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 cotton-filled girls (marlowe)

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MessageSujet: cotton-filled girls (marlowe)   cotton-filled girls (marlowe) EmptyLun 8 Juin - 1:06

cotton-filled girls are easy to love
padded tongues never speak out of turn
they'll bend and shapeshift to fit the mold
tearing at the seams just to please you


l’indifférence est à la haine une sœur, à la dissimilitude peut-être de la température. être ignorée n’a aucun avantage, aucune substance. il fait toujours froid lorsque personne ne nous regarde. mais la haine, ô la haine réchauffe. la colère fait fondre les glaciers, rend les fantômes visibles. kana ne déteste pas l’idée qu’on la maudisse. les chuchotements la déstabilisent bien plus que les cris, mommy slash daddy issues obligent. être haïe, si on y croit, c’est un peu comme être aimé, suffisamment proche en tout cas. il y a différentes façons d’hanter le cœur de quelqu’un ; dans le paradis qu’on nous réserve ou dans l’enfer qu’on nous impose. à la vérité, il y a quelque chose de grisant voire séduisant dans le désamour. kana s’épuise en réparations vaines de ponts non pas brûlés mais jamais construits, trop pressée de traverser toutes les rivières pour atteindre ceux qui, pour elle, ne feraient pas l’effort de sauter une flaque. c’est la beauté de son amour, elle suppose : inconditionnel, sans attente de retour. elle se jette de hautes falaises, bouche ouverte dans l’océan, sans souci d’être rattrapée au vol mais simplement d’être vue, anticipant avec une excitation malsaine l’instant semi-redouté, semi-désiré de l’impact. à l’évidence, cette volonté de souffrir sous les yeux de même une maigre audience cache un mal-être apparent, mais kana n’est que très peu portée sur l’introspection. son adoration zélée occupe tout son temps, la contente dans son malheur et l’empêche de trop réfléchir à sa condition exécrable. le culte de la personne est son coping mechanism préféré, hence l’attachement presque suicidaire au nouvel objet de sa dévotion. marlowe mean bitch nilsen. le sujet idéal d’une idolâtrie démesurée. les filles méchantes se portent si bien à la piété et marlowe est la plus méchante de toutes. elle fait de la cruauté une qualité qu’elle sublime ; accompagnant ses piques de clins d’œil et adoucissant son venin par des lèvres couleurs bubblegum dream pink ou guts gore red. tous les apparats de la reine clignotent de warning signs inévitables : son trône réservé dans le coin le plus huppé du royaume de la cafétéria, la cour baisant ses pieds dans l’urgence de s’attirer ses faveurs, moins par véritable affection que par peur du meurtre social ; le regard prédateur rasant les couloirs. même kana ne saurait fermer les yeux sur l’abondance de drapeaux rouges, mais le carmin lui va si bien. vigneron, andrinople, rubis, oriental, feu, corail, sanglant. marlowe revendique toutes les teintes rubicondes, transforme les banderoles révolutionnaires en étendards blancs. tout ça, ce n’était pas le choix de kana. rares sont les choses qui le sont. les phalanges de l’impératrice ont naturellement trouvé leur chemin jusqu’aux lippes d’une fidèle, qui, de par sa nature docile, s’est contentée d’embrasser la main, prêtant ainsi serment. marlowe a fait taire le silence. ses griffes d’acrylique ont arraché kana à l’ombre pour la jeter de force dans la lumière, laissant au passage la cicatrice enflée de sa nouvelle allégeance. tout a changé depuis qu’elle a vu le soleil. désormais, on la reconnait près des casiers, son nom habille des bouches qui, avant, ne lui auraient même pas donné l’heure. en bien ou en mal, les gens parlent d’elle. le public a grandi. il existe maintenant un nombre remarquable de regards pour la voir se tordre et danser sur une scène de poche. loin du dramatique, kana vit pour le lyrique et tout le monde le sait, la poésie aspire à de plus grandes choses que l’immobilisme d’une page. le lycée tout entier observe sa crevaison comme une prose romantique qu’elle leur offre, c’est son privilège le plus grand. c’est pour le cadeau d’un auditoire qu’elle ne peut se résoudre à quitter le sillage de marlowe. la botte a pris bon goût et elle ne ressent déjà presque plus de honte à marcher sur ses genoux. alors lorsque sa majesté appelle, kana rapplique sans broncher, remuant de la queue à l’idée de se faire battre.

« ah, c’est inhabituel. » l’observation lui échappe sans vraiment y penser. devant elle, la grande pelouse bordant john sweet comme une couverture pour tenir chaud à tous ses privilégiés. et juste là, assise toute seule à une table extérieure, marlowe. c’est assez étrange de la voir sans sa suite. rare également. sans personne pour agrandir son ombre, elle aurait presque l’air ordinaire – autant que puisse l’être une miss teen usa en puissance avec peau, dentition et posture parfaites. dans le ciel, le soleil finit d’atteindre la position la plus haute de sa trajectoire indiquant l’heure du déjeuner. malgré l’absence de nuage, le zénith est remarquablement faible, ne projetant qu’un éclat atone ; symbole d’une journée sans entrain n’allant certainement pas s’arranger. « ellie et cadence ne sont pas là? » à son tour, kana s’assoit à la table, se plaçant délibérément dans la diagonale de marlowe. avant même qu’on ne lui réponde, elle baisse les yeux sur son téléphone affichant les messages de leur groupchat. evil clone et baby eyes sont déjà prises par d’autres activités. verdict : déjeuner en tête à tête avec marlowe. l’idée n’enchante pas particulièrement kana sans pour autant lui déplaire. néanmoins, même la regarder, elle imagine déjà l’expression de dédain que son lunch date lui réserve. what else is new? « bon appétit. » étrangement embarrassée, kana parle à peine. d’habitude, c’est les autres qui dirigent la conversation et elle se contente de hocher la tête et de temps en temps offrir un commentaire rapidement rembarré par ellie sous le sourire complice de marlowe. quand elles sont toutes ensemble, il n’est jamais question de se sentir étrangère au groupe, juste malaimée. mais maintenant qu’elles ne sont que deux, kana réalise à quel point elle n’a rien à dire. elle ne la connait que très peu au final. grande, magnifique, cruelle bording on sadique : une liste exhaustive de qu’elle sait avec certitude. cela dit, l’occasion est trop belle. quel autre moment aurait-elle pour faire de la lèche en toute intimité quand marlowe se caractérise également par son incapacité à rester seule? « est-ce que ça va? t’as l’air… perturbée. » kana la sonde sans la fixer – ne connaissant que trop bien la punition pour oser la dévisager. il n’est pas nécessaire de forcer le regard pour observer le changement. pas pour kana, si profondément empathique : marlowe a l’air différente. à y réfléchir, le lieu aussi est particulier. d’ordinaire, les meanies déjeunent dans la cafétéria, là où tout le monde peut les voir assoir leur dominance sur leur empire scolaire. mais ici, sur une table au milieu des brins d’herbe, il n’y a personne à impressionner. « si tu veux en parler… enfin, je sais pas… je suis une bonne oreille. » hausse les épaules l’air de rien, les yeux soudain très intéressés par son bento. elle sait que marlowe ne fait que la tolérer. elle se le répète à chaque fois qu’elle ouvre la bouche. mais kana est une idéaliste doublée d’une idiote. hier, ce genre d’approche ne lui aurait valu qu’un flot de remarques blessantes. aujourd’hui, who knows? en amitié comme en tout, c’est un jour à la fois.
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MessageSujet: Re: cotton-filled girls (marlowe)   cotton-filled girls (marlowe) EmptyLun 8 Juin - 1:23


les rayons du soleil s’empressent de réchauffer une peau trop délaissée par le bonheur, à l’instar de vouloir illuminer les autres de sa présence, elle laisse pour la première fois une entité externe venir exhumer un sentiment de paix. alors que le silence est trop fin, aiguë à ses tympans de désir éternel pour une compagnie, quelle qu’elle soit. marlowe aimerait se suffire de tout son être, remplir d’elle même toute la place de validation dont elle souffre. le narcissisme en volonté et monté en ego comme une divinité sacrée, seule piété de sa personne pour qui la confiance est maximale. à la méfiance se mêle toujours le revers toujours fatale, une confiance sans failles qu’elle tient en échafauds comme si de rien n’était. elle prend les remarques en lignes de conduites et retourne les idées comme si tout venait d’elle, le pouvoir du bout des doigts sans qu’elle ne soit véritablement la magicienne en chef. et pourtant, toujours la première sur scène, le regards tourné vers l’audience mais laisse traîner les oreilles, épie du coin de l’œil les sujets et les conseillers, les mets dans son thorax sur un piédestal qu’elle ne saurait décrire avec justesse. mais c’est alors que se creuse une tombe spirituelle, quand dans ces moments de vide elle se retourne sur elle même et ne trouve plus personne. l’abandon jamais bien loin, prit en flagrant délit d’importance trop grande. énormes sont les mélodies de requiem au moindre pas en direction opposé. même aux heures de l’oublie tout reste gravé dans ses os, elle les inscrit sur sa colonne comme blessure du passé. dramaqueen en puissance qui refuse toute solitude intempestive, forcée sur sa personne comme une épée dans les cieux prêt à la condamner à tout jamais.

relevant d’une miracle ou malédiction, une ombre au tableau, une qui vient s’afficher dans son champ de vision alors que l’apparence externe retient un profil de princesse parfaite. les pensées bullées s’écrasent sur la présence de kana, la grimace vient froncer d’une lenteur féroce le visage de la brune, témoignant d’une incommodation visible. elle aurait du le prévoir, faire de son esprit une alarme qui porterait le nom de la demoiselle. si tu ne les vois pas sherlock c’est qu’elles ne sont pas là, elle sont pas devenues invisibles comme par magie, utilise ton cerveau de temps en temps for christ’s sake. le venin enveloppe son palais de rétorques bien placées. tout pour faire fuir, revenir, l’obsession jamais bien moins alors qu’elle sait que les crocs ne risquent pas de sortir de l’autre côté. conversation à sens unique, kana à la discrétion légendaire, la limite innée de invisibilité. surtout pour les yeux de marlowe qui ne saurait trouver une raison pour s’attarder sur la demoiselle. et pourtant elle est là, à venir casser sa spirale de désastre et de lamentations. le souhait exaucer de la pire des manières, d’une phrase qui vient souligner l’absence des deux lumières de son quotidien. la bouclée ose à peine poser son regard sur l’autre, lui donner trop d’importance dans son horizon mais elle ne fait que de se faire silencieuse. la distance respectée dans l’ordre des choses. les positions vides mais déjà prises, la place d’en face réservé pour ellie avec qui les regards sont toujours des discussions de grandes ampleurs et le siège à côté pour la douceur qui apaise au moins la moitié de son âme, à l’envie rare d’un toucher éphémère, elle ne saurait qu’effleurer le bras de candy. kana en diagonal, à contrarier les lignes prédéfinies que marlowe aime instaurer dans sa vie. hm. elle ne lui répond alors que distraitement, parce que tout lui revient. la vision troublé d’une salade qui lui paraît bien fade devant elle alors que soigneusement sélectionné le matin même. d’une image de kardashian qu’elle veut donné elle ne trouve aucunement la confiance qui va avec. le déjeuner vertueux parce que l’anorexie est so 2000, réunion bruyante et calculée en pièce de théâtre qu’elle adore montrer à la plèbe public. marlowe n’en fait rien aujourd’hui, prise en étau par les « activités » qui occupent ses acolytes comme si le mieux était autre part qu’en sa présence même. elle qui n’est jamais seconde, toujours première et avant les autres. elle se construit une vision future, du moment où elle pourra enfin les rejoindre au plus loin du sentiment esseulé. comme une écoute sans pareil, elle se fait une nouvelle fois interrompre alors que le poids de la solitude venait s’abattre sur ses épaules frêles. le don toujours unique de refaire monter la frustration, l’envie de monter les griffes aux cieux pour les abattre sur l’autre. celle qu’elle rabaisse toujours pour les inepties alors qu’elle frappe juste, à l’aveugle. c’est ta tenue qui me perturbe, tu t’es habillé dans le noir ce matin ? simple, mais d’une efficacité qui laisse à désirer. déçue de sa propre performance sur une réplique trop facile. tout en perd de sa saveur, elle qui ne trouve même plus les mots précis pour trancher les amorces d’empathie nauséeuse de kana. alors qu’elle traîne un regard lent et perçant sur sa personne, la détaille avec intention. à décortiquer les centimètres de son être. prête à trouver quelque chose, n’importe quoi. le moindre début d’écroulement pour foncer tête baissée, créer une avalanche dont elle serait fière. mais l’autre prend le relai, ne s’arrête pas dans sa compassion singulière, à tendre le laurier comme si la bonté divine allait guider marlowe à ouvrir la bouche, déverser ses inquiétudes. parler ? avec toi ? non merci. le dégoût derrière une langue qui se fait trop lourde, malédiction de se délier pour quiconque l’écoutera. elle essaye de prendre accroche autre part, les yeux en quêtes d’un intérêt meilleur, plus à sa hauteur. elle n’y trouve rien, que l’envie de faire de l’autre spectatrice d’un aparté dont elle serait seule destinataire. d’un tête-à-tête qui s’affiche bien trop spécial pour qu’elle y cède en honneur pour la curieuse kana. l’alternative de l’indifférence qu’elle joue pourtant si bien ne lui paraît pas plus délectable, au contraire elle hait la vue même de son déjeuner qui la moque de son incapacité à rester de marbre devant les essais vains de l’autre. mais puisque t’es là rend toi un peu utile. le corps qui glisse d’un appui délicat contre le sol, changement de place comme une fissure dans le status quo là voila désormais assise devant kana, lui offre sa présence en trophée à vénérer. la distance étouffe toutes les possibilités d’échappatoires possibles et marlowe prend cela comme une dernière chance, tentative fugace de se faire voir, de trouver dans ce nuage de pensées une brise saugrenue que la brune pourrait lui apporter. les attentes plus que basses, elle laisse son regard être le porteur d’un message de menace, d’un don’t fuck it up qui s’écrit à l’hémoglobine comme contrat avec le diable. fais pas n’importe quoi. seule et unique chance qu’elle ne peut refuser. le sac à portée de main, elle en sort un vernis lavande à paillettes, couleur signature qui manque cruellement à ses ongles. l’objet posé entre elle deux comme pièce sur l’échiquier géant qu’est le rang social des personnes qui l’entourent. elle dépose à sa suite sa propre main, toujours d’un geste doux et lent, qu’elle lui laisse le temps de venir admirer ses moindres mouvements d’une danse enivrante. les doigts ornées de bagues fines dorées, le tout dans un esthétisme qu’elle veut parfait, le détail a son importance autant que le sourire qu’elle affiche quand bon lui semble. tous un rôle à jouer dans l’apparence complète qui caractérise marlowe nilsen. c’est ta mère qui t’as appris à faire.. ça. le regard porté sur le bento devant kana, un small talk qu’elle esquisse comme si de rien n’était. comme si le refus précédent n’existait pas. les mots pour cacher l’appréhension de sentir l’autre poser ses doigts sur sa peau. l’envie du contrôle sur chaque personne qui la touche, elle n’en est pas moins prudente et préoccupé d’accueillir un contact nouveau dans la mémoire nerveuse de son épiderme.



@kana shinohara

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MessageSujet: Re: cotton-filled girls (marlowe)   cotton-filled girls (marlowe) EmptyLun 22 Juin - 2:41

style caustic chic de toujours, marlowe ne déroge pas à la routine. eat. sleep. bully. repeat. la question de kana est renvoyée avec l’habituel sarcasme à demi-malveillant. elle encaisse sans relever. à ce stade, elle pourrait presque passer outre. la persévérance l’a rendu endurante, championne incontestée de la peau dure. contre son palet, sa langue s’affaisse dans sa bouche, aussi ennuyée par la conversation que par le bento devant elle. le plat, pourtant coloré, apparait fade dans la lumière fluette d’un soleil timide. la minutie de sa confection ne semble apparaître nulle part, disparue entre l’ouverture de la lunch box et le début de ce lynchage verbal ou piètre excuse de discussion. si beaucoup ont tendance à être d’avis que l’apparence d’un repas ne dit rien de sa qualité, kana ne doute pas une seconde que l’insipidité visuelle de son bento, si elle venait à en manger, ferait écho à son goût. la faim est une question de circonstances, elle suppose. des repas ont déjà été sautés pour moins que ça. c’est qu’elle s’attache à de très petites choses – notamment l’inviolabilité d’un déjeuner passé en paix. aussi, l’hostilité de marlowe lui coupe l’appétit. un estomac vide lui sera plus utile de toute façon. il est vrai que l’aversion est ce qu’elle digère de mieux mais les méchancetés ont des saillies. elles emplissent sa bouche à la limite du débordement, dansent derrière le mur de ses dents et laissent au-dedans de ses joues les marques de leurs côtés abruptes. sa langue ainsi écrasée par le poids du jugement, kana ne peut parler que lorsqu’elle a fini d’avaler l’antipathie ; brûlant tout le long du chemin de son œsophage jusqu’au fond de son estomac. elle pourrait cracher ou exprimer son dépit, mais ne parvient à se résoudre au gaspillage. tout est bon à prendre lorsqu’on a faim et lorsqu’il est question d’attention, kana est affamée. toutes les tentatives de mains tendues sont tuées dans l’œuf. marlowe les balaye d’un geste puis d’un commentaire. rien ne change. kana est une créature d’habitude. de toute évidence, sa cheftaine aussi. ce que leur dynamique a de cliché, elle ne le compense certainement pas dans son imprévisibilité. au contraire, le script s’écrit tout seul. girl meets prom queen dans une réédition redondante du trope millénaire. à chaque ange échoué, l’univers sera certain d’y associer son bourreau. ce jeu – si toutefois c’est est un – kana le prend très à cœur. elle connaît les lignes, sait donner la réplique et pourtant, elle ne comprend pas. comme une formule mathématique apprise bêtement sans en saisir le sens, elle n’ignore rien des nuances de son rôle sans le concevoir véritablement. quand elle s’interroge trop longtemps, elle en vient presque à se demander si elle reçoit vraiment ce qu’elle mérite. marlowe la déteste, c’est un fait déjà accepté. ce qu’elle ne saisit pas, c’est ce qu’elle a bien pu faire pour l’offenser autant. « comme tu veux. » marmonné en abdication. kana s’évertue dans une guerre où toutes les batailles se soldent par le lever de son drapeau blanc. elle a beau ne pas être du genre à perdre espoir, éventuellement, même l’idéaliste finit par s’ennuyer. des jacasseries infertiles fleuries de relations vaines. si elle l’aimait moins, peut-être qu’elle aurait enfin le courage de passer à autre chose. son cœur, néanmoins, ne tarde pas à lui rappeler qu’elle est loin d’y être encore. marlowe glisse d’une position à distance sûre à direct vis-à-vis, kana déglutit avec surprise. le palpitant vacille entre ses côtes, symbole de l’attachement qui la tient toujours en laisse. « oh. » oh, indeed. les longs doigts de marlowe s’étalent sur le no man’s land entre elles deux, brisant le dernier rempart avant l’achèvement total de l’ordre établi. ce simple geste fait l’effet d’un paradigm shift. les mains tendues – littéralement ou non – c’est le domaine de kana, là où elle excelle. voir la pareille lui être rendue, même sous les mauvais auspices d’un avertissement vaguement menaçant, lui fait l’effet d’un shot de caféine. les yeux de marlowe rencontre les siens. peut-être pour la toute première fois, kana soutient son regard. « jolie couleur. » dit-elle d’un ton voulu égal. d’un mouvement presque trop pressé, le bento est repoussé. avant peu appétissant, désormais complètement dénué d’intérêt. kana est contente d’avoir opter pour le régime draconien. tout ce qu’elle n’a pas mangé est autant de place pour les papillons dans son estomac. l’opportunité est trop belle, le changement d’ambiance, drastique. malgré un enthousiasme montant, d’un mouvement maîtrisé, elle saisit d’une main celle de marlowe, de l’autre, le flacon de vernis. celui-ci immédiatement dévissé, kana s’active sans attendre. elle adore les tâches méticuleuses. toutes ces activités souvent considérés fastidieuses mais qui lui occupent suffisamment l’esprit pour se donner l’illusion d’être ailleurs. though, à l’instant, les doigts de marlowe effleurant doucement les siens avec le va-et-vient du petit pinceau, kana n’aspire pas vraiment à s’évader. concentrée par nature et par devoir, elle entend son interlocutrice parler sans l’écouter réellement. la phrase est enregistrée mais le ton lui échappe. ne percevant pas la moquerie, kana répond sincèrement. « ça et d’autres choses. je suis née dans la capitale japonaise de la gastronomie alors ce genre de trucs, c’était important pour elle. » marque une pause en arrivant au petit doigt sous le prétexte de la vigilance nécessaire pour le peindre parfaitement. en profite pour hésiter en silence à la mention de sa mère, de ce qu’elle n’était plus là pour aimer. « c’est devenu important pour moi aussi, i guess. la cuisine, la nourriture. tout ça. c’est mon truc de famille. » elle jette un coup d’œil sur son bento qui semble lui donner tort, délaissé au bout de la table. oversharer chronique, il n’y a que la tâche déposée sur le côté de l’ongle du majeur de marlowe pour l’empêcher de déblatérer jusqu’à l’épuisement. fronçant légèrement les sourcils, elle corrige son erreur de bout de ses doigts également manucurés : beige chamonix dans un style beaucoup moins ostentatoire, donnant un lila un aspect plus affriolant encore. « et toi, c’est quoi ton truc? » as in ‘quel est le fardeau que tes parents – vivants ou non – t’ont légué et que tu traînes maintenant comme une ombre?’ as in ‘qu’est-ce ce qui fait de toi qui tu es?’ as in ‘dis moi quelque chose sur toi. n’importe quoi.’ « c’est marrant. (ça ne l'est pas) ça fait un moment qu’on se connait et j’ai l’impression d’en savoir si peu. » enhardie par la proximité ou simplement le manque d’attention donnée à la situation au profit des ongles peints avec soin, kana feint la nonchalance avec une habilité qui ne lui ressemble pas. à croire que ce n’est que lorsqu’elle est trop occupée pour le constater, qu’elle sociabilise le mieux.
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MessageSujet: Re: cotton-filled girls (marlowe)   cotton-filled girls (marlowe) EmptyVen 26 Juin - 19:32


d’une envolée de compliment, marlowe n’en fait rien. elle décide de rester dans le silence, à l’observation trop rigoureuse pour prendre en compte l’étonnement de kana face à sa demande. se serait lui donner envie de faire demi-tour, de reprendre son exigence alors qu’elle  n’est pas du genre à prendre les décisions hâtivement, tout sert son but. le reste n’a pas sa place. et pourtant d’une atmosphère qui se fait plus ouverte elle se demande pourquoi elle offre une telle opportunité à kana. elle qui ne manque pas de la rembarré au moindre souffle trop bruyant, à souligner la gênante permanente qu’elle représente dans la bulle parfaite de la reine des abeilles. la mine distraite d’une journée difficile, son regard ne fait que retomber sur les mains de la brune, des gestes minimes mais d’une précision folle, délicatesse douce dont marlowe est rarement la destinataire. les autres trop peureux de venir la toucher sans un accord tacite, à juste titre. c’est quand le regard se fait noir qu’il faut s’éloigner de la jeune nilsen, trop prise dans sa fureur du monde pour freiner ses ardeurs de vipères. mais présentement son esprit divague, la voix mélodieuse de kana vient la bercer dans une sourdine tendre qu’elle ne contrôle pas, inconsciente de son état jusqu’à ce que l’intonation se pointe vers le haut, indication sans surprise d’une question qui lui est destinée. mon truc ? les mots répétés en signalement d’une transe finie abruptement, première fois qu’elle laisse sa garde devant l’autre. prête à arracher sa main et partir, la frustration sous la langue de s’être fait avoir dans un piège invisible et inexistant. regret instantané de s’être engagé dans une conversation concernant la famille, sujet devenu trop sensible, elle qui ne manquait pas de se vanter des mérites de la sienne. le silence a remplacé tout cela, le doute et la nostalgie d’un temps qui n’existe plus désormais, qu’elle évanouie dans ses insécurités qui la rend malade de jalousie de n’importe quelle démonstration familiale. le succès, l’argent, le mensonge. choisis ton poison. elle en dit trop ou pas assez, la mâchoire serrée d’une réponse avec trop de mordant contre la mauvaise personne. marlowe dans la désillusion d’en vouloir à kana pour lui poser une question si stupide. et pourtant l’estomac se retourne de ne pas savoir trouver les mots qui feraient bien, de trouver une invention d’une harmonie supérieure, à en venir souffler l’autre. elle n’y trouve rien, aucun moment qui reflète du bonheur dans les souvenirs qui s’accrochent dans sa mémoire.il n’y a qu’elle, elle et les sourires d’encouragement quand elle gagne, regards de déception dans elle n’est pas première en tout. les éclats de rires trop inhabituels pour les compter avec précisions, les liens d’un thème particulier. moment de partage déchue sans s’être jamais monté au rang de priorité. on a pas de truc. tristesse dans la voix qui se fait basse, qui manque de soleil et de chaleur brillante pour les identifier comme du marlowe nilsen tout craché. elle met un point final à la conversation sans le dire explicitement. elle commence déjà à avoir cette voix, celle qui gère la cadence en temps normal, celle qui lui hurle qu’elle devrait se taire, qu’elle en dit trop, qu’elle est pathétique de se lamenter sur quelque chose d’aussi insignifiant. alors elle se reprend, le fil de son centre la tire vers le haut, la posture retrouvée de la personne désintéressée qu’elle montre au quotidien. whatever.  elle clôture son monologue qu‘elle préfère oublier par un geste qui lui ressemble plus. la main libre tendue vers le bento qui l’attire plus que sa pauvre salade, à en prendre un du qui ne lui appartient pas. sans l’ombre d’une excuse ou d’une permission demandée, elle vient voler un bout de légume soigneusement coupé avant de l’apporter à ses lèvres. un bruit de satisfaction culinaire vient résonner dans sa gorge alors qu’elle regarde une nouvelle fois kana avec toute l’assurance qu’elle possède. un retour au statuquo qu’elle commençait à perdre. elle prétend en savoir si peur sur marlowe et elle ne peut que répondre tant mieux dans ses pensées. une caresse rassurante que l’autre soit encore dans le flou total de sa personne. qu’elle ne puisse absorber que ce qu’elle lui donne et rien d’autre. le secret d’une adoption pèse déjà trop dans la balance. et pourquoi tu crois que c’est le cas ?  une curiosité qui vient gratter son esprit, l’envie d’en savoir plus, d’avoir la satisfaction de se dire qu’elle réussit bien le jeu de la vie. de la préservation nécessaire qu’elle exige d’elle-même. la poussée trop forte pour être arrêté d’une simple bonne intention envers elle. la carapace encore trop dure pour venir se fissurer sous le regard observateur de kana. même si sans le vouloir, l’attention palpable l’attire toujours, marlowe désireuse d’en voir toujours plus, que l’autre ne détourne jamais ses yeux, ses pensées. à se fixer sur sa personne sans qu’elle n’ait besoin de réciprocité quoi que ce soit. mais j’ai hâte de savoir le peu que tu crois savoir sur moi. je t’en prie t’arrête pas là continue. le manège royal reprend alors qu’elle lui donne son autre main, inspecte les travaux finis, sur décision précaire de devoir lui souligner son incapacité à effectuer quelque chose de si simple. mais dans son malheur elle n’y trouve rien à redire, se contente du silence l’air de rien.


@kana shinohara

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MessageSujet: Re: cotton-filled girls (marlowe)   cotton-filled girls (marlowe) EmptySam 1 Aoû - 19:46

kana shift légèrement sa position sur le banc, passant de face à une orientation trois-quarts, une oreille tournée vers marlowe et le reste du corps plié au-dessus de la tâche à l’œuvre, dans une minutie débordante. elle vole son temps, plus qu’elle ne le prend – chaque coup de pinceau un clou dans le cercueil de leur bref instant d’intimité. malgré la distraction, kana écoute avec l’attention qui la caractérise, fredonnant un « hm. » d’accord ou d’encouragement à l’évocation des vices nilsen. les yeux qu’elle lève sur marlowe sont inquisiteurs, puis immédiatement déçus. la vulnérabilité engendrée par un semblant d’aveu est remarquée des deux côtés de la table, appréciée cependant par seulement une moitié de la discussion. d’une voix presque douce, défaite comme jamais auparavant, totalement un-malorwe-like, elle se rétracte comme brûlée par ses propres mots, à nouveau réfugiée derrière l’abri de son éternelle apathie. kana soutient son regard pendant encore une seconde avant de juger qu’il n’y a rien à y trouver. lentement, à la manière qu’on a de s’éterniser devant les portes dans l’espoir d’être invité à rester, elle arrache ses opales à celles de marlowe et les force basses, de nouveau sur la tâche, non sans l’espérance d’être rappelée dans un battement de cils, dans un clin d’œil, dans une dilatation de la pupille. il n’en est rien. marlowe balaye le sujet d’un ‘whatever’ caractéristique et kana prétend ne pas relever l’impatience trahissant la précipitation de son geste. la distance est réduite d’un unique pas. un minuscule, insignifiant, tout petit pas – plus frustrant que pertinent. elle se tient là aussi proche que ‘proche’ peut être, mais ‘proche’ est encore trop loin. la vérité existe au-delà de cet instant ; en dehors de la dynamique d’une queen bee et de son ouvrière, mais finit étouffée dans la nonchalance d’un légume mangé du bout des lèvres. kana se tient sur le seuil et n’aspire qu’à enfoncer la porte. pour la première fois depuis qu’elle a commencé à compter, marlowe – la vraie marlowe – se tient à moins d’une longueur de bras, séparé d’elle par la plus fine des cloisons de glace. sa reine, pense kana, n’est faite que de choses si fragiles. de verre et d’un papier assez fin pour y voir à travers. l’illusion est transparente, évidente au premier signe de déchirure. il n’y a que le secret de polichinelle pour tout guérir et la promesse de faire comme si l’on avait rien vu. mais kana en a assez de faire comme si elle n’avait rien vu. kana voudrait lui hurler qu’elle l’a vu et qu’elle se languit de la voir encore. kana rêve de la voir encore. peut-être qu’elle ne devrait pas. she knows better que de courir après les oiseaux pour les enlacer parce qu’incapable de simplement les observer de loin. she knows better que de brusquer marlowe, que la forcer derrière des portes dont elle ne partagera pas la clef. kana connait toutes les règles et les répète par cœur mais elle s’ennuie de ce jeu dans lequel personne ne gagne. « je crois que tu n’as pas envie que les gens en sachent beaucoup sur toi. » la pause réglementaire suivant le premier pas posé sur un lac gelé, tâtant du bout du pied l’épaisseur de la glace ; dans l’attente d’un appui ou d’une chute dans les profondeurs. puisqu’elle ne sent pas encore la morsure des eaux glaciales se refermer sur le pendant de sa langue, kana continue. « tu ne trembles jamais. quand tu marches dans les couloirs, tu ne te décales pas, comme si c’était évident que le chemin allait se dégager devant toi. » l’image classique de la procession des meanies lui revient en tête comme une pensée intrusive. kana considère les regards en rétrospective, tous collés au passage du quatuor et quel spectacle, n’est-ce pas? un défilé de petits mensonges bien cachés dans les dents de ces filles, des musées ambulants de doutes et de terreurs, des reines de l’hypocrisie. la trompeuse, la cruelle, l’overcompensating, l’oubliée. ce qu’elles sont, ce qu’elles ne sont pas, ce qu’elles prétendent être. kana les considère toutes et arrive à une conclusion qui l’attriste : elle aimerait simplement que ce soit un peu plus facile de dire la vérité. alors voilà, elle dit la vérité. « tu es méchante, presque cruelle parfois. tu es arrogante. tu penses que tout t’es dû – et honnêtement, je ne suis pas certaine que tu ais tort. ta confiance en toi est intouchable. » bien qu’elle s’efforce à parler d’un ton égal, les mots dégoulinent de sa bouche avec une hâte peu contrôlée. c’est comme s’ils avaient toujours été là, cachés sous ses lèvres, n’attendant que le moment propice pour sortir. et enfin, ils sortent. ils se répandent dans le no man’s land entre les interlocutrices, emplissant le silence, bravant les représailles. kana s’applique à donner à sa voix un ton matter-of-fact like. ce ne sont pas des insultes, c’est une invitation. « du moins c’est l’impression que tu veux donner. tu n’es pas aussi discrète que tu le penses. quelque fois, quand tu penses que personne ne te regarde, tu as l’air différente. moins marlowe et plus humaine. » la deuxième main est finalement peinte dans sa totalité. il n’y a plus rien pour les distraire. kana lève les yeux et soutient le regard de marlowe pendant longtemps. même lorsque la fixer lui devient insupportable, elle s’obstine. un ‘je te vois’ prononcé en silence. « dans ces moments-là, t’as l’air… je sais pas… réelle? » elle n’ajoute pas qu’elle la préfère comme ça, qu’elle adore ces quelques secondes de réalité volée bien plus que les autres centaines heures de demi-vérité. elle n’ajoute pas non plus que la raison pour laquelle elle a remarqué cette différence en premier lieu est qu’elle fait toujours attention à marlowe, qu’elle s’intéresse à elle pour de vrai. elle ne lui confie pas tout ce que ça lui coûte de détourner les yeux quand elle se rend compte qu’elle la fixe depuis trop longtemps. elle ne lui dit pas à quel point sa cruauté la tue, non pas dans ses mots mais dans sa présence à l’orée de sa portée, juste assez proche pour se languir d’elle, se languir d’être plus proche, trop proche, assez proche pour les confondre. en fait, kana ne dit rien d’autre pendant un long moment. son silence retombe lentement, palpable poussière d’une énergie désormais épuisée. de son côté de la table, kana remonte ses pieds sur le banc, genoux serrés contre sa poitrine et y pose son menton. elle ne regarde plus marlowe, mais un point à travers elle, quelque part sur l’horizon. « dis marlowe, puisqu’on est honnête… » toute la hâte a quitté son langage. l’a remplacé une certaine absence, comme une légèreté dans la voix. c’est à son tour de ne pas trembler. contrairement aux attributs qu’on lui donne, kana n’est pas timide. elle est simplement silencieuse. docile à l’excès, elle patiente, se jetant dans les ouvertures à la moindre occasion. faute de ne jamais les avoir reçu, elle connait l’importance des mots justes et les économise pour les situations comme celles-là, là où elle est certaine qu’ils seront reçus. est-ce que j’ai fait quelque chose pour te déplaire ? pourquoi tu me détestes autant ?» son regard revient à marlowe. à la marlowe à l’intérieur de marlowe et c’est à elle qu’elle s’adresse. si elle ne doit plus jamais la revoir aussi vulnérable qu’à cet instant précis, elle aura au moins pour elle la satisfaction d’avoir essayer de l’atteindre. par tous les mots et tous les gestes, elle aura essayé. de toute façon, kana n’a jamais su se contenter de seulement regarder les oiseaux.
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MessageSujet: Re: cotton-filled girls (marlowe)   cotton-filled girls (marlowe) EmptyDim 2 Aoû - 18:43


tu es méchante, presque cruelle parfois. jusque là kana en avait fait une description partielle, des observations que marlowe attendait depuis le début. et pourtant elle pensait que l’autre se serait arrêté à ce point. à la marlowe qui s’impose devant les autres comme une force qui écrase son pouvoir et sa présence sans rien demander. accords et consentements bafoués par une gamine qui a besoin de sa dose de lumière pour exister vivement dans la mémoire globale de l’atmosphère dans lequel elle grandit. la belle, l’imperturbable, la barrière solide qui ne laisse rien passer. une esquisse de sourire aurait pu se former sur les lèvres de l’intéressée, se dire avec satisfaction que kana n’a rien de plus. qu’elle se pensait trop sur d’elle avec un résultat assez pauvre, de quoi gagner la main facilement sans avoir à répondre de plus qu’un « c’est tout ? ». mais alors que marley dévie son regard sur la bouche de kana, elle voit lentement ses lèvres laisser glisser des paroles qui résonnent dans l’espace. la nouveauté n’est pas présente, ce sont des mots qu’elle entend au détour d’un couloir, réflexion habituelle qu’elle voit dans le regard de ceux qui transpirent de jalousie ou d’aigreur. mais alors que c’est kana qui prononce ces mots. et derrière sa voix il n’y a aucune réprimande, aucune intonation désagréable ou haineuse. laisse marley déminue d’armes sur lesquelles rebondir pour détruire on argumentation. elle ne lui laisse que des faits d’un ton presque admiratif, d’un paradoxe dont la reine ne saurait se défaire. faire sens d’une représentation qui ne devrait pas l’atteindre autant. elle aurait pu se trouver des excuses, serre sa mâchoire de rage avant de cracher un venin personnel et de partir loin, laissant les paroles sur le banc. rien ne lui vient et le silence s’installe comme la seule solution possible pour ne pas perdre pied. elle en laisse même sa main dans celles de l’autre, l’idée de lui arracher d’un coup de griffe était facile, comme pour sectionner un fil conducteur qui donnait à kana beaucoup trop d’informations pour son propre bien. si la raison était réveillée elle se prendrait une vague de punition pour se dire qu’elle n’aurait pas dû lui laisser la parole. kana a profité d’une porte ouverte pour tirer férocement sur l’armure fragilisée de marlowe.

moins marlowe et plus humaine. réelle. moins marlowe. plus rien ne fait de sens alors qu’elle peine à comprendre les paroles de l’autre. elle espère presque y déchiffrer une menace ou un rien pour l’aider à identifier le vrai message derrière tout ça. rien ne l’aurait prévenu d’une instance où elle se sentirait conne, incapable d’une remarque bien placée pour se débattre. à la place des mots venus de loin, ceux qui sortent du fin fond de son esprit prennent place. être réelle ça n’existe pas. on est toujours ce que les autres veulent voir, ce qu’on veut qu’ils voient. j’aurais pu être le plus « naturel » possible qu’il y aura toujours une perception différente quelque part.    une réponse bien énigmatique, quelque chose qui reflète marlowe au mieux et en même temps dépeint quelque chose d’étrange et de dérangeant, qui ne colle pas avec le personnage. être humaine n’est pas un état qui me satisfait. elle ne saurait même en donner une définition correcte, l’ignorance d’une caractéristique qu’elle ne connait pas et qu’elle prend comme maladie de la société. humaine ? les associations faussées lui donnent passif, doux et naïf comme synonymes. défauts qu’elle voit chez les autres et qui reflète de loin la personne qu’elle voudrait devenir, celle qu’elle s’efforce à montrer.

tu me détestes. parce que t’es un putain de radar à faiblesse. la réponse évidente qui la fait sortir de son attitude léthargique et passive. la vulgarité sur la langue, dérangement d’un tableau parfait qui est témoin d’un tempérament un peu trop sanguin. d’une perte de patience sur un sujet qu’elle sait encore plus bancal que le précédent. ses yeux ne peuvent s’empêcher d’observer les alentours, de checker les têtes le regarderaient, à être témoin de sa réaction. alors qu’elle n’y trouve personne, on corps se met en action tout de même, à se lever de son siège dans un semblant de départ théâtral, de là à conclure la conversation nette. elle se retrouver pourtant à  s’assoir gracieusement aux cotés de kana. les étapes brulées d’une distance qui au fur et à mesure s’écroule pour donner place à du jamais vu. marley prend ça comme l’excuse d’une discrétion nécessaire aux mots qu’elle veut prononcer. elle en fait un spectacle de douceur qui lui est étranger, à son tour prendre le vernis, symbole de paix, et décoller une main de ses jambes pour y peindre sa couleur. d’autres symbolistes auraient pu y trouver un semblant de propriété, de marque de possession évidente. tu.. sais quelque chose qui est hors de mon contrôle. t’es devenu un rappel constant de ça, à chaque fois que j’te vois. les mots interdits, ceux qu’elle ne veut même pas prononcer dans la crainte d’une incantation qui lui serait fatale, d’un tout qui est trop pesant pour sa personne. à presque espérer que kana ne se souvienne plus du sujet en question. de son adoption révéler involontairement à l’autre, il y a des mois de ça maintenant. d’une conversation qui est toujours restée en suspend depuis, jamais marley n’a sentie le besoin de venir en parler. la logique éternelle de ne jamais ressasser ce qui pourrait devenir funeste. entre les mains d’une âme trop libre et hors de sa portée. parce que parfois tu me vois pas comme marlowe.  depuis elle a réussi à mettre sa main dessus, aussi figurativement que littéralement maintenant. mais ça ne retient pas les échos répétitifs de lui hurler de faire attention, de ne pas lui faire confiance, qu’écraser la pureté de kana la libérerait temporairement d’un poids. et je.. je déteste ça. la peur. elle a failli sortir comme traitresse d’un instant dont elle devait prendre le contrôle, en avoir la maitrise totale et atténuer les attentes intimes d’un aveu que kana essaye de soutirer. elle remonte son regard vers celui de kana, une pause qui s’effectue comme un sablier renversé. elle relâche doucement sa prise un peu trop ferme, laisse la pulpe de ses doigts glisser contre le poignet délicat de la brune, prêt à en sentir son pouls, geste inconscient de s’approcher à son tour d’une vulnérabilité qui pourrait s’être graver dans le rythme cardiaque de l’autre.


@kana shinohara

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