can't remeber half the things we talked about but it was nice...

[ léodie buchanan ]

stay up too late but we don't go out

[ identité ] léodie buchanan ; patronyme bancal et encombrant. le nom du père "disparu" associé à un prénom toujours écorché. elle en aurait probablement choisi un autre s'il n'était pas sur tous les formulaires de l'école... [ surnom·s ] léodie c'est trop dur à prononcer, à orthographier alors depuis toujours c'est leo. [ âge ] dix-sept ans [poisson / ascendant cancer / lune en balance] ; leo perpétuellement balancée entre l'attente et l'urgence symptomatiques de cet âge inconfortable. inconstance, indécision et le temps qui semble figé au lycée mais marque le visage de maman, emporte grand-mère à toute vitesse. [ vit à el reno depuis ] l'été 2021 ; maman disait que c'était le début d'un nouveau chapitre mais leo, elle, a décidé d'arracher toutes les pages pour les réécrire, les revoir comme il lui plaît. [ grade ] 11th ; une croix rouge sur le dossier, léodie obligée de redoubler.  [ type d'élève ] médiocre/discrète ; leo milieu de classe, leo note médiantes. leo si ce n'est ce prénom compliqué on l'oublie parfois un peu. leo ne prend pas la parole plus que nécessaire, gribouille dans la marge des cahiers. leo les cours ça lui plaît mais toujours leo préfère rester en retrait plutôt que de participer. [ rapport avec les parents ] et lorsque maman et grand-mère sont afférées l'une à côté de l'autre, elle ne peut s'empêcher d'éprouver du respect. pour papa c'est différent, il est parti il y a longtemps (histoire trop commune pour que l'on ne s'y attarde; leo la décline souvent au gré de ses humeurs avec un père tantôt mort tantôt explorateur parti pour une durée indéterminée). [ type de logement ] la ferme des grands-parents qu’a manqué de vie pendant bien trop longtemps, leo et maman tente de lui rendre sa jeunesse pour grand-mère qui l'aime tant. [ vit avec ] maman a réinvesti sa chambre d’ado chez mamie, clouée au lit. trois générations sous le même toit, chacune installée à un étage de la bâtisse. [ délits ] le casier est vierge maman pourrait être fière s'il n'y avait pas tous les vilains mensonges que la gamines prolifère. fables anodines pour faire passer le temps, ou distraire les autres mais leo ment si bien que c'est elle qu'elle trompe, souvent. [pour tuer le temps, elle aime ] inventer des histoires, en lire aussi beaucoup. il y a la ferme dont il faut s'occuper, le vieux vélo qu'elle aime bien trimballer d'un côté de la ville à l'autre puis toutes ces pellicules qu'elle use.   [ quel genre d'ami·e c'est ] pb&j coupé en deux, chacun une moitié; du genre à trimballer tout un tas de trucs dont les autres pourraient avoir besoin. leo c'est une amie attentionnée. souvent, leo préfère rester un peu en retrait et observer, elle est attentive. leo elle tire vers le haut mais leo elle essaye jamais de s'y hisser. peut-être un peu trop naïve et désintéressée pour la jungle qu'est le lycée ? mais leo elle est aussi menteuse, secrète. leo elle préfère écouter et ne se livre véritablement jamais (ou bien elle brode un mensonge coloré autour de la vérité trop fade) alors leo, c'est dur d'affirmer qu'on la connaît. [ a déjà trahi ou déçu ] toutes les pages ont été arrachées cet été si bien que leo elle-même a du mal à s'en rappeler... il y a sûrement eu quelques querelles, quelques larmes là-bas (mais c'est probablement sur les joues de leo qu'elles ont roulé).  [ sa vision de l'avenir ] dans sa tête tout va bien trop vite pour se fixer dans une seule direction. leo elle rêve de voyage, d'action, leo elle aimerait rester pour toujours avec maman et mamie à la maison... leo le futur elle a du mal à se le figurer : c'est dur lorsque déjà le présent est incertain, construit d'un tissu de mensonges à peine teinté d'la vérité...[ groupe ] el reno hs  .

tissu de mensonges

tous les matins c'est jupe trop longue péniblement rabattue sur selle du vieux vélo de mamie; tous les matins c'est départ sept heure dix-sept.
tous les matins c'est demi-heure à rouler au travers des champs casque visé sur les oreilles. tous les matins c'est d'abord ce moment juste à elle
(le seul qui lui appartient vraiment).

puis;
c'est la circulation, le brouhaha. puis c'est le vélo déposé quelques rues au sud du lycée, en face d'un café : le reste du chemin se fait à pied et le vieux casque est troqué pour des écouteurs plus homologués. puis c'est le rythme cardiaque qui s'accélère, les autres qui grouillent de partout.
et alors, chaque instant est partagé; partout le regard capte des bribes d'âmes :  leo, comme tous les autres, projetée sur une scène bien trop éclairée. alors les yeux brûlent, alors la gorge se noue; theatrum mundi, il faut faire de son mieux pour satisfaire les spectateurs inconscients de la pièce qui démarre dès que leo descend de son vélo (peut-être avant cela déjà?) et qui ne s'arrête que lorsqu'elle remonte sur la selle.
c'est peut-être bête comme façon d'appréhender les autres, le monde. mais leo elle aussi est spectatrice, assiste aux pièces de centaines d'autres qui se mêlent (pour n'en faire qu'une, chaotique et drainante). leo sait que comme ses yeux les autres scrutent, c'est dans notre nature elle se dit... alors leo ne peut s'empêcher de dérouler ce tissu de mensonge dans lequel elle s'enveloppe depuis l'été.
couverture de survie ou liens qui l'encombre, leo ne pourrait pourtant pas trancher...
ça a commencé avec papa, avec un mot mal interprété : il a "disparu". puis l'intérêt, les questions de l'interlocuteur... au début les mensonges venaient palier le blanc laissé par toutes ces pages arrachées mais depuis, ils semblent tous être griffonnés les uns par dessus les autres dans un carnet à la reliure fatiguée.
et elle se dit "ce n'est pas grave". liste de détails insignifiants, rien de trop extravagant. mentir non pas pour attirer l'attention mais pour que la lumière artificielle projetée par les autres glisse sur elle sans la brûler. mentir pour créer deux leo celle de la ferme et celle qui se confronte aux autres : mentir pour que le brouhaha ne se répande pas de l'autre côté des champs, pour que là bas, ça ne soit juste que maman, grand-mère et léo dans la bâtisse qui se réchauffe.
mais leo  doute en permanence de son histoire désormais plurielle. dans sa tête, entre fable et passé, tout se mêle. alors l'eau trouble (comme le passé) se mélange à l'huile parfumée de la poésie intérieure, alors leodie devient un mélange impossible entre ce qu'elle a été et ce qu'elle rêve.

[la bicyclette turquoise ; les cheveux emmêlés ; des bouquets de fleurs séchées ; les jupes longues comme uniforme ; des bougies à demi consumées ; le café froid ; les drap parfumés ; les champ en fleur ; le pétrichor ; les vents froids ; la cuisine de maman ; la brique des murs de la bâtisse ; les coulisses de l’auditorium ; le casque capricieux ; le vieux chat de mamie ; les vinyles laissés par papy ; le grenier aménagé ; les pages couvertes de ratures ; des pellicules vides éparpillées partout ; les photos cornées ; le bruit de la pluie contre le velux ; les pulls aux manches trouées ; les yeux toujours à l’affut ; des livres entassés sur la table de nuit ; le thé froid ; la couverture dépliée sous le pommier ;… ]

 [ pseudo / prénom ] andréa.  [ type de personnage ] inventé.  [ pays ] france.  [ avatar à réserver ] emily bador.  [ crédits ] alison zai (cartoon).