archetype : gracefully chaotic.

[ mulder grace ]

she's the prettiest girl at the party and she can prove it with a solid right hook

[ identité ] L'oxymore en trois (coups de) pieds ; Grace Mulder, de la grâce divine à un roulement de langue du péché mortel. Entre Mulder et Murder, une lettre à franchir, et elle lui prête superbement les mèches blondes et la rage. [ surnom·s ] Aussi peu friande des familiarités cauteleuses que de la tiédeur réconfortante du prénom, elle est Mulder pour les uns, la fille du shérif Mulder pour les autres. Et quand son père ou son oncle s'entêtent à lui dire tendrement Gracie, elle plisse du nez ; c'est comme s'ils lui enfilaient un sweatshirt trop petit pour elle alors qu'elle s'applique à en échapper par toutes les coutures. [ âge ] Tout juste dix-sept ans et l'adolescence assourdissante au temps des rebellions frivoles, de l'ingratitude et des remises en doute ; le temps des gémissements puériles, des rumeurs dévastatrices, des cœurs en miettes et des trahisons fatales. [ vit à el reno depuis ] Presque quatre ans, quand le juge (maman) a fait tomber la sentence, le bourreau (beau-papa) la guillotine, et que le garde (papa) a loosely dressé les barreaux au milieu de fucking nowhere, oklahoma, u s a. Quatre longues années d'une impression étouffante : on lui a coupé les ailes et mise en cage et quand elle se débat, les dommages collatéraux sont autant les autres qu'elle-même. [ grade ] L'avant-dernière année, junior year, s'est promise d'y briller sinon par des résultats à la hauteur de ce que l'on attend d'elle, au moins par les vifs essais d'insérer son nom au cœur d'un scandale ou deux. Pour la prospérité de la réputation. [ type d'élève ] Qui s'ennuie mortellement, qui frappe de son stylo contre ses cahiers, rature les marges ou écrit des messages cryptique à l'encre indélébile sur le pupitre. Qui lève les yeux au ciel, formule réponse idiote à question idiote, qui ne se relit j a m a i s mais rend t o u j o u r s ses devoirs, qui est devenue tutrice en représailles de son arrogance, s'est prise au jeu et qui s'y rend pourtant en trainant des bottines. Qui voit son diplôme comme unique porte de sortie de son fichu trou à rat. [ rapport avec les parents ] Seule descendante de l'inaction et du vide ; orpheline de deux fantômes de chair et d'os dont le deuil est impossible en cela qu'ils respirent, et si les esprits ont été emportés, les corps demeurent irrémédiablement quelque part entre une nouvelle vie (maman) et la profonde léthargie (papa). Avec la première, c'est m o r t ; avec le second, ça ne l'est pas que parce qu'il lui tire une tendresse presque maternelle, lui qui a subi ce qu'elle a elle-même subi des mains de l'ennemie. [ type de logement ] Les marches du porche craquent sous les pas, les portes grincent malgré qu'on en graisse les gonds toutes les semaines, la vieille moquette des escaliers a été arrachée par endroit, recollée à d'autres, tout est en bois. Les murs sentent le rustique et, parfois, les bougies vanillées que Mulder s'obstine à ritualiser dans un effort d'apposer une touche féminine au foyer longtemps demeuré bachelor pad du pauvre. [ vit avec ] La passivité de son père, l'inaction de son oncle, le besoin irrépressible d'être quelqu'un pour quelqu'un d'autre, la rage, les yeux roulés dans les orbites, l'art et la manière de provoquer les tremblements de terre et de surfer sur la vague des problèmes. [ délits ] Du vandalisme à l'encontre de la voiture de beau-papa — clés contre carrosserie ou skateboard à travers le pare-brise, acheter de l'alcool avec une fausse id, fumer derrière le bâtiment scolaire, emprunter une voiture dans le garage de son oncle pour faire la chasse à la tornade. Des délits mineurs, des cris à l'aide, et qui, en provoquant les réactions brûlantes des acteurs de sa vie, ne font que confirmer leur inestimable utilité dans sa course à l'attention. [ tue le temps en ] dévalant les rues sur son skateboard, roulant des yeux, coiffant ses mèches en une tresse puis en la défaisant, écoutant du rock sur vinyle, cassant les pieds de son oncle au garage, enfreignant le couvre-feu, en apprenant la boxe, en tuant le temps. Sa force réside dans le détail du littéral : versée dans les coups de grâce, les minutes sont assassinées sur l'autel du i'm boredboredbored, et t o u t est prétexte au sacrifice. [ quel genre d'amie c'est ] Entière et défiante, bold et craintive, qui demande attention, temps et patience, qui demande d'être le centre, d'être vue, chérie, enviée. Dangereuse, en un sens, en cela qu'elle se montre sous le jour de celle qui n'a besoin de personne alors qu'au fond, ça hurle : je suis là, aie besoin de moi, ne m'ignore pas. La dépendance affective qui coule des plans saugrenus, du pardon facile ou des tsunamis qu'elle ne provoque que parce que ce qui compte, compte vraiment, est le regard des siens sur elle. Rien que sur elle. [ a déjà trahi ou déçu ] Sa mère, qui s'est empressée de se dégotter une remplaçante plus mignonne, plus docile, plus fifille à sa maman ; son père, shérif aux valeurs dépassées qu'elle s'amuse à égratigner ; Ken, ne sait ni comment, ni pourquoi mais reçoit five-by-five les piques et les œillades peu amènes ; Elias, sa sœur, le drame, et les seuls mensonges qu'elle regrette amèrement, la tête baissée, le sarcasme bien enfoui sous les lourdes couches d'une culpabilité qu'elle tait car elle la r o n g e. [ sa vision de l'avenir ] Des bagues fines à toutes les phalanges, une cascade de pendentifs dorés sur une chemise immaculée, un ou deux boutons ouverts sur une dentelle sombre, les mèches blondes coincées dans le col du perfecto ; ou sa tenue du lendemain, also known as la seule vision de l'avenir suffisamment détaillée pour que Mulder s'y attarde. Le reste est volontairement abandonné aux soins d'un destin auquel elle ne croit pas. [ groupe ] el reno high school ftw.

sharp knives to cut your spite

now, do not misunderstand me
when i call myself a shell
i mean a used-up bullet casing.

as in, the aftermath of something lethal.
as in, an echo of inflicted evil.

self-love in chaos. When you are not fed love on a silver spoon, you learn to lick it off knives. Le pied sur la pédale de vitesse, les escapades au beau milieu de la nuit ; les heures passées sur le capot de la voiture au milieu de nulle-part, perdue dans les champs de maïs avec son skateboard, et l'illusion de disparaître, l'occasion de manquer à quelqu'un, quelque-part ; on the edge, elle sauterait d'une falaise si cela permettait à tous ces autres de la voir, la v o i r vraiment. memories preserved in vinegar. Ils appellent ça la mémoire absolue, eidétique ou photographique, prétendent que c'est une chance parce que ce qu'elle voit ou lit laisse une trace indélébile au fond des tiroirs de son esprit et, lorsqu'il s'agit de se frayer une ligne bien droite dans le parcours de la lycéenne indolente, Grace se joint au rang. Parce que c'est tout ça d'heures gagnées sur l'apprentissage au par cœur, et qu'elle peut donc recycler à bon ou mauvais escient — c'est selon. Le reste du temps, elle range sa mémoire s p é c i a l e du côté de la malédiction ; non pas que le fait de sortir du lot ordinaire la mette mal à l'aise, seulement qu'à combattre sans péril, on triomphe sans gloire. Chaque exploit bute contre les "pour toi, c'est facile" ; et même en terrain conquis, elle est jugée grande perdante. En conséquence, ce qu'elle vit autant que ce qu'elle voit ou lit la marque au fer rouge dans une temporalité étirée à même l'infinité d'une mémoire traitreusement redoutable. Mal et peu armée contre l'abandon, susceptible jusqu'à la pointe du cheveu doré, t o u t s'enfonce dans la peau tendre avec la précision et la force d'une flèche aiguisée. Et elle n'oublie pas, j a m a i s, le goût du sang et du rejet sur le bout de la langue. not her mother's daughter. Bercée à l'indolence, drapée dans l'évidence qu'elle n'arrivera jamais à la cheville des hommes, des hobbies, des plaisirs et des amis de sa mère, Grace, en grandissant, se creuse un trou dans une indifférence tiède et ne s'y complaît que parce que c'est tout ce qu'elle a jamais connu. Sa normalité s'est longtemps résumée à prendre soin de Maybelle, devenue mère trop tôt dans la fatalité d'une histoire d'amour vouée à l'échec : deux high school sweethearts imprudents et, quelques onze mois plus tard, la jeune maman claquait la porte en emportant une enfant emmaillotée ; direction San Diego, le sable chaud et la vie, la v r a i e. Fille d'une mère tête dans les étoiles, les pieds partout sauf au plancher, devenue mère de sa propre mère à force de cueillir les miettes d'un cœur trop souvent brisé, de nettoyer les cheveux d'un lendemain de soirée trop arrosée ou de rappeler les rendez-vous importants, elle est devenue partisane du not to rock the boat. Alors la graine de la rébellion et des réactions exacerbées a germé plus tard, lorsque l'adolescente s'est aperçue — contre son gré — que Maybelle était capable d'aimer et d'admirer quelqu'un d'autre qu'elle-même. Elle s'appelle Sierra, est la fille de boyfriend numéro i've lost count, aussi brune que Grace est blonde, aussi docile que Grace est indomptable. Maybelle se pâme, Maybelle se range, Maybelle devient une mère ; mais pas la sienne, celle d'une autre, devant ses yeux de fille qui met des mots sur ce qu'elle a toujours soupçonné. She's never been enough, never will be sauf dans ce qu'elle fait de mieux : la provocation et qui attire sur elle, enfin, ce qu'elle a toujours ardemment désiré, la voix ferme et les reproches d'une mère, puis d'un père ou encore d'un oncle. Ou de quelqu'un, peu importe, qui, le temps d'un instant, lui donne l'impression d'être importante. hillbilly elegy. Pourtant née au cœur de la tornade, des vents et des champs, Grace est fille de la côte ouest. Elle a le parfum du soleil californien, sa peau fleure l'iode et un mélange Coca-Cola/cône glacé coule dans ses veines. Alors l'exil est paradoxalement vécu comme un véritable dépaysement alors que c'est précisément là que maman et beau-papa la renvoient quand ils en ont assez : parmi les siens, chez les ploucs de ses racines. Et si Mulder parle de sentence, c'est uniquement parce que l'analogie avec la cellule est fitting, really. El Reno et ses barreaux couleur tempêtes sont une prison aux murs étroits qui se rapprochent. Et si l'air est lourd et irrespirable, les orages ou les tornades y sont pour moins que les carcasses qui se trainent lamentablement entre ses rues. Elle en a vu l'effet sur son père, avalé tout cru, coquille vide de vie, le feu éteint, et elle refuse d'en être victime en plus d'en être détenue. Mais quand c'est elle qui insuffle la vie, c'est à coups de cris, de poings et de coups bas. Et si le combat est perdu d'avance, tant mieux ; pour la guerrière qui n'a jamais croisé le fer que contre l'ennui et le v i d e, sacrifiée au nom de la métaphore belliqueuse is the only way to go. status : annoyed at first sight. Jamais plus mal à l'aise que lorsqu'elle est forcée d'être elle-même, véritablement elle-même, dans la somme de toutes ses parties — presque bonne élève, presque bagarreuse (contre un sac de frappe), presque féministe (bancale, comme le reste), presque à la hauteur d'une réputation, presque amie — Mulder se refuse de tendre la joue en même temps que l'échine, s'obstine dans son rôle de celle qui n'a plus que le sarcasme et le sass à perdre, le deathwish au bout de la langue quand elle se laisse être happée par l'appel du v i d e.

what's a girl gotta do to get in a proper brawl around here ?

you were born
to rend galaxies from the sky
so curl your hands into fists,
and sharpen your nails.
the next time a man tells you to smile
show him bloodstained teeth.

le gène de la destruction ; loin des yeux, loin du cœur ; nuits b l a n c h e s ; *fumer tue* ; les escapades nocturnes ; mommy issues ; enfiler ses gants de boxe ; le roulement des billes facile ; les genoux écorchés ; mémoire sélective plus qu'absolue ; être appelée mulder ; avoir le beau rôle, just this once ; faire la course dans les champs de maïs ; la faille de san andreas et l'allée des tornades ; la passion des moteurs ; dévaler les ruelles sur son skate ; "i might be a mechanic but i can't fix stupid" ; l'e n n u i ; gâcher l'inclination naturelle ; instinct de survie et dépendance affective ; i'm boredboredbored ; être vue à tout prix ; les phalanges qui démangent ; monter le volume pour ne pas entendre ; my middle finger salutes you ; le sable et l'océan qui manquent ; c u l p a b i l i s e r en silence ; le garage d'oncle Coop après les cours ; la main dismissive ; remettre du gloss entre les cours.

[ quatre vérités apprises à el reno ]
1. l'ennui tue ; d'une mort lente, à p e t i t feu. même le vent y vient pour crever.
2. désobéir n'attire pas que des problèmes mais surtout l'attention de ceux qui n'en ont habituellement rien à faire.
3. la vérité tue aussi ; quand on la dit ou quand on la retient ; d'une mort rapide, t r a n c h é e, la guillotine dans la nuque.
4. des tornades ou des hommes, ce sont les hommes qu'il faut craindre.

[ bucket list ]
• quitter el reno

the relief of giving in to destruction

 [ pseudo / prénom ] girl with dobbies, thrilled d'avoir enfin le nom de scène de notre country band !! [ type de personnage ] presque-girl [ pays ] au pays de candy confinée [ avatar à réserver ] scarlett leithold [ crédits ] some ones over on pinterest + amrita c. + poemsforpersephone +

quelle grace (lol) a écrit:

El Reno et ses barreaux couleur tempêtes sont une prison aux murs étroits qui se rapprochent. Elle en a vu l'effet sur son père, avalé tout cru, coquille vide de vie, le feu éteint, et elle refuse d'en être victime en plus d'en être détenue.