| Sujet: gonna be you and me (violette) Dim 28 Fév - 17:09 | |
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gonna be everything you, you ever dreamed
Une fois n’est pas coutume, un abonnement donné depuis de longues semaines. Nuit froide, ça maudit de ne pas avoir de quoi se réchauffer, ainsi que les lumières allumées dans l’ancien salon que tu considérais comme le tiens. Combien de fois t’as vu ton père rentrer, complètement arraché, son pauvre gosse le tenant sur ses épaules avant de le balancer sur son siège, qu’il te disait que t’étais à la fois un petit con qui ne serait pas capable de réussir dans la vie, mais qu’à l’inverse de lui, tu pourrais gérer son bar d’une bien meilleure manière que lui. Pour sûr, c’était pas quelque chose de bien compliquée, puisque t’avais déjà le mauvais rôle, celui de chasser les autres soulards pour fermer les portes et rentrer à la maison dans le vieux tas de ferraille que tu conduisais, probablement tout aussi éméché qu’il ne pouvait l’être. Tu scrutes chaque centimètre de cette ancienne demeure familiale, qui n’a jamais vraiment habité l’amour d’une famille unie. Maman étant partie trop tôt, quand tu recevais pas les coups de ton père parce que tu lui avais arraché sa femme. C’est pas de ta faute si elle t’aimait plus qu’elle n’aimait son mari quand même ! Combien de fois tu t’es enfermée dans ta chambre à frapper tout ce qui pouvait atterrir entre tes mains ?
Ta chambre, cette chambre d’ailleurs ! De son éclairage tamisé, celle qui semble te guider jusqu’à la vitre fermée. D’un pas discret, chaque recoin de cet ancien foyer que tu connais sur le bout des doigts. D’une facilité déconcertante que t’as grimpé le mur menant jusqu’à cet étage, ton étage, sans te faire remarquer, on leur a dit avant de signer que parfois des petits rats grouillaient au sous-sol ? Sûrement pour ça qu’ils n’inquiètent pas d’entendre quelqu’un crapahuter jusqu’à la destination désirée. “Ouvre putain j’me les gèle !” Le ton bien que discret est autoritaire. Un instant t’aimerais éviter qu’elle n'ait à se lever de son lit, tout arrêter avant qu’il ne soit trop tard, pas pour toi, pour elle, pour cette sensibilité, cette fragilité qui t’as, mine de rien, attiré dans ses filets. Qui veux-tu vraiment convaincre ? Elle ou toi ? Le bout des doigts qui cogne contre la fenêtre, pourtant bien au courant que tu lui rendrais une petite visite nocturne. Pas la première fois que tu t’y rends et certainement pas la dernière.
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