oh please no. (junior)

t'as l'regard vide derrière l'sorte de comptoir du restaurant familial, comptoir qui sers pour la caisse, pour le bar, tu passes d'un côté et de l'autre pour ramener les plats quand ta mère est trop en galère. tu t'occupes des appels pour les flemmards incapables d'venir manger dans un restaurant en physique, l'téléphone tu l'as oublié dans ta chambre alors que t'aurais bien aimé l'avoir pour regarder la première vidéo trouvée sur youtube pour faire passer le temps, nan t'voilà assis sur le tabouret à roulettes, la tête qui s'hoche en rythme avec la musique mexicaine, l'odeur de la nourriture de papa dans la cuisine qui seuille derrière toi, le regard perdu sur les voitures qui passent, parfois sur ta propre caisse qui est garée de l'autre côté de la rue, t'encaisses l'argent des gens avec un joli sourire et un petit mot poli en espagnol à la fin, un peu le genre de truc cliché que t'as vu dans l'émission où gordon ramsey vient sauver l'premier restaurant tenus par des porcs (parce qu'au vu de l'hygiène de certains faut l'dire). téléphone qui sonne. main juxtaposée immédiatement dessus. on décroche

hola, restaurant valdez. elijah à votre service.
oh dieu que c'est gênant, mais ta mère t'as toujours appris à faire comme ça, puis dès que tu prends l'téléphone en main elle te regarde pour être sûr que tu fais ça bien. d'coup tu suis c'que tu sais faire, papier sur le comptoir, main droite qui gratte la commande, putain même toi en jour de grand faim tu prends pas autant. voix rauque quand tu ajoutes à la fin
je me permets de demander un nom pour la commande.

pupilles qui s'dilateraient presque instantanément, c'nom là tu le connais trop bien. tu l'écrirais les yeux fermés. lasgow. comme junior, ta junior, ta june -enfin elle est pas à toi mais ton cœur aimerait bien, même si l'esprit continue d'lui faire la gueule pour l'autre soir-. politesses offertes pourtant quand tu raccroches avant d'te retourner, papier accroché par dessus bord, à coté des autres commandes "papá! vienen en veinte o treinta minutos." que tu dis en signifiant l'papier.
plus qu'à attendre en regardant les voitures.
et espérer à contre cœur que ça sera pas elle qui désignée d'office viendra chercher la commande.

t'sais plus vraiment si tu veux où pas la voir.
t'sais plus grand chose depuis l'soir là.
t'es plus vraiment toi,
mais l'avouer jamais tu pourras.

[ @elijah valdez    ] & [ june lasgow ]

never too late

Quelques longues minutes que tu passes à l’intérieur de l’habitacle. Les yeux plongés devant la devanture du restaurant, hypnotisée par les lumières, petite ambiance tamisée, tu vois que ça s’agite à l’intérieur, mais pas trop. Encore un soir ordinaire à El Reno dira-t-on. Y’a pas foule, tu le remarques à quelques tables encore dressées qui n’ont pas trouvé clients pour s’y asseoir. Dans le fond, un couple. Tu pinces les lèvres, ‘se tiennent la main, se dévorent des yeux, pas grand chose d’échanger, pas besoin quand on remarque qu’à travers leurs simples regards ils sont en train d’imaginer ce qu’ils se préparent mutuellement une fois qu’ils seront rentrés. Ca te fait doucement sourire, parce qu’il a besoin d’emmener sa belle au restaurant pour la baiser. C’est sûr qu’à côté, ‘suffit juste de te dire “j’ai envie de toi” pour que tu exécutes. Facile Junior.
Quand finalement tes yeux se posent sur une silhouette, tu la connais, tu la reconnaîtrais entre un million, les paupières fermées ! Le coeur qui s’emballe, il était pas censé être là ce soir, c’est ce qu’il avait écrit sur les derniers textos échangés, avant que prise de sommeil, tu finisses par ne plus lui répondre et faire lors de la journée passée, ce que vous savez faire de mieux après tout, vous ignorer royalement ! Le juron qui sort de ta gorge, comme l’envie soudaine de remettre le contact et partir, prétextant que la commande avait été annulée, qu’une tornade avait balayé l’un des unique restaurants où l’on mange relativement bien. Mais t’as faim Junior, et parce que t’as pas envie de rentrer les mains vides dans une maison sans relation, ‘faut bien que ton père il se mette quelque chose dans le bide, autre que les bières ! Et ta mère, elle t’a pas vraiment laissé le choix que de t’y rendre toi-même. Tu veux manger ? T’as qu’à te bouger !

Le texto assassin, “mais qu’est ce que tu fous ? J’espère que ça sera chaud !” Tu roules des yeux, c’est la chose que tu fais le mieux. T’en aurais les mains qui tremblent quand tu claques la portière du déchet de ton père. Il fait froid, et durant ta marche, tu ne manques pas de l’observer, de garder tes pupilles fixées sur lui, plus tu t’approches, plus t’as envie de faire demi tour, plus les traits de son visage se dessinent, plus ta mâchoire de serre, plus tu te remémores cette chaotique soirée, plus t’as envie de l’envoyer chier, le simple fait de rentrer, de le bousculer, lui balancer les pires obscénités et dégager de l’endroit.
La cloche au-dessus de la porte retentit, la chaleur qui caresse ton visage, qui réchauffe les faibles vêtements que tu portes, un simple aller retour, c’est tout ce que tu dois faire ! “B’soir.” T’avances, tandis que ton estomac se sert, qu’une boule remonte dans ta gorge. Tu faisais moins la maligne par messageries interposées, plus facile d’avoir le dessus, maintenant que tu entres sur son territoire, tu te décomposes et ne cesse d’avoir ce putain de flashback merdique . “J’viens chercher la commande au nom de Lasgow.” D’un soupire qui s’échappe, presque un rire, évidemment qu’il doit savoir pourquoi t’es là, tu te serais pas donnée autant de peine à entrer si c’était simplement pour taper une discussion, maintenant qu’il ne veut plus entendre parler de toi (c’pas ce que disaient les messages auxquels il n’a cessé de répondre). Pas plus de formalités, pas plus de familiarités, t’as le regard fuyant, c’était facile en dehors t’arrivais pas décrocher maintenant devant lui, t’as du mal à le regarder. “Si c’est pas encore prêt j’vais attendre dehors.” Des doigts qui claquent sur le comptoir, les billets posés. “T’peux garder la monnaie, c’pour le service.” Froide et impassible.

t'attends derrière l'comptoir où tu laves les premiers verres du service, triste fantomisation de cette soirée, la tête qui s'hoche en rythme comme le chien sur la banquette arrière de la voiture d'un père à moitié a la ramasse. t'fais pas vraiment gaffe aux gens qui entrent et qui sortent parce que c'est toujours à ta mère de s'en occuper, alors toi t'attends qu'on arrive vers toi à chaque fois, surtout parce que ça t'ennuies un peu d'avoir à faire ça, tâche jugée ingrate à la bonne raison que tes parents te la laissent volontiers, et que ta sœur se pointe jamais vraiment pour aider pendant le service, elle préfère bosser dans l'ombre à la fin, peut-être pour avoir une stupide excuse pour rester éveillée. la cloche s'entrechoque avec la porte, le petit cliché d'une superette du coin, semble t-il plus simple pour comprendre que des gens viennent qu'un rapide coup d'œil dans une pseudo euphorie de travail. de base t'es pas du genre a te préoccuper de la voix des gens, mais celle-ci dieu sait à quel point c'est pas la même. t'as l'air las pourtant en reconnaissant cette voix parmi des millions, parce que c'est pas comme ça que t'aurais aimé que ça devienne, va vraiment falloir s'affronter où ne pas se calculer ici ? yeux haussés au ciel sous les cheveux, relever le ton pour répondre presque bêtement encore dans sa tâche "hola!" putain maman pourquoi tu nous force a parler faussement espagnol, okay c'est ta culture, mais c'est pas ça qui fait revenir les clients.. même si c'est gordon ramsey qui le dit dans son dernier livre.
il sait bien pour qui c'est la commande, il aurait presque interrompu junior pour finir la phrase à sa place, mais il répondra simplement "c'était la seule commande en attente pour le moment." sans aucune mal-politesse tant bien t'adorerais l'insulter. tu retournes instinctivement derrière la caisse, essuyant tes mains sur l'torchon accroché a ton tablier tellement cliché avec le logo du restaurant. le regard pourtant bien froid dans une ambiance aussi chaude quand il pose pour la première fois son regard sur elle depuis qu'elle a fait la connasse. "ça sers pas à grand chose d'attendre junior. mon père est entrain de cuisiner la commande que ta mère a faite. c'est prêt d'ici cinq minutes et tu vas crever de froid dehors." parce qu'il voit la vapeur qui s'évapore de la bouche des passants où la chaleur des maisons qui sors des aérations, même si tu pourrais lui dire toutes les plus grosses saloperies, tu f'rais toujours un peu attention à junior, parce que c'est elle. mais tu veux pas l'admettre. encore trop blessé et touché dans ton égo aussi.
il regarde les billets simplement, avant d'les prendre sans rien dire, il encaisse et ressors pourtant les quelques cinq dollars qui est du à la blonde. "j'peux pas encaisser les pourboires dans la caisse comme ça, c'est pas légal." qu'il souffle simplement en désignant du regard ensuite la sorte de bouteille en verre(plus un gros bocal en vérité) qui sers pour les pourboires. "soit tu mets dedans, soit tu peux garder ton argent lasgow." t'es bien trop froid, tu l'sais, mais pourquoi tu devrais garder cet air faussement joyeux quand dans t'as l'cœur peut-être déjà brisé en milles morceaux. il semble finalement lâcher calmement "j'dois continuer d'laver les trucs là-bas, donc si tu veux me parler en face à face, c'est au comptoir d'à côté." parce que c'est peut-être la seule chance que tu pourrais avouer lui donner -alors que dans le fond elle pourrait en avoir des centaines, des milliers. autant qu'il faudrait. t'as les pieds qui claquent sur l'sorte de carrelage derrière l'comptoir où les boissons, verres et sous-verres s'amassent, alors que tu refous tes mains dans la vaisselle du bar comme un putain de plongeur d'un restaurant cinq étoiles, l'tréfond de la chaîne qui fait garder un semblant de dynamique de travail. il sait même pas si june l'a suivi, il en sait rien, il attends simplement qu'elle parle si seulement elle est là.

[ @elijah valdez    ] & [ june lasgow ]

never too late

T’as le cœur qui se réchauffe, cette sensation de satisfaction quand il te propose ? Demande ? Conseille de rester à l’intérieur du restaurant, au moins le temps que les plats, - complètement imprononçables pour la gamine que tu es, celle qui se préoccupe très peu des cours d’espagnol, à quoi ça pourrait te servir de toute manière ? - soient enfin prêts. Le sourire qui tente son apparition au coin de tes lèvres, tu tournes rapidement la tête, t’es pas ici de gaieté de coeur, faut pas que tu l’oublies, faut que tu continues à porter le masque de cette jeune fille qui fait la gueule, celle qui s’est faite abandonnée dans une nuit froide parce que t’avais pas voulu aller jusqu’au bout avec lui. Juste par principe, juste parce qu’avec lui, dans la plus profonde de tes pensées intimes, t’aimerais que les choses se passent autrement. T’as juste ce besoin d’abandon, la seule raison qui te permet de ne pas avoir à t’attacher aux autres, eux partiront, toi tu resteras. Alors tu hausses les épaules, hoche la tête, sans dire le moindre mot, ça serait inutile de gaspiller ta salive pour lui… à moins que ce soit la seule chose dont t’ais vraiment envie dans cette putain de ville. “J’m’en tape, t’en fais ce que tu veux, c’pas mon argent.” Balancer ça, les sourcils froncés, le regard qui se détourne rapidement vers lui. Vous en êtes donc là, à présent il t’appelle par ton nom de famille. Et ça pique dans le cœur.

Quelques jours avant, il était encore le seul à prononcer ton prénom sans l’écorcher, sans s’en moquer et voilà que tu n’es plus qu’une simple Lasgow de plus. Les clés qui tournent entre tes doigts, l’une des rares bruits qui donne vie à la pièce, ça et les sons des verres qui s’entrechoquent lorsqu’il s’égare derrière le bar.
Profonde inspiration, les pièces qu’il laisse traîner sur le comptoir. Délicatement tu les ramasses avant de les faire danser dans ledit pot qu’il t’a indiqué. “Faut bien que ça sauve quelqu’un hein ! C’pas mon père qui va les utiliser.” Parce que sa pauvre pension, il en voit quasiment pas la couleur, sauf si c’est pour acheter de quoi construire son abri à tornades. T’es peut-être aussi folle que lui et un jour te retrouvera avec un stand devant le bunker, “payer l’entrée, vous serez sauvés !” Et de nouveau tu lui tournes le dos tandis que tes ongles cognent contre le bois vernis, impatience et irritation de ce bruit régulier. Tu déranges ? Tant pis.

“T’vas à la fête de Caldwell ?” Incapable de rester muette, ce besoin permanent d’entendre sa voix, de sentir son odeur, de ses yeux qui se posent sur toi. Telle une accro en manque, tu résistes pas, t’en es incapable. “J’y vais moi.” Mouvement de tête, ça fait valser tes longues mèches derrière tes épaules, tandis que ton menton prend place dans le creux de ta paume. “Y’aura pas mal de…” Pause marquée, les mots qui se cherchent, petite remarque qui s’apprête à sortir, quand ce n’est pas une pointe de jalousie que l’on pourrait percevoir. “‘Fin tu vois c’que je veux dire.” Et ce geste quasi habituel des épaules qui se dressent, encore.
Les iris qui ne quittent pas un seul instant le garçon qui semble s'affairer à rendre propre des verres qui le sont déjà. Plutôt pas mal, un instant tes pensées s’échappent, vous l’avez jamais fait dans le resto des parents Valdez. Nouveau manque, la chaleur de son corps contre le tiens, ses mains qui parcourent le moindre centimètre de ta peau. Tu peux le reléguer au rang de souvenir à classer dans ta boîte. “Y’aura assez de monde pour qu’on ait pas à se croiser, puisque c’est ce que tu veux.” Le sourire est faux et cette pique si elle devait lui faire mal, elle t’en fait tout autant.

La paume qui tape contre le comptoir, nouvel enthousiasme qui s’empare de ton petit corps frêle, d’un pas trop gaie, c’est vers lui que se termine ta course, juste devant son nez. “Tu vois que j’peux être sympa, j’ai pas envie que tu te prives parce que j’y serai.” Le torse qui se colle, ça fait très légèrement remonter ta poitrine. Attends June, t’es censée lui faire la tronche alors pourquoi tu tentes de le séduire encore ?

simple haussement d'épaules quand il se perds sur le compte de la caisse un instant, puis dans le regard de junior quelques secondes, peut-être déstabilisé trop rapidement, c'est la raison pour laquelle tu fuis ça, au plus vite. il souffle simplement "et moi j'ai des parents qui font les comptes après chaque service" qu'il souffle de la plus calme des manières possible avant d'reprendre aussitôt "donc j'peux pas rentrer de l'argent comme ça lasgow." d'toutes manières a quoi bon lui offrir plus que son nom d'famille, si ça n'tenait qu'à toi bien d'autres noms lui seraient offerts, et peut être pas des plus beaux a cause de l'autre soir, parce-que t'es rancunier à souhait elijah, et que l'coup tu l'as encore au travers de la gorge.

tu disparais derrière l'bar, et retournes à la tache des plus ingrate dans ce restau, mais bon si c'est ce qu'il faut. alors tu t'affaires à faire briller l'moindre morceau de verre, et les gestes sont mécaniques, précis, pas vraiment entrain de regarder les verres et pourtant chacun sors aussi propre que l'autre, une étrange magie qui se joue dans ses mains grâce à l'eau, l'éponge et du savon. verres qui se retrouvent tête en bas sur le bord de l'évier pour sécher tranquillement, l'air de rien, comme si des clients, il y'en avait eu des milliers ce soir. d'toutes manières depuis les dernières semaines on s'voile la face chez les valdez, mais c'est d'moins en moins rempli. du coin de l'œil il scrute junior et ses gestes, et pourtant tu clignerais des yeux en un instant, pour t'perdre dans la vaisselle, juste pour pas penser à elle après, parce qu'elle a un truc que tu saurais pas expliquer, un foutu truc, qui t'fais toujours craquer. et peut-être pour la première fois de la partie, tu comprends que t'as pas la meilleure main, et que t'es surement entrain d'te faire dépouiller comme un mauvais joueur de poker. alors qu'a ses mots, il souffle -étrangement gentiment- "merci tout d'même." parce que si tu l'fais pas, y'a ta mère qui va venir t'engueuler, où surement parce que t'avais envie de dire ça, de lui dire. june qui s'place face à toi, parce que du peu que tu vois sa taille, tu arriverais à la reconnaître, et puis c'est la seule qui est dans le restaurant aussi.

les yeux se relèvent sur junior, soufflant simplement "évidemment ? j'connais caldwell hein." et pourtant t'as beau la regarder et essayer d'continuer d'laver les deux derniers verres, tout c'qui semblait instinctif, on dirait que t'es incapable de finir de les laver, comme si t'étais putain d'envouté, comme si c'était un sorcière qui jouait avec toi. bordel c'est horriblement bon comme sensation. et tu t'en doutais qu'elle y irait, alors que tu hausses les épaules las un instant avant de dire simplement "c'est... super ?" c'est c'que tu supposes, c'que tu dois répondre dans cette situation, mais y'a pas un foutu livre qui t'apprends comment te comporter à côté de la seule fille qui te maîtrise du début de l'alphabet jusqu'à sa fin. il la regarde simplement avant de dire bêtement "je m'en moque pas mal de si y'a d'autres filles, où c'que tu sais." l'genre de truc qu'il y'a dans ta caisse, mais tu vas pas l'gueuler sur tout les toits, parce qu'avec les deux parents croyants, tu te ferais arracher la tête directement.. peut-être même que t'aurais pas l'temps de finir la phrase. puis à quoi bon essayer de trouver une autre fille où n'importe quelle autre conne de service quand t'as déjà junior. parce que même dans cet écrin de rancune, bah y'a ton cœur qui pars en vrille dès que tu la regardes, le besoin de l'avoir près de toi qui monte en flèche, comme un enfant diabétique qui rêve d'un magasin d'bonbons. tu ravales ta salive à sa remarque, si t'étais seul avec elle, t'aurais sauté à sa taille, juste pour la garder près de toi, t'es un indécis eli', t'arrives pas à te mettre d'accord avec toi même, est-ce que tu dois la détester.. où peut-être l'aimer? t'en sais rien, ça tambourine dans ton crâne et t'es perdu, comme à chaque fois. comme chaque putain de fois.

tu regardes june se pencher vers toi, et là c'est l'bordel, t'as tout qui rentre en feu en toi, toutes les émotions qui te guident qui s'entrechoquent, qui veulent rentrer dans le jeu, c'est l'putain d'bordel t'es plus régi par grand chose à cet instant. t'sais pas réellement ce qui se passe alors tu souffles bêtement contre ses lèvres "tu préfères pas qu'on y aille à deux ?" c'est ce que tu veux, de toutes manières tu l'prendrais trop mal de la voir avec un autre mec. c'que tu veux, c'est d'la foutue exclusivité, même si avec junior ça semble mal barré, y'a que elle que tu veux, parce que dans le plus grand de tes désirs, elle y est. mais tu lui diras jamais ça, parce que tu l'aimes trop pour peut-être tout briser. et bordel y'a vos deux visages aussi près, et t'essayes de pas l'embrasser, t'y arrives, tant bien que mal, mais t'aimerais juste que vos lèvres se scellent en vérité.

[ @elijah valdez    ] & [ june lasgow ]

never too late

Tes yeux qui ne quittent pas son visage, qui admirent chacun de ses traits, de sa mâchoire légèrement éclatée et parfois rugueuse d’une petite barbe naissante qu’il s’efforce de raser, ses lèvres tout juste assez charnues pour vouloir qu’elles se posent sur ton corps, encore et encore, la couleur de ses yeux où tu te noies à chaque fois qu’il pose le regard sur toi, le seul qui te fait mal lorsqu’il se permet de te juger. Terrible sensation que celle d’avoir envie de lui sauter dessus en oubliant un instant que vous n’êtes sûrement pas seuls tout en désirant sortir de ces lieux les sacs plein d’une nourriture à laquelle tu ne prendras que quelques petites bouchées.

D’un sourire qui se dessine sur tes lèvres, tes canines qui se plongent dans la chair, ça joue les filles qui le désirent, le besoin incessant d’avoir envie qu’il ne jure que par toi, mais c’est aussi ce qui semble te faire le plus peur dans cette ville. Tu le désires tout autant que t’as envie de lui claquer les phalanges sur sa joue pour t’avoir abandonné, pour avoir ce foutu pouvoir sur toi. Putain de joueur de football ! “C’est vrai que les sportifs, vous vous connaissez tous.” Les billes roulant à l’arrière du crâne, toutes ces réunions sportives ça te gonfle, si bien que tu ne t’y rends jamais, préférant maudire l’attrait de courir derrière un ballon en te soûlant sur le parking du lycée.
Ton corps qui se met à jouer, poitrine bombée par le comptoir qui vous sépare, les paumes posées sur le bois vernis que tu caresses du bout des ongles dont la peinture s’estompe à force de les ronger. Sans répondre franchement à ses remarques, jusqu’à ce que les pupilles s’échappent sur le côté, ton coeur qui se remplit soudainement d’une émotion étrange, douce chaleur qui te brûle, terrible peur qui fait s’emballer le palpitant à l’idée même qu’il ne veuille plus poser ses mains sur les autres, mais uniquement sur toi et ta silhouette frêle.

A son tour il s’approche, si près que tu peux sentir son souffle chaud venir caresser ton cou, que son parfum t’enivre de nouveau, et ton coeur qui, une nouvelle fois, manque de sortir de ton thorax. Son visage n’est qu’à quelques centimètres, tu pourrais sentir ses lèvres effleurer les tiennes lorsqu’il propose enfin que vous y alliez ensemble. Un simple mouvement et tu pourrais les sceller, mais rien n’y fait, t’es incapable de bouger. Et si le silence d’avant était plaisant, c’est lorsqu’il termine sa phrase que tu recules, le geste est franc et la panique assèche ton palais, noue ta gorge et tord tes tripes. Le sourcil se arque machinalement. “Je croyais que tu voulais plus entendre parler de moi Eli’.” Ta langue claque ton palais, l’agacement s’y traduit dans ce bruit énervant. “Que j’étais qu’une pute.” Tu les oublies pas ces mots, ça te trotte en tête depuis ce soir-là, tout mais pas ça. “Mais.” La pause marquée, dans tes rêves tu l’imaginais qu’un jour il puisse te le proposer, maintenant que c’est fait… “Si c’est une manière pour toi de t'excuser, j'accepte." Les épaules se dressent, amusée d’une situation qui change radicalement de l’hostilité que vous aviez. “J’ai pas de voiture pour y aller, tu pourras au moins faire mon chauffeur pour m’y déposer.” Théâtrale, tu te voiles la face, tu fais comme-ci rien ne pouvait t’atteindre, sa proposition, ses mots blessants ou encore l’attirance que t’as pour lui, tu fais valser tes cheveux derrière les épaules, laissant en suspens la manière dont tu rentreras, il suffit d’un rien pour que la fragilité de votre relation ? De ce qui vous lie tout du moins, parte de nouveau en éclat.

Spoiler:

t'sais même pas pourquoi tout s'entasse dans ton cœur, le mélange entre la joie et l'énervement, incapable de faire une demi-mesure, l'envie de lui hurler au visage comment elle peut être horrible comme fille, puis le besoin de l'avoir près d'elle et de lui dire au combien il serait capable de décrocher la lune pour elle. et elijah il déteste ça, parce qu'en vérité il est entrain d'perdre la partie, et que c'est un putain de mauvais perdant, quitte à tricher pour gagner, c'est ce qu'il fera. sans hésitations, peut-être que les remords grimperont à la gorge avec un gout de relents intestinaux pas la même occasion. sourcil instinctivement arqué ou presque, des choses que tu hais d'elle. c'est le fait qu'elle ne soit jamais là. putain tu rêverais d'avoir limite la relation clichée et les photos de june avec ton casque enfilé juste après un match, peut-être même pour officialiser sans réellement le dire, juste pour lui montrer que t'es peut-être réellement doué à quelque chose. pour amener au coin de son crâne que t'es pas qu'un bon à rien, que t'es pas réellement qu'un débile qui sait rien faire d'ses journées. fin c'est tellement important à tes yeux, et tellement puéril et inutile aux siens, et t'aimerais bien la fermer et pourtant tu souffles simplement "sportif.. tu m'as jamais vu faire du sport, ptet j'mens depuis le début." si cette attaque devait lui faire mal, elle vient surtout de te lacérer le coeur à coup de lame de rasoir.

si près d'elle ça t'en ferais perdre la tête, capable d'tout foutre en l'air pour elle, comme une sorte d'aura qui t'enivre et qui te dicte la moindre chose sans que tu puisses réellement y échapper, de ses traits fins et féminins, de son sourire dans lequel t'arrives à entendre son rire, d'son regard où tu n'vois que la beauté de sa foutue rétine, finir à aimer la moindre chose d'elle comme un foutu pantin, on t'as balancé un sort et t'es devenu une poupée vaudou à qui on peut faire ce que june veux. et quand tu parles, tu sens presque tes lèvres frôler les siennes, le poil qui étrangement s'hérisse sans que tu puisses le décider, le bas ventre qui se tords, et le regard qui vient se perdre dans les yeux de june, comme envouté par la blonde, et un sourire pas maitrisé qui s'colle en plein sur ta gueule. et elle a beau se reculer, et jouer les grands airs, tu démords pas, hausse presque machinalement les épaules, comme si t'avais répété cette putain de scène de théâtre devant le miroir y'a vingt minutes, alors que tu t'affaires a nettoyer ce dernier foutu verre. tu l'écoutes parler et déblatérer, des pseudos excuses que tu viens de sortir alors qu'à tes yeux, t'es le seul en droit d'en demander au vu de comment l'histoire de l'autre soir s'est passée. et tu l'écoutes parler d'avoir une voiture pour y aller. alors que tu souffles "tu s'ras la putain d'reine de cette soirée." que tu souffles en la regardant d'ce même putain d'regard insistant que t'as a chaque fois, juste pour la faire craquer une nouvelle fois. "j'pourrais même te raccompagner devant l'putain d'bunker de ton père s'il fallait." que tu lui lâches des plus sincèrement possible alors que son père c'est un putain de fou, et ça t'étonnerait qu'à moitié si jamais il venait t'menacer avec un putain d'flingue et une bible dans sa caisse.

[ @elijah valdez    ] & [ june lasgow ]

never too late

Tu l’as jamais vu faire du sport. Point marqué, gorge qui se sert un peu plus encore, pitoyable en fait, dans le genre copine de l’année tu frôles la dernière place de manière spectaculaire. C’est pas faute d’avoir essayé, au début, quand votre relation était encore dans l’entre deux, on baise mais on est pote, mais je te fais quand même la tronche quand tu fais le coq devant les pom-pom girls. Les chaudasses. En fait, tu l’as juste vu venir sur le terrain dans sa tenue, t’as roulé des yeux lorsqu’il t’avait décroché un sourire et t’as finalement quitté les lieux, l’entraînement qui n’avait même pas encore commencé. Un seul sport, celui qui se pratique à l'horizontal, c'est amplement suffisant. Comme l’étiquette posée sur leurs fronts en sueur, ils sont idiots, pensent simplement à rouler des mécaniques, draguer tout ce qui peut se trouver sur le passage, Rhys en tête de liste, les premiers à se tourner autour quand l’alcool monte à une vitesse très déconcertante. Par le geste simple des yeux qui roulent derrière les orbites, tu réponds pas plus, c’était acté de cette manière dès le début ! Jamais tu n’irais assister à une rencontre d’une quelconque équipe de sport. Plus facile de l’oublier de cette manière, plus simple également de ne pas sentir ton corps bouillir lorsque, tu supposes, qu’il balance son t-shirt sur une nana après avoir marqué un but, un essai ou un panier. Il fait quoi comme sport déjà ?

Et soudainement, t’as un regain de chaleur. Un papillon qui décide de s’envoler dans le creux de ton ventre. Tes joues, immédiatement qui virent au rouge, balayant tes talents de superbe actrice. Un rictus que tu essaies en vain de cacher sous les canines. “J’veux pas être reine Elijah.” Pas celle des autres. Tout du moins, pas celle qu’on remarque, pas celle qu’on juge, ils s’en chargent déjà alors que t’es juste une lycéenne, qui écarte facilement les cuisses certes. Cette acclamation, tu préfères la laisser à celle qui fut jadis ta meilleure amie, présidente du Conseil des élèves. N’empêche, ton cœur s’emballe de nouveau, parce qu’il a dans son regard ce quelque chose qui pourrait te sembler vrai, ce petit truc qui intimement pourrait te convaincre qu’il essaierait de mettre en pratique ce qu’il te dit. “Ah bon ?” C’est devenu un réflexe à force, t’as le sourcil qui se dresse, en signe de défi.
Auparavant reculée, tu tentes à nouveau une approche, fixant ses billes avec une intensité certaine. Passer du dégoût à la colère à la séduction en un claquement de doigt, ça t’es tellement propre, tellement instable, à l’image de ta famille en soi. “Tu dis ça juste pour me baiser.” Le rire étouffé qui s’échappe de tes lèvres. “Mais je retiens le courage dont tu fais preuve.” Grimace, moue agréable, le nez qui se relève, plissant ta peau lisse. Les paumes s’écrasent de nouveau sur le comptoir, comme oublié la rancœur qui t’animait. T’es trop complexe Junior ! “Je préfère quand on est comme ça.” Comme quoi ? Quel mot mettre sur votre relation ? T’en sais fichtrement rien ! Dans une murmure timide cette fois, une confession sortie tout droit de ton cœur, sincère. Ça se relève sur le côté de tes lèvres, encore troublée qu’il ait voulu faire de toi la reine de la soirée. “Elijah ?” Tu t’approches un peu plus, pose ton élancé sur la pointe tes pieds, à quelques centimètres encore de son visage, humant son parfum. Nouveau murmure prononcé. “Je crois que c’est prêt.”

t'sais pas c'qui s'passe, t'sais jamais ce qui se passe quand elle est là, t'es jamais le même garçon à ses côtés, tu la regardes comme on regarderait une putain d'œuvre d'art, s'il fallait tu prendrais des gants pour la toucher, comme si c'était la foutue joconde qui seuillait dans le louvre sauf que tu l'sais plus que personne: t'as rien à lui offrir à june, et que des gens plus riche que les valdez dans el reno, bah ils sont partout. et la pique sur le fait qu'elle ne soit jamais venue t'a presque trop fait mal. parce qu'elle n'a jamais fait l'effort de venir pour un seul match. ni même pour la putain de finale du championnat d'état, quoiqu'il fallait mieux comme vous l'aviez perdu. t'sais qu'elle préfère draguer le premier mec de son groupe de potes avec lequel elle boit et fume. et ça aussi ça t'rends fou, t'aimerais avoir elle, son côté indécent et l'fait qu'elle soit jamais sûre de rien, t'aimerais tout ça pour toi. et de toutes manières y'a pas vraiment quelqu'un d'autre qui te conviens ici. c'comme si toutes les cases qu'il fallait elle les cochait unes à unes.

Les meufs c'est toutes les mêmes mais je sais qu't'es pas comme elles
Du mal à dire je t'aime j'ai des failles relationnelles
Les meufs c'est toutes les mêmes mais je sais qu't'es pas comme elles
Je sais qu'on dirait pas mais j'pense à toi toute la semaine

il sourit presque trop à la vue des joues de la blonde qui virent au rouge, soufflement du nez clairement pas maitrisé. regarder la blonde rétorquer en se perdant à moitié dans ses rétines, des rires sincères, celui qui arrive à sa phrase en fait partie, un poil plus sérieux quand tu souffles bêtement. "c'est peut-être mieux que t'en sois pas une." parce que tu l'sais qu'elle n'aurait jamais vraiment posé l'regard sur toi, qu'elle aurait pas cherché tout ça, que tout c'que vous vivez n'aurait eu que place dans une utopie. une reine c'est foutrement inaccessible, peut-être que c'est un peu comment tu la perçois june, tout est si près et si loin. et ça te fais plus mal qu'autre chose. et quand tu l'écoutes retorquer de la pire des manières possibles, tu souffles simplement "j'te l'assure june." attends elijah, tu devais pas lui faire la gueule normalement? où t'en est tristement incapable, voué à la merci de lasgow, t'oses pas l'assumer ni te l'avouer, parce-que tu veux pas perdre ça en vérité, si jamais ça devait s'arrêter, tu l'prendrais pas bien du tout.
tu l'écoutes parler, d'ce pourquoi tu dis ça, t'en sais rien de pourquoi tu dis ça, d'pourquoi tu perds tout tes moyens face à elle, alors qu'il y'a simplement un "tais-toi lasgow." mais des plus calme, comme si c'était pour lui dire de s'effacer cette idée d'la tête, mais tu veux pas l'dire a voix haute, ça serait la laisser gagner, et tu veux pas perdre la partie. t'as son regard en ligne de mire, sourire qu'est incapable de s'effacer de ta face, un simple "tout pour toi" qui répondra à sa phrase. puis les yeux divaguent sur les paumes de mademoiselle-je-change-d'avis-tout-le-temps. puis le regard qui se releve presque brutalement en l'écoutant, joues qui virent au rouge. un léger bégaiement avant d'reprendre la parole "mh.. euh.. ouais! oui! c'est cool." putain elijah... à deux doigts de s'en éclater les poings contre les lobes cérébraux, juste pour pouvoir enregistrer que t'es incapable de gagner cette partie, que t'as plus rien sur le plateau, l'roi doit se rendre, mais tu veux pas y croire. comme si t'avais deux coups d'avance alors que t'en a vingt de retard. le regard se perds dans le sien encore une foutue fois. t'avance ton visage du sien, encore une fois. "et moi j'ai envie de t'embrasser." qui sors sans que tu le veuilles, bloqué comme ça sans raisons. incapable de bouger avant d'se prendre une claque dans la gueule où n'importe quoi d'autre.

[ @elijah valdez    ] & [ june lasgow ]

never too late

L’instant est trop, ou rien, ou les deux à la fois. Tu sais plus vraiment ce que tu dois faire, quitter les lieux parce que la tension monte inexplicablement dans ton corps ou le laisser s’emparer de la partie, alors que jusqu’à présent tu semblais avoir toutes les cartes en main. Il te demande de te taire, t’exécutes, une demi-seconde, et parce que la simple notion de n’avoir rien à lui balancer à la figure est insupportable tu reprends. Parce qu’il vaut mieux qu’il t’ait dans ses mauvais papiers, bons plans culs, plutôt que tu le laisses entrer dans ta vie, qu’il s’empare de ton cœur et que tu finisses par briser le sien. Ca sera tellement facile de le décevoir par ton attitude, tellement difficile d’essayer de changer parce qu’avec lui tu pourrais imaginer un semblant de quelque chose. On le sait Junior, t’es pas la fille qui aime les difficultés, dès qu’un problème se pose sur ton chemin, tu préfères jouer les autruches, enfoncer ta tête profondément dans le sable et attendre que ça passe.
C’est cool, qu’il annonce. Comme perdu dans une explication qui n’a ni queue ni tête, comme s’il était contraint d’accepter ce dans quoi vous vous êtes embarqués depuis de longues semaines. Des mots que vous n’arrivez même pas à poser, une relation que vous êtes incapables de clarifier, du moins, que t’as peur de clarifier. Au courant de ta réputation pourtant, un jour ou l’autre, tu sais qu’elle posera problème, qu’il ne pourra pas balayer tout le temps les pensées de te voir allonger avec un autre garçon. Un jour, il te le balancera dans la figure !

Mais l’instant est prenant. Comme la douce sensation d’être dans une bulle hermétique. Cette terrible envie que le moment dure encore longtemps, pourquoi pas jusqu’à ce que la prochaine tornade ne vienne anéantir cette putain de ville ? Qu’elle vous emporte, qu’elle vous tue tous et qu’on raille à tout jamais El Reno de la carte des Etats-Unis. Intérieurement t’es entrain de bouillir, tes joues ne cessent de chauffer, et plus il se rapproche, plus t’as envie qu’il continue. Que le bar qui vous sépare disparaisse, qu’il pose les mains sur ton corps, qu’il t’arrache tes vêtements et qu’à cet instant, il te fasse l’amour à même le sol, qu’il n’y ait plus rien qui le dérange, qu’il te regarde comme la Reine qu’il t’a annoncé. “Tu sais que si tu commences, tu ne t’arrêteras pas Elijah.” Évidemment tu sais le pouvoir que tu as sur lui, seulement, est-il au courant que cette remarque, malgré qu’elle soit dirigée vers lui, tu te l'adresse personnellement ?
Un peu plus encore, tu relèves tes pieds, prends appuie sur le bar, diminue cette distance qui sépare vos lèvres. Elles s’effleurent, se caressent, le souffle chaud qui se dégage de ta bouche entrouverte. Tes pupilles plongées dans les siennes, le remarque-t-il qu’il maîtrise totalement ta personne ? Que tous les efforts que tu faisais jusqu’à présent pour le détester s’envolent parce que t’es juste accro à son parfum, à la chaleur de ses lippes qui érafle les tiennes ? “Que ma mère ait un plat froid, je m’en fiche.” Parce qu’à l’instant où il posera ses lèvres sur toi, tu ne voudras probablement plus le quitter de la soirée. Tes doigts ont parcouru assez de distance sur le comptoir pour venir se poser ses avant-bras, d’une chatouille faite sur sa peau, douce, chaude, mouillée des éclats de l’eau. “Tu prendrais le risque de quitter ton poste pour un… baiser ?” Tentation que tu fais monter, qu’importe que l’on vous voit, qu’importe que la petite clochette se mette à sonner que les plats soient prêts. T’es dans cette putain de bulle et t’as oublié que tu lui en voulais… Incapable de suivre et comprendre tes propres émotions. “Qu’est ce que tu attends pour le faire ?”

de toutes manières ça n'a jamais vraiment été simple, deux âmes dérangées intérieurement qui se retrouvent finalement liées, ce n'est que le début d'une tragédie digne des plus grands mythes grecs -comme quoi t'as bien écouté en cours, pour une fois-. et bizarrement tu ne t'attendais pas à ce qu'elle se taise, et sur l'coup t'sais pas quoi dire, quoi faire. parce que de toutes les fois où vous vous donniez des ordres, pour rire même, tu sais que junior elle aime avoir le dernier mot, même dans un putain de débat sur ton chien elle serait capable de vouloir le dernier mot. en parlant de flipper, c'est surement ses pattes qui font le bruit qu'on entends au plafond, c'est vrai le parquet de l'étage n'a jamais réellement absorbé le son, mais semblerait que la boule de poil ait décidée de danser une foutue salsa en pleine soirée. de toutes manières t'es tristement incapable d'être aussi proche de lasgow sans que rien ne se passe. c'est problématique, et t'aimes pas vraiment ça, peut-être que t'es bon en maths pour cette raison: t'aimes pas les problèmes et tu veux les résoudre à tout prix, ce qui est étrangement différent comparé a junior qui elle planterait le crâne dans le sol en prétextant d'avoir rien vu et rien entendu.
peut-être qu'elle t'as pris sur le mauvais pied, c'est même sûr, parce que tu n'sais concrètement pas comment agir face à elle. hoqueter un instant. parce qu'elle sait bien que t'en es incapable, de lui dire ce que tu penses, de ce que tu imagines dans le creux de ses bras, comme un semblant de peur à l'aube d'une supposée histoire entre toi et elle. d'un regard perdu à l'horizon, de ce manque d'envie d'avoir des gosses en couche culotte qui courent de partout et d'junior au pas de la porte qui regarde le spectacle du soir qu'ils ont inventé. où c'est ce que ton cerveau a imprimé depuis des mois déjà, comme si vous étiez incompatibles, mais y'a l'foutu cœur qui rejoins la partie, et qui veux juste finir sa vie avec cette blonde là. ce cœur qui n'a plus capacité à regarder quiconque d'autre qu'elle.

et pourtant cette bulle presque crée en un instant. pourrait imploser, exploser, s'faire prendre dans le tourment de la prochaine tornade, où même à l'arrivée de maman, où peut-être de ta jumelle qui descendra, comme si t'avais ce foutu rôle du garçon pur a garder, alors que t'es bien loin d'ça. que ta pureté elle s'est fait prendre à la première tornade. d'un rapide sourire en sentant son parfum qui pourrait t'forcer à t'foutre une balle dans ton propre crâne. de son souffle chaud qui se plaque contre le tien, de ses joues qui virent au rouge, si dieu voyait ce à quoi tu pensais, il t'foutrait déjà en liste vip pour les tréfonds. un souffle du nez rapide aux mots de june, alors que tu réponds simplement et presque bêtement "parce que tu veux que ça s'arrête june?" de cette évidence, et de cette réponse que tu connais déjà et que tu te satisferait presque de son non, même si tu n'sais pas c'que lasgow va répondre, t'es déjà perdu, et tes propres mots en sont la cause.
la salive ravalée au fin fond de ta gorge, souffle repris comme si t'avais fini un foutu marathon, ta mère qui te regarde, vous regarde, du coin de l'œil, tristement incapable d'redescendre, parce que sans même te toucher june te balance déjà au quatrième ciel, et qu'il manque quelques étapes pour finir carrément fou d'elle. et de ton regard dans le sien, qui sers ton ventre comme une putain machine de torture, des yeux qui dégoulinent de je t'aime qui peuvent pas sortir, de son regard qui pourrait en faire fondre plus d'un, de ses mains qui sont passés sur tant d'personnes. et en vérité peut-être qu'hier encore c'était le cas, et que tu pourrais en faire une crise, mais ta gorge se noue, comme si elle t'empêchait de briser cet instant, qu'elle te foutait une claque derrière le crâne, les mêmes que celles de ton père quand il ne s'arrête qu'aux claques ouais. d'un petit rire qui s'évapore de tes lèvres pour mourir sur celles de june qui se dresse devant toi, de ce frisson qui s'élance sur ta peau à la sensation de ses doigts contre ton échine, des poils hérissés sur tes avant-bras qu'elle caresse, et de l'écouter parler, plus réellement capable de grand chose. et de sa question que tu coupes presque à la fin "pas besoin de quitter mon poste pour ça june." de ses lèvres que tu poses contre les siennes presque brusquement, avant de l'embrasser, tendrement, peut-être avec passion mais tu l'avouerais pas. pour ne pas briser ce moment. et tu gardes tes lèvres contre les siennes, pendant une éternité, d'une renaissance quelconque aux yeux des gens dans le restaurant, de la plus importante pour toi. de ta main droite posée contre sa joue, caresses instinctives. et du père qui a finalement déposé la commande sans un mot derrière, depuis quand s'est-il décidé d'être un peu moins un connard ?