur la végétation donne à la scène un air paisible. mais frais. vêtu légèrement, tu frissonnes ...

@wichita cole

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février – trick peak – @Izan Moreno

Je ne suis pas totalement convaincu de la sympathie qu’offre aux yeux du beau Moreno cette soirée déjantée, mais il semble en faire fi, regardant autour de lui, demandant ce que nous pourrions faire. Amusé de sa question, je me dis qu’il me laisse prendre les choses en main. J’apprécie. Je l’apprécie. Bien sûr, ce ne sera jamais mon meilleur ami ou mon petit ami, mais plutôt quelque chose de plus tranquille, plus fun, plus récréatif. Si nous nous retrouvons souvent ensemble, c’est rarement quelque chose qui a été prévu d’avance. Ce soir – ce matin ? – c’est différent. N’était-ce pas lui qui avait demandé à récupérer de quoi fumer, et moi qui avais prévu d’aller à cette rave, puis lui avais proposé de venir ? Cette fois, nous avions véritablement passé la soirée ensemble.
Je crois que ça me plait. Même si mes chaussures sont pleines de cambouis et que je vais avoir des acouphènes pendants deux jours. Qu’Izan semble parcouru d’un tremblement. « Tu as froid ? » plutôt comme une évidence que comme une question. « Ou alors tu as peur ? » je rajoute avec un sourire enjôleur, un brin moqueur, surtout complice.


J’ouvre mon manteau et tire une flasque de vodka de la poche intérieure. Elle est presque pleine, dose de secours pour la fin de soirée. « Dans les deux cas, ceci est un bon remède. » Je l’ouvre et en avale deux grandes lampées. Une grimace s’installe, vite changée en sourire crispé, puis le calme revient sur la mer de mon visage. Tends à mon acolyte la flasque. Regarde le champ de maïs.
« Une balade, ça pourrait être cool non, et puis ça réchauffe. On pourrait partir réveiller le soleil. » Regarde au loin – au très loin – le début du jour. Ca ferait une petite épopée, avant que l’étoile vienne a notre rencontre. La fumée et la boisson tournent dans ma tête, et je pense qu’une ballade fraîche serait la bienvenue avant de rentrer au domicile familial.

wichita semble percevoir ton tremblement, te demandant si tu as à froid. tu hausses les épaules, presque indifférent. — peur ? de quoi, de toi ? tu rigoles à moitié, parce les environs pourraient se vêtir d'une ambiance un peu glauque. mais la musique qui résonne encore malgré votre éloignement, les joints et l'alcool de la soirée, tout ça a éloigné toute peur de toi. — j'ai un peu froid, mais ça ira. de toute façon tu ne peux rien faire. tu te réjouis quand même de plonger sous ta couette. dans quelques heures. tu connais bien une autre manière de te réchauffer. surtout avec wichita. c'est alors qu'il sort une petite bouteille de vodka de sa poche, remède miracle tant pour la peur que le froid. — bonne idée. tu rigoles encore une fois quand wichita grimace à cause de l'aigreur de la boisson. attrapant la flasque, tu frisonnes quand vos doigts se touchent. cette chaleur. tu soupires et hoches la tête. — j'vais te montrer comment on fait ... puta madre ! le concentré d'alcool te crame toi aussi la gorge, l'impression que les vapeurs t'éthanol s'échappent par ton nez. trop de gorgées d'un coup. toussant pour reprendre ton souffle tout en rigolant, tu acquiesce à la proposition de ton pote. une balade pour décuver, c'est une bonne idée. — si on termine ta bouteille, pas sûr de pouvoir aller bien loin. comme un air de défi tandis qu'à ses côtés, tu commences à longer le champ. les plants de maïs parfaitement alignés forment des centaines d'allées, de cachettes et de détours.

@wichita cole

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février – trick peak – @Izan Moreno

Haussement d’épaules lorsqu’il soulève la potentialité qu’il ait peur de moi. Ce n’est pas aux yeux qu’il a froid, Moreno. Je lâche la flasque pour la lui céder. Il boit à s’en décaper la gorge. Prétend à une inquiétude quant à nos capacités à marcher, sa moue m’indique qu’il n’est pas tant inquiet que ça. Izan commence à partir, je me calque sur sa marche. Reprend la flasque pleine de ce dur nectar, répondant à son défi en reprenant une gorgée toujours aussi traître. « Tant pis si nous n’allons pas loin alors, ce n’est pas la première fois qu’on dormira à la belle étoile. » Et pas la première fois que nous dormirions ensemble ; bien que mon habitude fasse que je préfère m’échapper après quelques moments passer ensemble. N’être qu’une partie – tardive – de la nuit, plutôt que celle du matin. « On trouvera le moyen de se réchauffer. » Réplique lourde de sens, rappelant nos moments passés dans nos intimités. M’amuse de cette relation étrange qui se tisse entre nous.


Me retiens de griller une clope – mettre accidentellement le feu au champ serait un moyen peut-être trop drastique de se réchauffer. Je manque de dire ça à Izan mais les mots s’emmêlent dans ma bouche, l’alcool fait des maracas avec mes neurones. Sensation agréable, perturbante, enivrante. Regarde les plants de maïs s’étirant vers le ciel dans une forme des plus équivoque. Des centaines, des milliers d’épis qui foncent se perdre dans le noir du ciel. Accélère le pas, cours presque, me plante devant l’entrée d’une galerie sombre traversant un tunnel de ces céréales. « On tourne autour du champ encore longtemps, ou on rentre direct dedans ? » Rire s’échappe trahissant mon espièglerie. Me retourne, trace avec mon regard les contours du visage d’Izan, nimbé par la Lune. Je lui fais un clin d’œil qu’il ne voit probablement pas.

wichita qui ironise sur la situation, parce qu'en effet, ce n'est pas la première fois que vous dormez dehors. votre relation basée sur le plaisir, et lorsque les chaudes nuits d'été s'abattent sur la région, vous vous laissez parfois aller, allongés sur l'herbe tiède. mais c'est une autre histoire. vous êtes débrouillards, et comme le souligne ton ami, vous trouverez bien une manière de réchauffer vos corps. ton sourire prouve que cette possibilité te plaît. comme toujours avec wichita, c'est sans ambiguïté, c'est simple, sans prise de tête. — je suis sûr qu'on trouvera. petit clin d'oeil, rapide et aguicheur. la flasque qui tourne, qui fait des allers-retours entre vos lèvres humides. tu clignes des yeux plus d'une voix pour éviter que ta vision ne se trouble. tu sens l'adrénaline qui commence à ramper dans tes veines, à rendre la soirée encore plus intéressante, quand wichita accélère, t'obligeant à le suivre. s'arrêtant devant une sorte d'allée naturelle qui s'enfonce tout droit dans le champ, t'as l'impression qu'il te défie. et t'aime ça. — go dedans. tu l'attrapes par le poignet en l'attirant à l'intérieur du champ. t'as l'impression que le silence vous enveloppe, comme si vous étiez entrés dans une bulle, loin de tout. même la musique de la rave, t'as l'impression qu'elle n'arrive plus à vos oreilles. ou alors, de manière très, très lointaine. lâchant la main de wichita, tu te retournes pour lui faire face. moins d'un mètre qui vous sépare. trop peu de distance. c'est dangereux, t'as envie de te rapprocher encore. alors quand tes lèvres se collent aux siennes, y déposant un éphémère baiser, tu sens l'alcool sur ses lippes chaudes. — désolé j'avais froid. et pourtant tu peux sentir dans tes reins une chaleur bien trop connue, et beaucoup trop dangereuse. surtout avec wichita.

@wichita cole

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février – trick peak – @Izan Moreno

Lorsque je sens une pression — autre que la gravité ou que la pression spéciale à réussir sa vie — me tracte à l’intérieur du champ de maïs, je me sens alors comme transporté ailleurs. Loin. Très loin de la musique tout à coup étouffée en un murmure presque mystique. Encore plus loin de l’espoir d’un soleil levant, oublié maintenant, avalé par les ombres.

Quand Izan m’embrasse, je me dis que mes messages ne sont pas tombés dans l’oreille d’un sourd. Bien qu’ils n’aient pas été des plus subtiles — j’aurai pu brandir un panneau je veux du cul en néons clignotants au-dessus de la tête que ca n’aurait pas été si différent.
J’avais froid, prétend-il. Mais bien sûr !

Je lui rends son baiser, m’amuse de la situation. Je ne le vois quasiment plus, je l’entends respirer, haleter presque, à moins que ce soit ma propre respiration. Je le sens, les restes d’un parfum mis un peu plus tôt, l’odeur de son cou si proche que je connais bien. Baiser rendu, presque innocemment, adolescent que je ne dis plus être, tout à coup ébranlé de sentiments pourtant pas si nouveaux.
Tête embrouillée — saleté d’alcool ! — j’en reprendrai bien une gorgée pour plus de courage — tête qui tourne de ne plus avoir de repères visuels.  
Sa main dans la mienne, je la porte à mon cœur, lui fais sentir à quel point il bat fort. Je peux le sentir moi-même, sa main faisant une barrière entre mon cœur et ma paume. Comme une protection, m’aidant à me sentir vivant sans m’en prendre la violence du battement.
C‘est ce genre de moments qui me transportent, me font vivre, me font affronter ce qui me blesse. Puis, comme si l’ombre n’était pas suffisante, le tableau s’assombrit et je me fais l’affront de me résumer la situation.
Je suis ivre, défoncé, avec mon plan cul dans un champ de maïs. Et c’est ça qui me fait vivre. C’est donc ça qui me rend heureux ? Est-ce pitoyable que de se raccrocher à si peu pour être heureux ?
Comme un coup de tonnerre dans la tête. Un coup de fouet au cœur. Je retire les mains du cœur, un peu subitement peut-être, trouve une blague pour brouiller les pistes : « Rappelle-moi de ne pas manger du maïs venant de ce champ après qu’on ait fait notre petite affaire. » J’éclate de rire et colle mon corps au sien. Mes lèvres sur les siennes, je sens son souffle près de moi et souffle les idées noires.

« Eh ! Qui est la !? » Une voix tonne près de nous. Je me fige. L’homme est tout près. Que veut-il ? Qui est-il ? Je reste alors tout contre Izan, ne sachant que faire. Je sens entre nous la flasque de vodka. Me dis que je la finirai décidément bien d’une traite.

tu sens bien que wichita répond à ton baiser, ce qui t'encourage, te donne envie de plus. de beaucoup plus. l'obscurité vous enveloppe, et malgré le halo que vous aviez pu voir à l'horizon, annonce d'un soleil proche, tout est plus sombre dans le champ de maïs. la haute végétation vous plonge dans un presque pénombre, ou tu peux seulement deviner la silhouette de ton ami. vos respirations se mêlent, vous indiquent vos positions. mais t'as pas besoin de ça. tu sais parfaitement où se trouve wichita. lorsqu'il porte ta main à sa poitrine, tu peux sentir son coeur cogner contre sa poitrine, juste là, sous la peau, sous les os, sous les muscles. t'es dans le même état, sans doute. le sang qui pulse dans tes tempes, l'excitation, l'alcool, la beuh. un cocktail explosif que menace de tout faire péter, de faire sauter les feux d'artifice. — ça tape fort. paroles inutiles, mais t'es jamais très à l'aise dans les moments de silence. quand wichita ôte ta main, tu ricanes à son humour que tu avoues parfois particulier. mais ... au fond, il a peut-être raison. — j'avoue, je vais éviter le pop-corn pendant un moment ... vos corps qui se collent à nouveau, étreinte préliminaire, vos lèvres qui s'unissent, t'as les mains qui se baladent sur son torse, qui cherchent l'entrée vers sa peau, sa chaleur. — eh ! qui est là !? merde. la voix inconnue qui résonne fort, pas très loin. par réflexe, tu serres wichita contre toi. immobiles, statues de marbre bouillonnant pourtant de l'intérieur. — chut. murmure à peine audible, tes lèvres contre celles de ton ami. tu peux sentir la chaleur qui s'en échappe, enivrante. envoûtante. cette proximité, le danger proche, ça te fait sentir une tension grisante. encore plus excitant selon toi. sauf que t'as pas envie de te faire griller ici, au milieu du champ, par un quelconque inconnu. alors faisant signe à wichita, tu lui fais signe de te suivre. te baissant lentement, très lentement, tu laisses ta main glisser le long de son flanc. passant malicieusement sur sa braguette, tu y apposes une légère pression avant de descendre encore. ramassant un caillou, tu le lances fort dans une direction, avant de tirer wichita dans l'autre. à moitié baisser, tu veux juste filer loin, sans bruit. pour profiter de ton ami, amant d'aventures. dans ton coeur ça cogne fort. l'excitation, l'adrénaline. le danger proche. wichita juste derrière toi.

@wichita cole