— lost and found ;; tc 2

FOURTH OF JULY — adieu le barbecue familial qui s'éternise sur la plage pendant toute la journée. t'as joué le fils poli à grignoter ton hot dog sans broncher alors que ton regard était concentré sur l'heure de ton portable. attendre que la nuit tombe, c'est l'objectif. parce-que le 4 juillet c'est un soir de tradition à Crockett, c'est même l'une des soirées les plus connues en ville. pas de feu d'artifice, pas de budget, rien qui ne pourra rivaliser avec celui de SF qui est à vingt minutes. officiellement fête nationale, officieusement célébration de la fin des cours, de ton passage à la classe supérieure (ou non) et début de l'été. le 4 juillet est surtout synonyme de quête à Crockett. la rumeur dit que ce sont les seniors qui sont en charge de l'évènement mais personne ne sait réellement qui est derrière. le mystère rend le tout encore plus excitant. la tradition existe depuis des années. probablement que tes parents l'ont vécu s'ils avaient déjà l'honneur d'être élève à John Sweet High School. deux semaines avant la soirée, un objet personnel, précieux et nécessaire est dérobé à chaque lycéen. comment ? t'en sais rien. tes clés, un bouquin, ton maillot de foot, le collier que ta mère t'a offert à tes seize ans... comment le récupérer ? rendez-vous sur le bateau à vapeur échoué au loin de la jetée côté Eckley le soir du 4 juillet à 23h. il fait un peu flipper, il tombe en lambeau mais il a tout pour être le décor parfait pour une soirée fluo.

le principe ? t'as jusqu'à l'aube pour retrouver un objet caché sur le bateau à vapeur. le tien si c'est pas forcément le genre d'objet que tu souhaites que les autres découvrent à ta place ou alors celui de quelqu'un d'autre. si tu trouves celui de ton crush/ennemi/sex friend/bro for life, la règle veut que vous partiez en date ensemble alors réfléchis bien vers quelle quête tu veux t'orienter, tu pourras peut-être trouver l'amour de ta vie (lol)...  

elle se prépare danae, tranquillement. ça fait deux semaines qu’elle attend cette soirée, qui représente son unique but dernièrement. l’unique chose qui lui permet de presque garder la tête hors de l’eau. car danae, elle se noie. une véritable épave. des flashs qui tournent en boucle dans sa tête, des flammes, du regard de diego la dernière fois qu’ils se sont vus. elle suffoque danae, à chaque qu’elle y pense. alors elle se concentre sur les tâches simples. s’habiller, des vêtements bien courts et noirs pour la soirée fluo. mettre une longue robe ample par dessus pour que son père ne pique pas une crise en la voyant. prévoir un sac pour qu’elle puisse enlever cette horreur dès qu’elle aura passer la maison, et le cacher dans un buisson pas loin. envoyer un message à ses potes, pour qu’ils puissent tous se retrouver et profiter de la soirée ensemble. et puis aller en douce dans la chambre de soren qui n’est pas là, pour prendre quelques gorgées de plusieurs des bouteilles qui traînent au hasard. parce que franchement danae, l’unique but de cette soirée est de récupérer son précieux livre qui lui a été dérobé elle sait même pas comment. elle fait confiance à ses amis pour s’assurer qu’elle le retrouve, car ils savent combien ce foutu bouquin est important pour elle. qu’il est le seul lien qui la relie à sa maman d’avant, celle qui n’en avait pas encore rien à cirer de ses gamins. à part ça, elle compte pas se rappeler de sa soirée danae. à vrai dire, elle aimerait oublier toutes les prochaines également. ses soirées, ses journées, sa vie. car la fin des cours signifie la fin de journées remplies qui occupent un tant soit peu son esprit. à partir de maintenant, danae elle est laissée à elle même avec ses pensées. et elle le supporte plus, elle se supporte plus. donc une fois rendue non loin du bateau où elle retrouve byron qui est le seul de leurs amis arrivé, elle harcèle solar de messages et pour la première fois de sa vie, accepte l’offre de byron de partager son joint. il est bien surpris le pauvre, mais elle s’embête pas à présenter des explications. car peu importe ce qu’il se passe, danae demain matin elle se souviendra de rien.

@solar berlioz

il est pas tellement à sa place diego quand il pose le pied sur le bateau. plus maintenant du moins. il y a quelque temps, il était le premier à se ramener aux soirées, peu importe qui l'organisait, il était là diego. là à sauver les apparences, à boire des shots sur le ventre des filles, à jouer au mec blindé alors qu'il partage sa chambre avec ses deux frères. y'a son tee-shirt blanc et son bandana pour tenter de faire illusion, comme s'il pouvait s'amuser à une soirée fluo. il est juste là pour sa chaîne diego, y'a rien d'autre qui l'intéresse. il s'avance, tentant de se frayer un chemin parmi à la masse d'étudiants déjà présent, des têtes qu'il reconnaît vaguement, mais de toute façon, il n'est pas là pour rester diego. il espère que levi ou n'importe qui d'autre de la bande finira par trouver son objet, sans qu'il ne soit obligé de se coltiner quelqu'un dont il ne veut pas. et forcément à cette pensée, y'a @danae black dans son champ de vision et y'a son coeur qui saute un battement. et elle est belle, forcément comme toujours et accompagnée aussi. mais il baisse la tête diego et plisse les yeux, pas ce soir. ce soir elle n'existe pas et les autres jours, elle n'existe plus. alors il continue d'avancer diego. y'a un trio qui se forme déjà et maintenant qu'il y pense diego, il aurait dû demander à levi et soren un coup de main. mais ses pensées ont été bien trop occupées pour qu'il puisse penser correctement diego. putain de sentiments.

Levi n’aurait raté cette soirée pour rien au monde. Il se moque un peu de la fête nationale, il est là pour faire la fête, pour célébrer comme il se doit la fin des cours, les vacances qui se profilent à l’horizon, et il le sait, il ne sera pas déçu, il est rarement déçu de ce genre de fêtes, peut-être parce qu’il n’est pas difficile. Et puis il n’est pas là par hasard non plus, il voudrait bien retrouver son fidèle casque qui ne le quitte jamais, il en a besoin pour écouter sa musique. Il a dû disparaître pendant qu’il ne regardait pas, au lycée, et maintenant il le regrette. C’est sentimental surtout, un cadeau de son frère avant qu’il ne soit embarqué par les flics, avant qu’il ne finisse en taule et qu’il n’ait plus de nouvelles. Puis un jour, l’une de ses potes avec qui il aime bien militer a collé un autocollant avec une gueule de panda dessus et il l’a laissé, ça l’a fait marrer. Alors oui, il aimerait bien le retrouver. Levi arrive donc sur le bateau, les sourcils froncés, tout de noir vêtu, en se demandant qui il va croiser, des visages amis ou ennemis – plutôt des visages ennemis sûrement, vu son habitude de s’attirer les foudres de tout le monde en passant, mais il se dit qu’il va peut-être retrouver sa bande. Certains doivent venir, il le sait, mais il ne sait pas vraiment à quelle heure, ni s’ils vont se tenir à ce qu’ils ont dit. Les changements de plan au dernier moment, c’est un truc normal. Et soudain il s’arrête, parce qu’il aperçoit @Diego Alvarez et qu’il ne s’attend pas à le voir là. Ils n’en ont même pas vraiment parlé de cette soirée, ils n’ont pas parlé de grand-chose d’ailleurs. Depuis l’accident, Diego est devenu un fantôme et Levi a l’impression que même croiser le regard des autres, des vivants, est comme douloureux, insupportable. « Qu’est-ce que tu fous là ? » Levi lui demande, les sourcils froncés, sincèrement surpris. Il est mal à l’aise, tout à coup. De se dire que même ça, alors qu’avant ils auraient rigolé, ils auraient fait toutes les conneries du monde, ils ne le partagent plus.

la soirée du quatre juillet débarque enfin, et s'il était déjà partant pour s'y rendre de bonne volonté, la perte de ce vieil ipod rempli de musiques pour gamins, en passant du générique de pokemon à baby shark, autant de chansons qu'il connaît par coeur pour amuser la gamine qui lui sert de petite soeur à la maison. talent qu'il aimerait garder pour lui, préférant largement être le moqueur que le moqué. jeans noirs, t-shirt jaune fluo pour être dans le ton, sous peine de se faire engueuler par une phoebe déçue s'il ne joue pas le jeu un minimum, il quitte la maison par la fenêtre après avoir endormi la frangine, sans savoir si danae est déjà partie ou pas. relation encore houleuse entre eux, malgré les tentatives d'apaisement ces derniers temps, il fait des efforts, soren, mais c'est encore difficile. le vélo poser contre un poteau, il se dirige vers l'épave, aperçoit la frangine à l'entrée, un joint à la main. les sourcils qui se froncent alors qu'il s'avance, ignore royalement son pote pour venir attraper l'objet du délit qu'il porte à ses lèvres. "confisqué, madame." il retient les remontrances qui lui démange la gorge, laisse son regard errer sur la foule, accroché par le festival des lumières un peu plus loin. les sourcils qui se lèvent d'étonnement alors qu'il reconnaît une parker enguirlandée de mille et une couleur, pas vraiment celle qu'il se serait imaginé accoutré de la sorte, et ça lui arrache un rire. "putain y en a qu'on pas lésiné sur les moyens." il note ça dans un coin de sa tête, ne se gênera pas pour rappeler ce moment de gloire à la calverley à la première occasion, avant d'apercevoir ses potes un peu plus loin. un dernier regard pour la frangine, le joint toujours entre ses doigts, bien décidé à partir avec. "essaie de pas trop déconner ce soir." parce que même si elle l'emmerde, il y tient, à la gosse, et aimerait la retrouver en un seul morceau. il se dirige vers diego et levi, le regard qui guette la présence d'une autre sans s'en rendre compte. il débarque entre les deux sans prendre de pincette, s'impose comme toujours, pas du genre à faire dans la dentelle. "alors, qu'est-ce que vous avez perdu ? des photos compromettantes ? des romans à l'eau de rose ?" incapable de garder son sérieux deux secondes d'affilées, le gosse.

Elle était en colère, Zelda, quand elle s’est aperçue il y a deux semaines maintenant de la disparition de son carnet. Ce n’est pas tant un journal intime que ça, c’est plus, un cahier où elle y met tout et n’importe quoi, une boite à souvenir version papier. C’est l’une des rares choses qu’elle n’a pas à partager chez les Nelson et ils ont tout dû subir les foudres de Zelda se faisant un à un incriminé pour la disparition de l’objet. Puis, il y a eu ce rendez-vous du 4 juillet, sur un bateau à vapeur à 23h. Zelda s’imagine déjà le traquenard, un champ des possibles infinis et surtout la certitude de ne pas être seule. Merde. Elle n’a pourtant pas le choix, ce cahier, elle veut le récupérer, c’est son bien et puis… elle s’imagine retrouver la personne à l’origine de cette plaisanterie qui… il faut bien l’avouer… ne la fait surtout pas rire.

Elle a mis un débardeur blanc qui ne craint rien et un jean noir, la tenue la plus simple au monde. Zelda n’a pas vraiment envie de s’amuser, elle veut retrouver son bien et partir au plus vite. Si elle peut limiter les échanges verbaux, c’est un plus. Elle retournera tout le bateau s’il le faut. À l’intérieur, il y a déjà des petits groupes qui se sont formés. Zelda aurait peut-être mieux fait de ne pas venir seule pour faire moins tâches. Elle fourre ses mains dans ses poches en attendant d’en savoir un peu plus sur cette chasse au trésor.

premier quatre juillet à crocket pour rhéa, et forcément première soirée tradition. une découverte cette soirée, elle sait pas trop à quoi s’attendre en dehors de ce que levi a pu lui raconter dans une de leurs nombreuses discussions sans prise de tête. une soirée visiblement pour fêter le début de l’été, la fin des cours mais sans feu d’artifice. un brin de déception pour la brune, mais pourquoi pas, cette soirée l’intrigue. surtout avec les objets volés et à retrouver à cette soirée. mon dieu qu’elle espère le retrouver son objet. ou que levi le trouve pour elle, vu qu’il connait le coin et les petites cachettes sans doute beaucoup mieux qu’elle. mais surtout qu’il tombe pas dans d’autres mains. et encore moins dans celles de soren. elle aura pas fini d’en entendre parler si c’est le cas. alors elle espère, vraiment, avoir un peu de chance ce soir. lorsqu’elle arrive, dans sa petite robe blanche et avec ses quelques accessoires fluo, elle repère rapidement les garçons, levi, soren et diego. elle sait pas trop. aller les rejoindre ou non. c’était l’objectif au départ. se retrouver avec ses potes, passer une bonne soirée, retrouver les objets de chacun. sauf qu’entre temps, il y a eu une énième dispute avec levi. les noms d’oiseaux ont volé, encore une fois et rhéa, elle est encore un peu amère. alors machinalement, avant d’aller vers eux, elle va se chercher un verre. parait que la boisson, ça aide a réfléchir. elle reste un moment à l’écart des garçons, elle croise le regard de soren qu’elle soutient l’espace de quelques instants, avant de détourner le regard et d’aller explorer le bateau. et alors qu’elle jette un oeil à son téléphone, elle sent quelqu’un qui la bouscule et elle ricoche sur une autre personne. une fille qu’elle a déjà croisé au lycée, plusieurs fois, mais qu’elle ne connait pas plus que ça. « oh pardon, je suis désolée, ça va ? je ne t’ai pas fait mal ? » elle grimace, un peu inquiète, gênée par sa maladresse. elle espère qu’au moins le peu qui restait dans son verre a fini par terre et non sur la demoiselle.

@levi fawkes, @soren black, @zelda nelson

Tu n’avais pas particulièrement envie de venir, Nana, à cette soirée. Pour être tout à fait honnête, tu avais promis à Nonna de lui tenir compagnie devant son émission. Et quand Nonna demande quelque chose, tu n’sais pas dire non. Alors tu es restée jusqu’à ce que la vieille femme s’endorme sur le canapé et tu as éteint la télé, mis un plaid sur le corps de ta grand-mère en embrassant son front avant de monter dans ta chambre. Dans les escaliers, t’envoies un sms à Soren et souris en voyant sa réponse. Avant de partir pour la soirée Fluo, tu te changes et enfiles une robe blanche, vaporeuse et légèrement transparente. Tu accroches un foulard fluorescent à ton bras et un autre dans tes cheveux avant de fouiller parmi tes trop nombreuses palettes de maquillage pour trouver celle qui fera l’affaire : une nyx couleur fluo. Tu maquilles tes yeux et le reste de ton visage de façon plus ou moins artistique. Une fois prête, tu passes par la chambre de Jim et ta mère pour les prévenir de ton départ et Jim te propose gentiment de faire le taxi. Tu acceptes en lui disant cependant que tu rentreras par tes propres moyens. C’est finalement assez rapidement que tu débarques à l’épave. Tu pénètres sur cette dernière en cherchant ton copain du regard. Tu le trouves avec ses potes et un sourire fleuri sur tes lèvres. Tu t’approches, il est de dos, et une fois à sa hauteur, tu te hisses sur la pointe des pieds pour cacher ses yeux de ses mains. Ton visage s’approche de de son cou et tu murmures à son oreille « devine qui sait… ». Il y a du monde, partout, tout autour, et ça t’arrache, Nana, parce qu’ainsi, ainsi tout le monde peut te voir avec ton mec.

Traîner les pieds pour aller en soirée… Ca fait deux sur deux. Sur le papier, rien n’a changé. Le décor de bord de mer, toujours aussi peu de conversation avec des gens qu’elle ne connaît pas plus que le mois dernier. Bref, elle aurait tout autant préféré rester sous la couette. Si elle est là, ce soir, les bras recouverts de bracelets phosphorescents, quelques touches de peintures disséminées ici ou là, c’est pour le twist. Le plan foireux d’un enfoiré de sadique, l’idée nauséabonde qui sort tout droit de l’esprit d’un détraqué. Avant même d’avoir écho de la soirée, elle avait remarqué le vol. Le geste quotidien, arrêté brusquement. Sa main qui cherche dans le fond de son sac, qui se referme par réflexe… sur du vide. Rien, que dalle. Le carnet de note, le journal intime, le confident. Envolé comme s’il n’avait jamais été. Pourtant, il a été. Il a reçu ses critiques, ses humeurs et ses pensées secrètes. Sur des petits riens, des grands tout. Occupant ses longues heures assises sur le banc, à admirer les athlètes dans l’effort, à cracher sa bile sur les cheerleaders. À coucher sur le papier ses réflexions du moment. Noter les camarades selon des critères bien précis. Attirance, sourire, premier contact. Méticuleuse jusqu’à décrire quelques rêves inavoués. Piper s’était lâchée. C’était son journal, après tout.
Et voilà qu’il pouvait devenir la propriété du premier cafard venu. Sur son corps mort, ouais. Contre mauvaise fortune bon coeur, Piper débarque, donc. Couteau entre les dents de son sourire trop blanc. Difficile de repérer les têtes connues au milieu de ce déluge fluorescent. Il y a ceux qui en ont trop fait, ceux qui n’ont rien fait du tout. Comme un phare dans la nuit, y’a bien Parker qui se détache du lot. Dani aussi, par extension. Parce qu’il est tout son contraire, que côte à côte, ça jure un peu. Et y’a Babi, aussi. L’éternel tandem. Elle connait pas trop la dernière, Piper, mais deux sur trois, c’est mieux que rien. Et quand on s’appelle Piper Haggerty et qu’on traîne sa misère à Crockett depuis si peu de temps, on a pas tellement mieux à espérer. Alors elle s’avance, sourire crispé. Faut pas oublier qu’elle vient pas là pour le plaisir, elle a une réputation à ne pas empirer. Salut. Bras croisés, l’air penaud. Pas à son aise, mais toujours plus dans son élément que 9/10 et 7/10 ici présents. Babi, elle, elle a l’air d’irradier une bonne humeur qui n’a pourtant pas l’air si contagieuse. Son plus beau sourire, c’est donc à elle qu’elle le destine. Babi, c’est ça ? Piper. J’crois qu’on s’est pas encore croisées, toi et moi. Elle jette un œil aux autres groupes. Ca discute, ça papote. Ca cherche rien, surtout. Ce bordel, c’est tous les ans ? Ou c'est juste pour me faire chier ? Elle hausse les épaules, tente de prendre un air détaché. C’est raté.

tu la regardes droit dans les yeux, perplexe quant à ses gestes sur ton visage. une impression de déjà-vu, la solar de huit ans aurait été si excitée de se faire peindre le visage de couleurs fluos. n'en fais pas trop s'il te plaît. je tiens à mon visage. lorsqu'elle lâche ses pinceaux et te regarde avec un air satisfait, tu t'empresses d'aller regarder le résultat dans une glace. tu rigoles un instant avant de conclure ouais.. y a dix ans j'aurais été si cool. l'heure qui tourne, tu lâches les billets sur son comptoir et la remercie. t'arrives pas à croire que t'as trouvé quelqu'un pour te faire ça. et en plus ça t'a coûté une blinde. tu accélères la cadence. pas de temps à perdre, tu tiens à récupérer ton objet avant que quelqu'un d'autre le fasse. tu préviens danae que tu seras un peu en retard et la supplie de l'attendre à l'entrée du bateau. deux semaines que tu cherches le courage de lui dire que l'objet qui a disparu pourrait vous faire tomber comme des mouches. du moins, toi tu coulerais. impossible de lui dire, aucune envie de raviver de mauvais souvenirs et encore moins de la faire paniquer. mais toi, t'es en putain de panique et tu commences à suffoquer. détends-toi, tu vas le retrouver ce foutu foulard, c'est seulement une blague de mauvais goût. que tu radotes pour te tranquilliser. t'enfiles ton plus beau bustier noir en dentelles et ton dernier short blanc, achetée rien que pour l'occasion. parce qu'actuellement ta technique c'était d'amadouer le mec ou la meuf (why not) qui avait volé ton bien. un plan un peu bancal, foireux certainement mais tu préférais fermer les yeux sur l'éventualité que la personne ne reconnaisse même pas les efforts que t'avais fourni pour lui faire passer une bonne soirée.

après une énième tentative de te relaxer et quelques shots de tequila plus tard, te voilà sur le lieu. tu admires le bateau, qui te donne des frissons, t'envoie tout droit au beau milieu d'un mauvais film d'horreur. tu pars retrouver ta copine qui t'attend. pas le temps avec les banalités. dis-moi que t'as rien perdu de grave parce que j'ai besoin de toi là.  tu chuchotes presque, comme si quelqu'un t'avait mise sur écoute et qu'à tout moment le fbi allait sortir d'un buisson et t'embarquer. clairement la tequila n'avait pas arrangé ta paranoïa. tu lui déballes tout, le foulard que t'avais le soir de l'incendie, que tu le retrouves plus. sans prendre de pinces, tu continues à avouer. danae qui avait pris la place d'un prêtre et toi qui assise là, dans le confessionnal, tu te délivrais de tous tes péchés. alors, j'ai ma théorie. c'est possible que ce soit lance qui veuille nous faire flipper. après j'en suis pas certaine parce qu'on s'est embrassés et que ça avait l'air assez sérieux. genre très sérieux. tu insistes dessus. tu la regardes, alors qu'elle reste la bouche bée, certainement avec tout un tas d'idées de meurtres à ton écart. tu lui souris à pleine dents. sinon tu vas bien toi ? que tu glisses pour faire avaler la pilule.