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 underbelly (gray)

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Parker Calverley
Parker Calverley
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MessageSujet: underbelly (gray)   underbelly (gray) EmptyMar 23 Fév - 16:49

so let's say, in the story, I was human
and made of human-things: fear,
and hands, underbelly, and blade. let me

say it plain: I loved someone

and I failed at it. let me say it
another way: I like to call myself wound
but I will answer to knife.


Twenty till curfew. L'annonce est faite à travers la porte entrouverte par un pion con ou condescendant —comme s'ils encouraient le risque d'oublier leur putain de bedtime— et est reçue avec un panel de grognements sans destinataire : il est déjà rentré. À cheval sur le banc d'une table de pique-nique, Parker est silencieuse car elle s'applique. Du pin, à vue de métal, pas son matériau rêvé à vandaliser mais elle s'en contente. C'est tout ce que Parker fait these days ; s'en contenter. Le S a posé problème. Trop courbe pour mordre le bois. Il s'est obtenu dans l'effort et la patience, ce que la discipline a toujours imposé. La lame est plus adaptée aux angles. Par extension, Parker aussi. Force des choses, elle s'est mise à détester les S, ceux de sister, sur les marches menant au trailer, ceux de pussy contre la porte des vestiaires. L'étrange superstition de la morne cartésienne a beau s'être développée à la pointe du couteau, elle a eu le temps de se propager jusqu'à tout le reste. Jusqu'à tacher l'ouïe. Glissé entre les lèvres qui se taisent, il est le pire des sons car deux rangées de dents serrées ne l'arrêtent pas. "That unmerciful hiss, and the way it screams in quiet gossip like a dog whistle." Thank fuck son nom n'en est pas gangréné. Elle prend comme un signe catégorique que Mul et Ken en soient vierges elles aussi. Ryan l'était. Sa mère pas. La règle se prouve ailleurs, devient self-fulfilling prophecy. S comme selfish. S comme seventeen. S comme that fucking Sooner State. Une fois le double méandre réalisé à sa convenance, all smooth sailing from there. Le reste de l'alphabet limite ses détours. Le L qui vient à la suite tient du niveau débutant, alors elle force le trait. L'enfonce profondément dans le banc, déverse des hectolitres d'impuissance à l'intérieur de la tranchée coudée. Car S comme SLUT, surtout, le graffiti à l'indélébile apparu hier sur la porte de sa chambre, et c'est précisément là que le bât qui blesse a entaillé la chair. L'insulte déposée dehors alors qu'elle cherchait le sommeil à l'intérieur —somehow c'est ça, le pire. Qu'elle ait été là. Bien sûr que dans l'absolu, il est possible que ça concerne sa psychopathe de camarade de chambre. Parker a 99 problèmes mais se prendre pour le centre du monde n'en est pas un. Sauf qu'une vilaine certitude s'est emparée de sa gorge, et serre. Ça l'affecterait moins si c'était moins applicable. Le mot pénétrerait moins profondément si elle ne lui avait pas fait tant de place ; ça fait des semaines que ses courbes sont bloquées dans sa gorge et voila qu'elles ses manifestent maintenant sur son seuil comme un miracle ou un complexe. Ce qui l'amène ici, vingt minutes avant le couvre-feu. La fenêtre de sa chambre donne sur la cour. Parce qu'à Howard Penitentiary, les distractions sont rares (et que le châssis intérieur est en frêne, the dream) les ballets extérieurs lui sont devenus familiers. Aucun ne l'est plus que les fumeurs du crépuscule. Preuve à l'appui : ils doivent être une dizaine répartis dans l'enclos des grands félins, et elle est plus ou moins certaine d'être la seule qui n'a pas la clope au bec. Question de méthode scientifique, elle lève les yeux de son œuvre en cours, lissée par l'éclairage orange des néons contre la façade. Proven right aux nuages de fumée, mais c'est déjà même plus pertinent. Y a un groupe de trois mecs entre eux qui lui obstrue la vue, mais elle sait qu'il est là, assis sur les marches. Comme tous les soirs. Elle voit ses pompes et le bas de son jeans entre les Timberland du plus bruyant du trio. Redescend les yeux vers sa dégradation de propriété au nez et à la barbe des autorités compétentes car personne n’en a plus rien à foutre de la table et qu'elle n'est pas la première à s'y attaquer —hey, au moins elle ne fume pas, au moins elle n’a jamais touché une clope, véritable role model du mon-corps-est-un-temple, et si ça sera une putain de torture de rentrer dans sa piaule avec les cheveux qui empestent la nicotine, ce sera entièrement la faute du tabagisme passif et pas du tout celle de la mémoire sensorielle thanks for asking. Elle est à mi-parcours du U quand son obstacle (son tampon) à trois têtes jette les mégots, range les briquets, et rentre. Ils contournent Gray en file indienne et disparaissent à travers la porte derrière lui. Elle le voit sans le voir, le regard dévoué à l'ouvrage entre ses jambes mais l'attention projetée à dix mètres. Par principe ou par lâcheté, elle prend le temps de finir son U avant de lever la tête. Finit par le faire menton en premier, pour protéger le crâne ou offrir la gorge. Croise son regard immédiatement. Parker sent un muscle tressaillir dans sa mâchoire et s'imagine pitoyablement voir la même réaction chez lui. S comme single. Elle s'apprête à lui demander s'il n'a rien à lui dire, mais s'arrête sur l'entrebâillement des lèvres car la question est trop facile à manipuler, à retourner, ça revient à offrir le taser pour se faire électrocuter. All bravado, elle plante son couteau dans le banc et change son fusil d'épaule. "C'est toi ?" lancé avec les poumons à travers la distance, dix mètres de béton fissurés de verdure jaune. Ils ne sont pas seuls dans la cour, mais tant que c'est vague, elle s'en fout. L'avantage d'être avec le bas du panier, c'est qu'ils ne peuvent pas se regarder de haut. "Je veux dire, c'est minable, donc c'est probablement toi." Qu'il sache de quoi elle parle ou non, qu'il soit sincère ou pas, tant pis, elle s'est convaincue qu'elle reconnaîtra dans ses yeux le flicker de responsabilité, s'il existe. Elle s'est convaincue qu'elle le connait toujours.
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Gray Marsh
Gray Marsh
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MessageSujet: Re: underbelly (gray)   underbelly (gray) EmptyMer 24 Fév - 13:02

Vingt. Ca fend l'air, bien trop au-dessus de son crâne pour faire bouger ne serait-ce qu'un cheveu. Et à bien y regarder, rien ne bouge, ni le regard qui fixe ce qui se veut le vide - et non traverser les entrailles d'un connard pour d'une percée mystique fixer ce qui se trouve derrière- ni les lèvres soudées, sacrosainte fermeture qui ne saute plus que pour une bonne ou une très mauvaise raison. Les conversations de coin de filtre de clopes ne l'intéressent pas -plus- et s'il était l'incarnation typique de l'idiot bruyant qu'il tente d'éventrer à la force des prunelles, il a switché pour se ranger à l'opposé taciturne qui s'applique à faire apparaître entre deux froncements de sourcils don't even try. L'oreille est aussi hermétique que la bouche, les frontières sont étanches au dialogue qui se joue à deux ou trois pas de lui, l'esprit vagabonde, ou plutôt tourne de façon cyclique, incrémente à chaque nouveau tour le compte des rancunes. Il sait qu'elle est là comme les animaux sentent les choses qui se trament sans avoir besoin de poser les yeux dessus. Pas une question de prédation, juste de savoir, parce qu'il est convaincu que si le tympan est mort pour les blagues sur la prochaine soirée, l'organisme capte les plaintes du matériau contre la lame, comme si elle gravait à même l'os, le temporal vibrant à chaque mouvement du poignet, chaque coup de griffe dans la saignée où elle place toute l'application qu'elle sait pas trouver le reste du temps. Dix-neuf. La cigarette se consume, vacillant de façon imperceptible entre l'index et le majeur. Les poumons se vident passivement. C'est que des conneries tout ça, des sensations fantômes échappées d'un passé qui colle plus volontiers au corps que le présent. Il le sait par habitude. Comme un sale réflexe. Au mieux des acouphènes, logés au fond du crâne, qui grignotent du terrain, qui reviennent tous les soirs, parce qu'il sait quelle fenêtre éviter du regard, comme le châssis lui-même le fixait déjà bien assez, pour toutes les fois où ça a été lui le connard, lui le fautif, lui l'enflure qui a cru qu'il pouvait prendre sans donner, que ça passerait, que c'était acquis. Un genre de punition, le karma qui ricane, non content d'avoir oeuvré pour les faire partager le même béton inhospitalier, faut aussi faire avec les sens qui mentent et trompent. Accurate. Les douaniers finissent par lever le camp, abandonner la frontière et c'est là que des muscles mésestimés se réveillent. La ligne droite est parfaite, pas un écart d'un demi-centimètre : le regard ne peut tomber que sur elle, et ça palpite instantanément sous la peau, une douleur enflée, brûlante, qui se rappelle à lui au rythme du sang qui frappe entre les tempes. Il voit l'humiliation, il voit le dégoût, il la voit la colère, l'affront d'être l'idiot qui s'est toujours cru protégé, que ça arrivait qu'aux autres, que c'était toujours lui qui maitrisait tout dans sa vie, les bons comme les mauvais choix. Plus là. Il voit la colère. Il voit qu'elle, elle s'exprime dans son loisir créatif comme si tout était aligné dans le ciel, et il se raconte qu'elle le vit bien, tout en lui souhaitant de le vivre aussi mal que possible. Ca macère à l'intérieur, il y a jamais eu d'eau de rose, mais quoique ce fut ça a officiellement tourné. Dix-huit. Elle lève le nez, le menton et l'aura projetés rencontre le stoïcisme d'un regard qui s'entraîne depuis un long moment à la darder comme s'il pouvait fouiller jusque dans les tréfonds de son organisme et ne rien éprouver d'autre qu'une indifférence lisse mais néanmoins agressive dans sa solidité profondément campée. C'est à celui qui lâchera les chiens ou les syllabes en premier et s'ils sont tous les deux excellents pour le premier cas, l'Histoire a déjà largement prouvé qu'ils étaient  plus pingres sur dans le second. Le Penseur Légèrement Rancunier rompt l'immobilisme au profit de la cigarette, continue le même manège comme si le vide appelait le vide, que la regarder revenait à fixer l'estomac du type précédemment planté là. La question lancée - crachée, avec son lot sous-jacent de reproches qu'elle devrait garder pour elle, parce que si physiquement elle est celle qui a le couteau dans la main, métaphoriquement il considère avoir lame bien plus tranchante qui s'impatiente de mordre sa chair- tape dans le mur au-dessus de l'épaule, revient avec un écho qui n'intéresse personne. De toute façon ici les dialogues de canidés ça arrive douze fois par jour. La compréhension ne cherche pas à se creuser immédiatement, l'instinct bondit, se cabre, rue. C'est elle. Tout est de sa faute à elle. Mais ça parait plus approprié de tirer une dernière latte et d'écraser le mégot comme un avant-goût, le râper sur le sol juste à côté de sa semelle. Le corps se déplie, les talons réclament à tourner, ignorer ce bordel ; rester ça reviendrait à continuer de tondre la pelouse avec la tornade à l'horizon mais la jugeote et le bon sens il les a abandonné quelque part entre ici et là-bas. "Tu reconnais que j'aurais eu des raisons de le faire. Coupable de quelque chose peut-être ?" C'est une assertion, une sentence et aussi un warning, une façon de mettre en alerte son instinct de survie, de lui inoculer le doute comme une maladie. Parce qu'il s'est bien gardé jusque là, de lui sauter à la gorge pour déchirer ce qui est déjà mort - même si, en terme de gestion de cadavres, ils s'y connaissent bien-, d'enfoncer les doigts dans la plaie, de triompher sur le charnier en proclamant qu'il Sait, le barage n'est jamais au maigre que lorsqu'elle ouvre la bouche. Au lieu de disparaître, d'être le plus intelligent des deux il fait ce qu'il n'a jamais su éviter : répondre à l'appel de Parker, rentrer dans l'eau glacé pour savoir qui des deux est le plus apte à noyer -puis sauver, pour mieux retenter de noyer- l'autre. Il s'approche, jusqu'à toiser l'oeuvre minimaliste qui confirme la supposition émise des origines d'un dialogue soudain. Ça a pas mis dix minutes à se propager le matin, la nouvelle murmurée dans toutes les bouches avides d'une dose d'excitant dans ce taudis institutionnalisé. Pas son genre à lui, trop discret, trop bref. Il rêve de ravager sa chambre, de foutre ses affaires et son matelas dehors à la pluie, de trouver le seul truc qui a de la valeur pour sa moelle, de l'en priver, de la sevrer dans la violence pour un jour ou deux. Mais écrire sur sa porte, aucun gain, l'adrénaline absente, ça manque d'attrait. Pourtant quand il l'a appris, il y a eu conflit. Un coin de bouche s'est relevé, satisfait de ce genre de claque sur le sommet du crâne, juste assez humiliante pour mettre en tension les nerfs, pas assez pour pouvoir s'en dédouaner facilement. L'autre côté s'est crispé. La rancune envers Parker lui appartient exclusivement, et qui que ce soit le ou la demeuré à l'origine de cette prose, il a éprouvé un instant -juste un- l'effroyable envie de lui faire payer au centuple. En a résulté une grimace indistincte quoique réaliste du Calvaire interne. "J'aurais préféré le graver avec ton couteau." Plus efficace en guise d'insulte, de négation d'identité, de provocation, quoique lui, quitte à être minable, aurait visé un parkwhore histoire que même si elle change de chambre, le graffiti continue de pointer vers elle même dans l'obscurité, même à plusieurs mètres de distance. "Tu te crois bien placée en terme de moves minables ? T'as oublié de te regarder Cal on dirait." Il visualise le T sans peine, et il se demande pourquoi elle l'a pas écrit plus grand, quelque part où tout le monde ne verra que ça, car ça mérite pas la discrétion et la sécurité d'un truc planqué. "Le plus moche, c'est que c'est indélébile. Quand t'es une salope dans l'esprit des gens, c'est pour toujours."
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Parker Calverley
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MessageSujet: Re: underbelly (gray)   underbelly (gray) EmptyJeu 25 Fév - 18:51

Il éteint sa clope, gracieux dans son économie de mouvements et, prédateur aux aguets, Parker se tient prête à toutes les éventualités. Les prétentions de nonchalance déjà broyées sous les molaires, elle ne baisse pas les yeux. N'a même pas envie de se draper dans son laisser-faire habituel. The jig is up : elle fume pas, il fait froid, elle est là pour quoi d'autre ? Pendant une seconde de flottement, elle pense qu'il va tourner les talons et la possibilité suffit à lui tordre les abdos. Dans sa dichotomie self-medicated, la chair n'a que deux réglages : cacophonique ou assourdie, et cette journée de merde est jour de bruit car elle avait trop besoin des angles de son animosité pour chercher à les arrondir. La mémoire musculaire refuse de croire qu'il pourrait juste se barrer, l'ignorer, la laisser patauger seule dans sa bile. Trouver du silence là où elle a toujours cherché un écho serait une fracture plus définitive que la rupture ne l'a été. C'est pas qu'elle est heureuse quand il finit par mordre à l'hameçon ; juste que l'hostilité qu'il renvoie est toujours moins accablante que l'alternative. Ça inclut la demi-accusation. Belle tentative. Elle vise juste mais manque de force, et retombe sur le béton morne. Parker l'encaisse sans tressaillement visible. Se convainc que c'est Gray, of course he'd say shit like that. Dans la meilleure version de l'histoire, elle aurait le one-liner parfait à lui renvoyer. Ouais elle est coupable, coupable de l'avoir cru plus mature que ça, coupable de lui avoir rendu service en se barrant, coupable d'avoir call his bluff, mais rien ne fait l'affaire, rien ne vient à temps et intelligemment, donc les lèvres s'humectent et se serrent. Il se lève, avance vers elle, et la bravade se mange le recul d'une arme à feu. Maintenir la stabilité est un effort alors même qu'elle est assise, et sans avoir rien réfléchi au préalable, l'échange parvient à ne pas se conformer au plan. Non merci, elle se complaisait parfaitement dans la distance de sécurité et projeter la voix au dessus du no man's land. Parker s'interdit de baisser les yeux. Elle n'en a pas besoin pour savoir que les nouvelles fissures sur le banc scintillent comme du tissu cicatriciel, parce que c'est exactement ce qu'elles sont, de la guérison post-blessure, et alors qu'elle s'acharne depuis tout à l'heure à immortaliser l'insulte dans un endroit on ne peut plus public, là où ils la parcourront tous du bout des doigts, les tripes déclarent subitement le résultat trop intime pour que Gray ne puisse en être témoin. Sa cuisse tressaute avec l'envie se repositionner, martiale, venir recouvrir la zone affectée de la toile de son pantalon, mais c'est la fierté qui la retient par la peau du cou. Too far gone anyway. La seule option valable à ce stade, c'est de mettre les bouchées doubles niveau crânerie. "Nah. Un peu d'alcool et ça part." Elle anticipe la riposte facile qu'elle lui tend sur un plateau, low-hanging fruit qu'il n'est pas trop grand pour cueillir. Elle le prend de vitesse —plutôt mourir que d'être une cible si facile : "Et je m'y connais." La retenue est remarquable, s'exprime dans un snark désintéressé presque crédible. Elle s'en félicitera quand elle sera parvenue à desserrer les dents, qui grincent tellement sous les impacts que ne pas les avoir réduites en poudre jusque là compte comme une petite victoire. Y a l'accusation, mais y a aussi le surnom qu'il utilise pour la proférer, Cal, comme s'il y avait droit, comme si l'antagonisme pouvait se permettre quoi que ce soit d'autre que le prénom dépourvu d'affect. Ça griffe, et pour quoi ? Une insulte de plus —ou plutôt un bis repetita, same shit, médium différent—et elle n'a toujours pas obtenu de réponse. Elle soutient le regard de Gray, immobile, le menton dressé vers lui, sûre qu'il jubile d'avoir le high ground physique puisque c'est le seul qu'il leur reste. Sur les questions morales, ça fait longtemps qu'ils creusent. Elle le jauge, la poitrine concave menaçant d'imploser, et se demande distraitement comment la déflagration se manifesterait si elle était encore capable de ressentir suffisamment pour aller jusque là. Si elle fondrait en larmes ou lui sauterait à la gorge. À la place, la pression est acheminée sans encombres vers les paumes qui se contractent brutalement autour de ses cuisses. Avec un peu de chance, ça laissera une marque. Il lui restera au moins ça. Malgré tous les nobles efforts de Gray, elle est celle qui se blesse le plus. L'épiphanie est moche et froide. Ça sort tout seul, un bref rire sans humour, deux notes noires comme du pétrole. "Right... J'oubliais. Toi tu menaces juste." La main se referme autour du manche usé du couteau, qui scintille bleuté, plus mystique que menaçant, "All bark, no-" et tire "bite." L'effort bref voile sa voix et accentue les tendons dans son cou, qui repartent aussitôt se tapir à l'intérieur du col baillant de son pull, apathie feinte dont elle maîtrise très mal les contours. Peut-être qu'une partie d'elle espérait une réponse à l'affirmative. Depuis qu'ils se sont criés leurs adieux, Parker jette des regards au dessus de son épaule. Attend de voir de quoi il est capable. Une revanche si banale serait à la fois déception et soulagement. À la place, le manque de représailles l'inquiète, présage le pire, ou pire que le pire, ne présage rien. Au moins, être une salope c'est être encore quelque chose. C'est avoir droit à une définition. Elle reprend l'ouvrage —minutes comptées avant de devoir le laisser derrière— mais sous l'examen de Gray, les deux traits qu'il lui reste à graver font figure d'aveu. La décision est réflexe ; elle entame une ligne verticale, mais la rapproche légèrement, échange son T pour un R. In memoriam de l'injure qu'il lui a enfoncée entre les clavicules. Un peu d'alcool et ça partira.
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Gray Marsh
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MessageSujet: Re: underbelly (gray)   underbelly (gray) EmptyMer 3 Mar - 23:05

Trop assurée à ses yeux pour que ça ne fasse rien vibrer, elle campe dans un demi-humour qui ne fera rien ni l'un ni l'autre. Elle a pas besoin d'injecter beaucoup d'effort dans l'entreprise pour enclencher les mécanismes classiques de la rancoeur et des réflexions acerbes. "Un peu d'alcool et on oublie, tout toi." On oublie qu'on est pas censée poser sa bouche sur celle du pote, pote dont on prône the friendship, only the friendship, and nothing but the friendship. Un peu d'alcool et on next son mec avec une facilité déconcertante. Ca passe au napalm l'ego, celui qui était sûr que si quelqu'un devait se barrer la tête haute c'était lui. Et puis qu'au pire, il arriverait quand même à tirer son épingle du jeu. Prendre ça par-dessus la jambe, pas plus ému que ça d'avoir un autre cadavre sur les bras. Perdre une meuf, c'est pas perdre sa soeur right ? Unless… Il y a quelque chose du domaine de l'écho, mais le premier qui osera avancer que l'attachement existe dans les deux cas mérite de mourir. Ca s'égrène dans la gorge avec pénibilité, alors que chaque tressaillement, chaque sursaut du derme sont scrutés avec une avidité à double tranchant. Regarder autant Parker c'est le dernier truc dont il a besoin parce qu'à force de tailler des encoches dans son bureau en ressassant tout ce qu'il y a à ressasser sur la ligne sinueuse les relie -still- tout n'est plus qu'une masse inextricable dont le bien est indémelable du mal. Il a besoin de toucher la blessure, s'assurer que rien ne cicatrise chez lui, toujours rappeler au corps comment saigner et ne pas laisser les bords de la plaie cautériser, sonder si chez elle ça provoque quelque chose, si elle dort confortablement en calant son oreille dessus - soit par indifférence, soit parce qu'elle a l'ignorance trop épaisse pour voir à travers. L'accord tombe sur le moins plaisant : pas lui qui viendra remettre en doute le fait qu'elle s'y connait. Les lèvres sont sèches, font tous les efforts du monde pour ne rien vendre : c'est tentant de frémir, retrousser sur des canines en guise de dégoût parce que ça fait du mal là où il espérait que ça fasse du bien, ou mieux que ça fasse rien. Se leurrer nécessite une rigueur d'acharné qui s'applique tous les matins et tous les soirs, régime drastique qui maquille ce qui pourtant est placardé partout dans le panthéon des souvenirs : n'a jamais autant réalisé qu'il éprouvait pour elle que depuis qu'il ne le doit plus. "Assure-toi de mettre l'alcool au bon endroit, histoire d'effacer et non pas confirmer l'insulte." Ca se veut presque un tips friendly, comme si la confidence était encore de mise, comme si les cordes vocales ne se refusaient pas à la moindre légèreté. Comme s'il était pas convaincu jusqu'à la moelle maintenant que dès lors qu'elle verse l'alcool dans sa gorge elle perd en fiabilité, qu'elle perd sa qualité de Parker pour n'être plus que la digne représentation de ces filles sans intérêt, au tempérament modelable dont le trait principal est avant tout leur capacité à embrasser qui vient. "C'est vrai que toi tu te complais pas du tout dans les petites trahisons de merde, t'es une redoutable meuf d'actions." Big Up à la grande Parker qui s'invente modèle alors que le seul truc qu'elle a su faire d'elle-même c'est creuser une tombe. Parce que de son point de vue elle est juste le cabot avec trop de dents qui ne sait mordre qu'en retour, l'effet boomerang basique qui n'a aucune gloire sauf celle de luire dans le naufrage. Le regard captivé par la lame qui incise, écorche à défaut de pouvoir atteindre autre chose, grave, imprime un morceau de Parker quelque part. "Au moins le banc se souviendra de toi, lui." C'est un mensonge éhonté, à commencer par les pieds qui s'enracinent là, rendent accessoires les minutes qui se décomptent, rendent démangeante l'envie furieuse de brûler à nouveau les poumons avec la nicotine plutôt que continuer à respirer l'air entre eux. A moins que la faute ne soit à imputer à la tension qu'elle trace entre eux avec moins d'effort qu'il ne faut pour marquer le banc. La raison est devenue aphone à force de braire de se tirer avant que ça ne devienne personnel - comme si ça ne l'était pas depuis que de l'oeil il avait embrassé l'extérieur aperçu le siège tenu sur la table de pique-nique, et c'était installé selon le même processus ritualisé, les pensées rivées nulle part ailleurs qu'entre elle et son couteau. Tout a déraillé beaucoup trop tôt pour qu'il s'en émeuve ou puisse maintenant feindre une indifférence sortie de nulle part : c'est le penchant suicidaire ou la folle envie de savoir si elle a du feu dans l'estomac ou juste de la bile tiédasse qui le font s'asseoir sur le banc et promptement saisir sa main qui tient le couteau. Précaution ou invitation à le sortir du bois pour s'essayer au muscle, personne ne sait pas même lui. Il voudrait avoir la force de faire souffrir ses phalanges prises entre lui et le manche mais la détermination est décevante, comme approximativement toutes ses attentes depuis un certain temps. "Qu'est-ce que tu voudrais que je morde chez toi ? Il reste rien non, en dehors de quelques insultes et des choix merdiques ? Rien, ni personne." Au moins, ils en sont au même stade, et il essaye de panser l'ego en se disant que c'est juste ça qui lui manque, pouvoir tourner la tête et se dire que different life, same shit, à quelques centimètres de son existence.
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MessageSujet: Re: underbelly (gray)   underbelly (gray) EmptyDim 7 Mar - 13:09

La lame qu'elle lui tend est émoussée. Rien dans les vertus de l'éthanol ne peut plus être retourné contre elle. Elle se les ait déjà toutes servies ; la génétique, le pitoyable, le fait que personne —surtout pas elle-même— ne lui ait jamais octroyé un respect comparable à celui qu'elle offre à sa flasque. En revendiquant la faille, elle lui retire les dents ; tout elle n'est plus insulte mais private joke. Gray, dans une rare démonstration de galanterie, obéit. Agit docilement le couteau procuré dans la plaie superficielle. Œillères verrouillées en place, Parker ne voit pas plus loin que le tacle facile. Les excès mais pas ce qu'il y rattache. Sous ce prisme, les attaques sont inefficaces car pas réellement avérées. De sa familiarité avec les fonds de bouteille est née la pharmacorésistance. Y a aucune quantité d'Absolut sur la surface de la planète qui la rendra gloussante et malléable, charmeuse et légère, même si putain, comment elle le voudrait. La lie n'a jamais servi qu'à orner de majuscules tout le vocabulaire qu'elle contient sobre, à rendre la background flou car il n'y a jamais rien eu à y voir. Alors non, c'est bien ça le problème, beaucoup d'alcool et elle se souvient toujours de tout, et ça devient facile de se dire que Gray se trompe mais que c'est pas son problème, qu'il est mesquin pour le sport. Par dessein, elle ne comprend que le très explicite. La simplicité de l'esprit est réelle, malgré et parce qu'elle est cultivée. Parker bat en retraite dans la persona de meathead dès que ça l'arrange, s'y sent à l'aise car l'espace exigu laisse pas ou peu de place à la marge d'erreur. Les lois de la physique réclament une réaction, et la mâchoire s'ouvre mais se bloque aussitôt, la base de l'os rencontrant de la résistance sous l'oreille. Le squelette reconnait ses limites avant que la matière grise ne se fasse une raison. Elle a rien à contribuer car dans le jeu du pousser l'autre dans ses retranchements, il est meilleur qu'elle. Il lui a jamais laissé la moindre putain de chance. Le straight-punch sur le menton replace l'os dans sa cavité. "Trahison ?" Scoff incrédule dirigé vers le banc, car maintenant que Gray est si proche, l'eye contact prolongé n'est tout à coup plus viable. "Trahison" ou la vraie insulte, le main act succédant à la première partie passable, et la morsure dans le bois devient vicieuse. Si ce qu'il faut pour marquer Gray c'est marquer Gray, lui graver la peau comme une pierre tombale, so be it. Elle lui balafrera son nom sur le front. Y a que par la force qu'elle parviendrait à lui arracher une preuve d'appartenance. De cathartique, ça passe tout à coup à tentant. He's asking for it —sa main s'enroule autour de la sienne et Parker doit se mordre l'intérieur de la joue pour ne pas laisser les réflexes lâcher le couteau. Elle a huit ans à nouveau, leur petit appartement d'Atlanta privé de courant pendant une tempête, et elle maintient la paume au dessus de la bougie longtemps après que le derme ait commencé à brûler, dédiée toute entière à l'action de mesurer l'intervalle entre le moment où elle ne devrait plus et celui où elle ne pourra plus, comme le délai entre éclair et tonnerre. Malgré lui, Gray lui rend service. Dans le fiel, lui fournit un point focal sur lequel concentrer son attention. Rien ni personne. Le corps entier snap comme un élastique à bout. Le couteau est un pommeau sur lequel elle prend appui pour se pencher vers lui, tandis que sa main libre agrippe le col de son propre pull, et tire. Comme pour lui prouver qu'elle a rien à foutre de ses allusions dévastatrices, qu'elle est puissante car elle est littérale, elle présente la peau nue de sa gorge —en défi ou en sacrifice, à ce stade, y a plus aucune différence. "Vas-y, get it over with! Qu'on passe à autre chose !" Pas tant un ordre qu'un feulement, et même à ses propres oreilles, la vulnérabilité à fleur de peau crisse comme des ongles sur un tableau. "Parce que si c'est pas toi, ma porte, ça veut dire que j'ai d'autres putains de problèmes !" Au dessus de leurs fumées respectives, les occupants de l'autre côté de la cour tournent le menton vers la leur, et ça demande tout le poids de l'attention non-sollicitée pour que Parker se rende compte de l'équation entre son coup d'éclat et l'acoustique qui prête à l'écho. Sa main retombe. On cue, la porte du bâtiment s'ouvre et le pion passe sa tête dans l'embrasure. Ça ne peut résolument pas être déjà l'annonce du couvre-feu mais elle se surprend à l'espérer, par vertu d'être the lesser of two evils. Maintenant qu'elle ne peut plus compter sur Timberland pour obstruer le champ de vision, elle est à découvert. Par conséquent, son arme blanche de contrebande aussi. Deux mains sont serrées autour du manche mais la pointe de la lame est visible contre le bois. L'instinct de protection est farouche et rôdé. Ses hanches pivotent vers Gray, une cuisse avançant soudainement sur le banc pour fermer l'enceinte. Ne sont plus visibles de l'extérieur ni l’œuvre ni le pinceau. Juste l'artiste et sa muse. C'est le réflexe qui a agi, les principes une seconde à la traîne, et le regard de Parker se jette sur lui dans un plaidoyer silencieux. Sous la prise de Gray, ses phalanges perdent en rigidité. Dégringolent d'un centimètre mais se rattrapent aussitôt. Ils se tiennent la main sur le banc, silhouettes trop proches injectées d'orage. Avec un peu —avec beaucoup— de chance, ça aura l'air d'une lovers' spat. Parce qu'elle répugne trop à admettre que, les yeux plissés, ça en est une. D'un regard furtif, elle désigne le couteau entre leurs doigts. Dans son aphasie habituelle, le laisse relier les points entre le cran d'arrêt, le surveillant, et l'occasion et murmure "vas-y, Gray. Mords."
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Gray Marsh
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MessageSujet: Re: underbelly (gray)   underbelly (gray) EmptyDim 7 Mar - 19:18

Le goût est nettement moins suave que prévu, le fruit croque trop, n'est pas mûr, ça agresse des attentes qui salivaient déjà d'éprouver le sucre d'une satisfaction épaisse, celle de la regarder se débattre inutilement. Ca n'est pas seulement de la déception mais un âcre relent déplaisant : elle a d'autres problèmes que lui et pour une seconde tout ce qu'il voit c'est le toi en exergue de quelqu'un d'autre. Il voudrait continuer d'enfoncer la pointe, mais elle l'a retourné sans prévenir, a réussi à érafler ce qui ne devrait plus se faire entendre entre eux, et l'humeur n'en est que plus mauvaise. L'écho rendu ne fait qu'appeler une rétorque dans la même gamme, et il est prêt à diviser une part de sa colère pour la laisser éclater contre le premier qui osera s'immiscer dans l'explication de texte qu'ils tiennent. " Mais move on Parker ! J'ai mieux à foutre que m'intéresser à ta porte et à toi, t'es pas le centre du monde." Du monde non, d'El Reno non plus, pas plus de ce trou. Maintenant, l'oeil du cyclone de sa rancoeur, très certainement, mais c'est plus facile de faire contre poids, d'hurler non quand elle attend un oui, quand bien même elle vient d'enclencher quelque chose digne d'une prophétie ou d'une malédiction. Quand l'ennui rebondira contre les murs de la piaule partagée, l'esprit sera occupé à lister tout ceux qui n'auront pas pour eux un illettrisme si avancé qu'écrire quatre lettres sur une porte leur demanderait une semaine. Et il est prêt à utiliser la gueule de chacun d'entre eux pour effacer une à une les lettres, en son absence. Les insultes lui reviennent de droit. L'esprit est moins vif, ou du moins, met plus de temps à accorder des couleurs au paysage qui les entoure. Réaliser que ça n'est pas juste un décor sans soin planté là pour la réalisation de la scène, mais qu'il pourrait bel et bien y avoir autre chose que le monde qu'ils sont occupés à détruire, main dans la main. L'oeil s'attarde, traîne sur la cuisse, accorde quatre secondes, cinq tout au plus, à la dispersion avant de se redresser, saisir au vol son regard. Jouer avec elle ou contre elle. Il prétendra qu'il n'a pas eu le choix, que les dés étaient déjà jeté sur le tapis bien avant qu'il ne le comprenne mais ni la rage, ni l'instinct ne frémissent ou ne tentent de changer de direction. L'offre est tentante, la facilité est freinante, et au milieu des deux chemins l'instinct respecte une règle immuable et stupide : ne jamais aller dans la direction dans laquelle il est poussé. Ne remplir aucune obéissance, aussi absurde soit-elle. Ca revient à donner raison à no-bite-projection mais la mauvaise foi peut se charger du maquillage minutieux de cet état de fait quand il serait, à l'inverse, absolument impossible de ne pas voir qu'il répond à une prévisibilité limpide s'il se décide à mordre. Les faits savent qu'il a suffisamment limé ses dents en approchant Mulder pour offrir une morsure profonde et infectée, mais que les seules morsures dont il se révèle capable envers Parker ne sont rien de plus que des hickies qui tiraillent pour la faire réagir - rien à voir avec le fait de ne pas être oublié, ou l'expression tardive d'une possessivité qui tache comme du vin. L'ego est flatté d'avoir une position de maître, d'être exactement à la lisière de toutes les possibilités, de se raconte qu'il pourrait lui porter un coup vicieux, car si les remontrances, les menaces et autres soufflantes n'auraient aucun impact sur le corps noueux d'indépendance qui fait face, la perte du couteau si. Ça reviendrait à remplacer tout objet pointus par du caoutchouc pour qui aime s'entailler, et s'il ne doute pas qu'à force d'acharnement, elle pourrait graver motherfucker au dessus de la tête de son lit juste munie d'un stylo, il sait aussi que l'entreprise sera autrement plus pénible et punitive que n'importe quoi d'autre. S'il se dit qu'il a choix c'est juste pour dissimuler la putain d'évidence que ça n'est pas encore aujourd'hui qu'il la poussera sur l'échafaud, bien trop occupé à respirer sa tension comme de l'oxygène pure. La proximité n'était pas à l'ordre du jour, ni au premier aboiement, ni à l'approche grondante, mais maintenant qu'elle est là elle lui parait encore plus évidente à soutenir dans le conflit que par le passé. Plus primaire, parce qu'il ne s'agit même plus d'y mettre le moindre but. Savoir qu'il n'y a aucun aboutissement dégage toute responsabilité, et il est facile d'en imputer la satisfaction au fait qu'elle ne tient sa tranquillité qu'à lui. C'est un ironie dont il aura tout le temps de rire après l'heure fatidique mais qui pour l'instant ne se contente d'un sourire qui s'étire. "A quoi t'es prête ?" Il force sur sa main pour l'obliger à descendre sa prise de quelques millimètres, se penche autant pour y basculer une partie de son poids que pour voir s'il peut sentir la brûlure de son regard menaçant. Il ne sait pas ce qu'il cherche précisément, si c'est pour la pousser et voir si elle serait assez entêtée pour glisser sur la lame mais rien céder, ou bien c'est exclusivement une tentative masochiste pour la pousser à bout, parce qu'il a appris une chose : la satisfaction est plaisante mais meurt trop vite quand la douleur, elle, peut s'entretenir et se conserver plus longtemps que tout avec un peu de sel. L'encolure de son pull porte encore la marque de ses propres phalanges et c'est une invitation trop pressante pour ne pas refermer sa main libre dessus, exercer la traction nécessaire pour la colonne se casse un peu plus à son avantage, pouvoir presque frôler son visage du sien. "A quoi t'es prête, Parker, pour sauver les apparences ?" soufflé quasiment contre ses lèvres avec une curiosité avide. Le tableau pourrait presque avoir des atours de réconciliation saveur Howard Youth : sharp, à couteaux tirés, brouillonne. Mais personne attend mieux de gamin comme eux, c'est ce qu'on leur répète trop souvent. Qu'ils ne sont même plus décevants tant ils rentrent tous dans l'exact moule d'expressivité brutale et désordonnée, sans poésie, sans charme, juste un amoncellement d'émotions et de sentiments à nus qui ne prétendent ni être beaux ni être fins. Il a perdu le compte des minutes, elle est pas si insipide que ça finalement, mais pour aller chercher l'aveu, encore faudrait-il l'écorcher vif. Truth or dare.
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Parker Calverley
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MessageSujet: Re: underbelly (gray)   underbelly (gray) EmptyMer 10 Mar - 18:14

Pas le centre du monde et doesn't she fucking know it. Même le bouton de son treillis ne lui regarde plus le nombril, éternelle deuxième dans la hiérachie, rôle qu'elle est supposée accueillir avec stoïcisme et gratitude car son réalisme en acier trempé réclame qu'elle n'ait de toute façon jamais voulu son nom au générique. Mais pire qu'être insultée par quatre lettres et un sharpie, y a la perspective de ne pas l'être. Si la déclaration s'adresse à sa camarade de chambre, la réalisation est sinistre. Dix-septième année dans la splash zone. Jamais la cible mais toujours salie. Ça la prive du seul plaisir à retirer d'être maculée : la légitimité dans les représailles. Pas que la liste de ceux ont des raisons de la haïr soit si courte, mais c'est le choix d'invective qui lui reste sous la langue, lourd et pointu comme un secret. La conviction avec laquelle elle met en action ses mauvaises menaces et prétend descendre dans sa liste de suspects, bien que bâtie autour d'une rage solide, est sa possession la plus fragile. Aucun moyen qu'elle résiste à un examen minutieux, car si ce n'est pas lui, what's the fucking point. Y a que parce que la frustration est déjà placardée partout sur les traits que la nouvelle vague, déversée par l'indifférence de Gray droit dans ses poumons, passe inaperçue. Si rien d'autre, elle prétend à un peu de dignité. By the skin of her fucking teeth. Et parce que c'est ce qu'elle met en jeu, c'est précisément ce qu'il relance. Il sourit, le connard, et Parker se glace. Elle voit son reflet dans les gencives exposées. La sensation n'est pas nouvelle, exister de façon si rougeoyante sous l'attention de Gray, mais elle est différente. Inside out, ou une tache d'huile froide : y a plus de braises, juste des flammes. Concentrée sur le maintien du masque, elle se laisse distraire ailleurs, pense que sa paume glisse sur le manche et tente de réaffirmer sa prise —plutôt crever que lâcher en premier. Comme toujours quand il est concerné, les réalisations sont dangereusement lentes, et elle se rend compte trop tard que c'est ni accident, ni inattention ; il la pousse. L'étau de sa poigne aurait presque été réconfortant s'il ne l'exerçait pas des mois trop tard. Plus moyen de rectifier le tir ; même si elle voulait abandonner le tug of war, sa seule issue est le long de la lame. Et pendant une seconde, c'est tendre, car n'est-ce pas exactement ce dont sa mère l'avait prévenue. La question qu'il brandit imprudemment se dépose, puis gonfle. Les yeux de Parker balaient son visage, font l'erreur de laisser un mince interstice à travers lequel la panique se devine, et ratent la marche lorsqu'ils parviennent enfin à faire le point. Gray n'a jamais eu meilleure mine que dans ses pires intentions. Parker oscille, le ventre boursouflé d'une sensation à la fois convexe et vide, et puisque c'est distinct de ce que Ryan ou Atlanta lui évoque, il est facile de se dire que ce n'est pas du manque. Elle n'a aucune idée de ce qu'il attend d'elle, mais est prête à jurer sur la tombe de son frère qu'il n'y a rien qu'elle ne ferait pas pour forcer l'ex à s'étouffer sur son arrogance. Même pas besoin de fournir l'effort de s'en convaincre tellement la pire option paraît glorieusement inévitable : se laisser chuter jusqu'à la lame. Y laisser une couche de peau pour le simple plaisir d'essuyer son sang sur le jean de Gray, yes hard feelings en technicolor dans la fibre. La base de l'auriculaire flirte déjà avec le métal, fait durer le plaisir ou les derniers filaments de raison. L'hésitation coute putain de cher : des phalanges éclosent à la base de sa gorge et elle n'ose même plus déglutir. Ses battement de cœur montent le camp là, martèlent la zone pour en déloger l'intrus, et fuck, y a de la douleur dans l'innocuité de comparaison, ce qu'elle est ridicule à brandir son couteau tandis que lui n'a même pas besoin de ses ongles pour être coupant. Le tacher, comfort zone de all things bloody, n'est tout à coup plus une manière suffisante de lui faire payer l'affront. Résolus, les traits de Parker tombent. Dans une split second, la peau se réarrange autour de la structure osseuse, s'étire sous les tempes et se tend sur la mâchoire. Out for blood mais plus le sien —screw it. La colonne qui résistait par pure force de contradiction se laisse choir en avant. C'est aussi facile que lâcher les freins dans une descente. Ça en a les mêmes connotations. Parker franchit la fracture et l'embrasse avec suffisamment de force pour le faire reculer. L'assurance qui provient de la certitude de prendre la pire décision a la genèse du diamant, et toutes ses propriétés. Ça ne se fendra qu'au contact de son homologue exact, vulnérable à rien d'autre. Avant aujourd'hui, les mains de Gray ont souvent été contre elle mais jamais vraiment contre elle, et c'est aussi moche qu'uneventful de se rendre compte que, tant qu'elle refuse de la faire, la différence n'existe pas. Au milieu, les doigts de Parker tentent de dominer dans le bras de fer, s'imaginant capitaliser sur un effet de surprise en lequel elle ne croit même pas. Pourtant, c'est la seule explication valable : qu'elle se soit laissée aller à la pesanteur car étant celle qui se laisse difficilement approcher, prendre les devants est tellement out of character qu'il ne peut pas s'y être préparé. Les lèvres sinuent contre la tiédeur, indulging, mais se font rattraper par les dents. Parker ouvre la bouche une seconde pour la fermer la suivante. Elle le mord. Les canines se ferment au coin de la lèvre de Gray, la justice brusque et efficace de la guillotine. Ça lui gagne une fenêtre infime de dominance qu'elle met à profit pour récupérer son cran d'arrêt, mais en lutte si rapprochée, la manœuvre est bâclée, et le couteau s'abat de toute sa longueur sur le banc entre eux. Le fond de son esprit enregistre vaguement qu'elle s'est coupée, mais l'information ne rencontre même pas la curiosité nécessaire pour lui faire baisser les yeux. "Touche-le encore une fois—" Le grondement s'interrompt, certain que la menace ne nécessite pas d'être achevée pour se faire comprendre. Postée au pied de la lettre comme un clebs obéissant, elle a a prouvé son argument : some bark, all bite.
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MessageSujet: Re: underbelly (gray)   underbelly (gray) EmptyDim 14 Mar - 21:42

Son visage bouge, peint quelque chose qu'il n'interprète pas mais enregistre avec assez de méfiance pour ne pas relâcher sa prise. Il la pense capable de tout, et s'il doit faire un rapide inventaire, le pire ne serait pas qu'elle se dégage et crie au loup, mais laisse leur turbulence mutuelle gagner du terrain et jouer du couteau. Alors l'impact sidère dans tout ce qu'il a de surprenant et volé, propulse dans cette position qu'il ne pensait jamais rééprouver : s'il y en a bien un des deux qui — ça devrait être lui. L'ego proteste avec une vivacité que le corps ne trouve plus, brutalement évidé de toute réactivité à chaud parce que pour une fois, la tiédeur vient de l'extérieur et pas de l'amorce de la colère. Toute la mécanique classique n'abandonne pas mais met en pause.  Ca ébranle quelque chose qui peinait déjà à tenir debout sans rencontrer la moindre tempête, et ce même si l'esprit ne cherche pas d'explication rationnelle à ce qui lui échappe : elle est celle qui ne voulait plus ; et voilà qu'elle est maintenant celle qui s'octroie une possibilité qu'elle ne devrait même pas approcher. C'était tout ce qu'il n'attendait pas et c'est peut-être pour ça que ça fonctionne, que ça parvient à n'être le déclencheur de rien d'autre que d'une passivité. Passivité aussi imparfaite que le reste, car dans le grand schéma des choses, si la possibilité avait été émise, il aurait parié que ça le laisserait de glace. Renfrogné mais impassible, pas plus atteint que si elle lui avait craché une insulte au visage. La réalité est, à son habitude, plus traître. Il ne se contente pas de se laisser pousser, il l'accompagne sans retrouver le tranchant dangereux de ses attitudes agressives. L'instinct se brise en heurtant un os de raison, laisse trop de place à ce qui pourrait être appelé réflexe ou nostalgie, parce que ça goûte quelque chose de connu, et par essence, ce n'est pas inconnu possède au minimum un quart de réconfort. La dent lui épargne tout sentiment trop tangible, cisaille l'indécision, replante le décor en couleur plus vive, active la circulation sanguine qui promettait de s'endormir si elle se contentait de juste imprimer ses lèvres contre les siennes. Pour quelques secondes de plus, il lui aurait cédé ce qu'elle voulait, et aurait trouvé ailleurs où poser sa main. Amen au bras armé du chaos et de la douleur. Le juron est retenu in extremis, parce qu'évidemment qu'elle mord, et évidemment qu'il refuse de lui accorder une vision trop nette de toute la surprise et l'incompréhension qu'elle a tissé avec trop de facilité. C'est à peine si l'oreille entend la lame qui rebondit une fois puis plus rien, inconscient des trois dernières secondes de vie déroulée - la lutte absurde, l'esprit de contradiction, il ne reste rien que la palpitation paresseuse dans la bouche. L'univers s'applique à lui rappeler que tout humain possède un coeur, et que si ce n'est le siège d'aucune émotion, c'est au moins un muscle qui frappe trop brutalement pour pouvoir se raconter que nevermind. "Sinon quoi." grondé sur le retour alors qu'il presse brièvement le dos de sa main contre ses lèvres pour faire mourir la sensation et le fantôme qui y campe - et chasser toute envie de sourire, parce que là, dans l'immédiat, c'est pas très clair ce qui se trame dans les coulisses. C'est une rhétorique boiteuse qui ne vise qu'à pointer que jusque là ça n'a pas exactement mené à l'explosion d'une violence dangereuse. "Tu peux plus rompre Cal, c'est déjà fait. Mordre ? Been here done that." Ca dévoile les dents pour la forme, pour le trait et pour l'honneur mais ça relève plus du chien qui retrousse les babines en menace qu'en sourire de fuckboy qui s'amuse de la situation. Et c'est ce qu'elle a fait de plus efficace, dynamiter ce qu'il croyait solide. Pas qu'il ait un jour réfléchi en terme de longévité ou de fidélité mais simplement qu'elle s'inscrivait comme quelque chose qu'il prenait pour acquis, une zone subissant une météo houleuse et contrariée mais qui avait toujours le mérite de plus feel home que le véritable lieu. Maintenant qu'elle lui a offert une leçon bonus sur le deuil, il est convaincu qu'il n'y a rien qu'elle puisse mettre à exécution qui serait réellement douloureux - et ce même en fermant les yeux sur le fait que son raisonnement continue de tourner qu'autour d'un elle, d'un lui, et d'un nous. "En manque d'affection peut-être ? D'attention ? De reconnaissance ?" L'hôpital et la charité brûlent dans le même brasier indécent, mais le regard dur finit par décrocher de ce visage qui provoque des vents contraires pour tomber entre eux. Ses mains. Le couteau. Lui. Triptyque qui n'apprend rien de ses erreurs, quand il assène un "putain Parker" moralisateur entre ses dents, parce que c'est facile de la faire passer pour l'inconsciente des deux, celle qui fait tous les choix répréhensibles et finit par le payer. Il saisit son poignet pour lui montrer sa blessure, passant à un cheveu de lui offrir un t'aurais pas pu faire attention comme si elle était l'unique irresponsable - et c'est ce qu'elle est à ses yeux, parce que s'il prétend n'avoir rien à perdre il ne tolérera pas le partage du dogme du fatalisme. Il arrache au banc le couteau, et sa présence, prend en otage le premier dans sa poche -on laisse pas des enfants avec un couteau right?- puis tire sur Parker pour souligner l'absence de choix. "Bouge. A moins que tu veuilles lui expliquer comme tu t'es demmerdée pour te couper." La tête balancée en direction du pion, il jauge son degré à résister, refuser, et offrir un nouvel accroc à ses attentes. Et s'il faut la balancer pour la traîner dans la pseudo direction de l'infirmerie juste pour trouver refuge quelque part entre ici et là-bas et mettre fin au spectacle public. "Accessoirement, si tu veux récupérer ce qui t'appartient…" Le chantage c'est bas niveau, mais prétendre que ça n'est pas exactement dans ses cordes serait mentir.
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Parker Calverley
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MessageSujet: Re: underbelly (gray)   underbelly (gray) EmptyMar 23 Mar - 15:02

Gray porte la main à ses lèvres. Le cœur trébuche, mais se récupère avec brio et un ego suffisamment fragile pour prétendre qu’il trottinait juste. Le tableau a beau être bizarrement attirant, il fait surtout office d'insulte, un affront que Parker prend avec, à défaut de stoïcisme, le délicat air de ne pas s'en rendre compte. Fair game. Si les rôles avaient été inversés, elle aussi aurait prétendu s’essuyer la bouche en représailles. Se concentrer au niveau micro, les manières et la respiration, permet d’ignorer la big picture et tout ce que celle-ci dit de sale et triste sur le longing qui lui occupe le bide. Peut-être que le baiser aurait eu l'effet souhaité s'il y avait vraiment eu des intentions autres que la foutue gravité. Le geste qu'elle ne s'explique pas ou un peu trop bien est un cheval de Troie déposé à sa propre porte : à l'intérieur d'une impulsivité qu'ils lui connaissent parfaitement, une proximité qui ne lui ressemble pas. Ça ne fait que conforter tout ce qu'elle pensait déjà savoir, par vertu d'en être l'illustration catégorique. Tout le mal qu’ils se font, c’est faute de s’être laissés approcher. Absolument en manque d'affection, d'attention, de reconnaissance, oui, absolument dans cet ordre là, un hématome dont il connait parfaitement la forme, la taille et l'emplacement, mais ils y ont si souvent enfoncé les phalanges que la zone s'est engourdie. "Right, et dans quel monde j'irais chercher ça chez toi ?" Sous le sarcasme, l'affirmation est à la fois un énorme mensonge et suffisamment exacte pour contenter un polygraphe. Le fantôme de Gray est resté contre sa bouche, et c'est ce qui rend les réflexes boueux. Erreur de débutante. Parker suit le regard de Gray. Effectue un bilan pénible, puis un zoom étonné mais sans affect sur sa blessure, et enfin scramble pour récupérer son couteau avec une cruciale seconde de retard. Ses doigts se ferment sur rien et tout en elle se bande. L'échec de sa stratégie de planque est retentissant, ou éviter la peste pour trouver le choléra. La panique gronde, mais est loin d'être la seule. "Marsh—" Et une phrase de plus laissée en suspens, car les sourcils sont loquaces là où la langue est timide. Qu'il les comprenne ou pas, Gray n'en a manifestement rien à foutre de la deuxième salve de menaces silencieuses. Il tire à la naissance de sa manche et elle tique, résiste mais pas assez pour rompre le contact, fixe un point au loin pour le seul plaisir de lui offrir son profil borné. Il joue la bonne carte car c'est la seule à disposition —facile de se dire qu'elle le suivrait au bout du monde tant que c'est pour récupérer son couteau— mais les motifs de Gray, eux, passent de flous à complètement indéchiffrables. Il a gagné cette part et peut le prouver car il a le trophée dans la poche. Why on earth ne se contenterait-il pas de la laisser plantée sur son banc scarifié. Dans un claquement de langue irrité, Parker finit par se lever. Agite le bras dans un mouvement suffisamment sec pour déloger la prise de Gray, et essaie d'utiliser sa combinaison de momentum et d'effet de surprise pour glisser la main libérée dans la poche ennemie afin d'y récupérer son dû, mais il la voit venir, et y a pas moyen d'arriver à ses fins sans le tacler devant un public clairsemé comprenant un surveillant. Vaincue, et approchant dangereusement de l'obligation de l'admettre, Parker se résigne. Enfonce les mains dans la poche de son hoodie, essuyant négligemment le sang perlé à l'intérieur du coton. Elle a beau obéir, plutôt mourir que le suivre, donc si elle bouge sous son commandement, elle met un point d'honneur à le précéder. Tandis qu'elle traverse la cour, grimpe les marches et s'engouffre dans le bâtiment, il est là, quelques pas derrière. Elle l'entend entretenir la distance entre eux sans avoir la décence de l'étendre ou l'annihiler, et c'est pas supportable pour une seconde de plus que ça n'a strictement besoin d'être supporté. Du hall d'entrée, elle rase un angle, pénètre un couloir sombre et, le constatant désert, fait brutalement volte-face. "Ok, rends-le moi." Main tendue entre eux, paume en coupe, la confiance est absolue. Bluff ou ésotérisme : si elle projette une version d'elle sûre qu'il cèdera, peut-être qu'il le fera. Sans doute que si elle était meilleure stratège, elle l'aurait joué décontractée, aurait minimisé l'importance de la relique pour donner à son antagoniste moins de motivation à la garder, mais indépendamment de l'incapacité absolue de Parker à être convincingly casual dès qu'il est concerné, elle le sait trop intelligent —ou elle-même trop transparente— pour être berné. Une sensation de démangeaison moite interrompt son sérieux martial. Elle baisse les yeux sur la main tendue, celle qui, elle s'en souvient seulement, s'est vue blessée dans le bras de fer. L'entaille à la base de la paume suinte d'un rouge étrangement vif et joyeux, qui contraste violemment avec le terne du décor. La couleur, au débit faible mais obstiné, s'enroule autour de son poignet et se glisse sous sa manche. Ça la ravirait presque. C'est le truc le plus vivant ici. "J'aurais dû mordre plus fort." Pas juste qu'elle soit la seule à saigner, après tout. Shrug sous la moue presque innocente, aw shucks silencieux qui se souligne dans la fausse promesse : "La prochaine fois." Le sang serpente, chatouille, et elle s'apprête à le porter à ses lèvres pour tarir le flot, mais se ravise. Elle fait un pas vers lui, poignet en avant. Approche le carmin du torse de Gray, menaçant de s'y essuyer, à la fois petty et nonchalante. "Ton pull ou ta porte ?"
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Gray Marsh
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MessageSujet: Re: underbelly (gray)   underbelly (gray) EmptyMer 24 Mar - 20:13

Si la question est légitime, elle n'appelle que la mauvaise foi en retour, celle qui fait à peine hausser un sourcil qui à lui seul parvient bien à signifier à la fois l'absurdité de l'interrogation et l'évidence de la réponse : dans son monde à lui. C'est juste un bluff de mauvaise qualité dont il est le premier destinataire, parce qu'avec un peu de chance s'il se répète suffisamment qu'elle a besoin de lui, il finira par y adhérer et tordre la réalité jusqu'à ce que ça colle à ses attentes à lui. Les morts n'ont besoin de personne, les vivants ne l'intéressent plus. S'il devient parfaitement obsolète même dans la vie de Parker et perd son titre d'antagoniste irritant que lui reste-t-il ? La pupille appuie juste assez longtemps pour croire que les mots seront jamais aussi juste que le tressaillement d'un muscle. L'attention soit disant contre son gré est offerte sans même qu'elle ait besoin de le gratifier d'un soupir, et pour ça il est persuadé de nourrir une rancoeur profonde à son encontre, comme si elle était responsable de sa nuque qui pivote avec l'évidence d'un réflexe pour capter sa présence. A défaut d'être réciproque à sa connaissance, il existe au moins une équité qui prend naissance dans ce qui passe presque pour de la maladresse chez elle : il pourrait jurer qu'elle a les réactions bien assez aiguisées en temps normal pour récupérer ce qui lui appartient et faire payer l'imprudence, mais à l'évidence, pas ici, pas cette fois. Ses protestations et grondements comme un chat qui feule pour rien satisfont autant l'oreille que la nostalgie un peu bâtarde qui loge dans la poitrine. S'il ne croise pas son regard écumant il pourrait croire qu'ils sont au milieu d'un de leur désaccord parfaitement cyclique, qu'ils vont s'engueuler pour rien, se retrouver pour tout, et que c'est précisément comme ça que leur couple fonctionne. Il tire, elle résiste, il lui demande quelque chose, elle refuse, elle demande, il refuse, ils s'envisagent de s'entretuer sans y mettre les formes, ils s'embrassent, il perd toute crédibilité en étant brutalement obnubilé par son corps, and such is life. Fonctionnait. Il la gratifie d'un soupir las pour jouer le type rendu au bord de sa patience alors qu'il n'a pas la moindre idée de ce que c'est, et que s'il attend c'est uniquement parce qu'il ne sait pas mettre en application son précieux idgaf sur le cas Parker Calverley.  Elle bousille la temporalité en étant exactement tout ce qu'il préférait d'elle -et ce pourquoi il la déteste aussi-, unbearable and stubborn, même (et surtout) quand ça ne mène nulle part. Il gronde en retour, comme deux animaux qui tentent de s'expliquer les limites de leurs territoires respectifs qui empiètent pourtant bien l'un sur l'autre. Prêt à lui aboyer dessus si elle arrête pas rapidement de faire chier parce qu'après tout le scandal public n'est jamais aussi rassasiant que lorsqu'il n'éclabousse que l'altérité. Ca serait si facile de la faire passer pour puérile qu'il est certain qu'il n'en tirerait que peu de satisfaction, et c'est ce qui le retient de laisser trébucher la moindre réflexion. Du moins c'est ce qu'il se raconte plutôt que de faire face à l'absence totale de répartie qui l'habite pour la pousser à fléchir le genou et reconnaître qu'elle est en dévers.  Il pourrait presque croire que c'est elle qui ne lui laisse pas d'autre choix que de le suivre, s'il n'était pas certain d'avoir tout fait pour la piéger. Le point fixé entre ses omoplates lui échappe : prédiction. Retournée pour ne faire rien d'autre que ce qu'il aurait lui-même fait - imposer ou tenter d'en imposer - elle ne le force qu'à deux choses : s'arrêter et relever le regard un court instant vers son visage. "Non. Avance. " vaut pour échange le plus sincère et honnête qu'ils aient eu au cours des dernières semaines et ça sort avec tant de facilité qu'il se moleste de ne l'avoir jamais envisagé plus tôt. Ça aurait peut-être dû avoir cette gueule là, le it's over, juste y répondre non, l'entendre répliquer ok d'un air ennuyé et continuer exactement comme avant sans se formaliser du soubresaut d'humeur.  Il ravale sa mauvaise humeur, pas pour l'épargner mais plutôt pour s'éviter à lui-même de souffler sur les braises en cinglant qu'elle devrait réfléchir avant d'agir. Entre ce qu'elle aurait dû faire et ce qu'elle aurait mieux fait d'éviter la liste tient des points qui ne sont pas en sa faveur à sa connaissance. Et encore plus pinçant que ça tourne toujours autour de ses choix quand il s'agit d'embrasser mais il croit qu'il peut faire l'impasse, balance un "pour ça il faudrait avoir la force de mordre" pour le flex et considère le sujet clôt. Ou presque. Toute la persona cimentée à l'indifférence et à l'agacement se fissure de quelques mots balancés avec une désinvolture finement crénelée par une provocation qui est meilleure attaque que tout ce qu'elle aurait pu sortir. C'est toute la dangerosité de Parker pour lui : tant qu'elle attaque il maitrise les angles et les arêtes, quand elle donne du lest et glisse sur une pente aux accents moins pointus, quelque chose trébuche dans la poitrine, devient incapable de trier le vrai du faux, bute à l'illusion et marque l'arrêt. Trick or treat version avaler du verre ou se balancer quelque chose qui ne relève pas d'une insulte mais qui brûlera les doigts à réception. Encombré de cette chose qui ne rentre dans aucune case qui leur reste, il verrouille sur un silence de circonstance alors que l'observer devient la seule option viable. Ça lui donne le sentiment de ne pas marcher droit sur l'enfer et à ce stade c'est comme avoir la face sauve. Un pas en avant et elle piétine sous sa semelle une bonne partie de sa résistance, lui qui croyait avoir suffisamment d'avance pour survoler le moindre échange et n'y laisser rien d'autre qu'une once de surprise réchauffée. La paume offerte ou menaçante lui fait oublier l'essentiel et le moins essentiel : le lieu, l'heure, la blessure, la rupture, dans l'ordre. Les canines se dévoilent avec moins de mordant, l'addiction à la provocation ne cause aucun tort tant qu'elle est perdante contre une porte ou un pull, et ça puise dans une sincérité qui ni l'un ni l'autre n'est en mesure de voir. Pourtant il a cessé d'épargner sur son capital rides depuis un certain temps et les grimaces sont souvent singées mais pas de l'acabit d'un sourire et encore moins authentique en temps normal. Elle épingle sans le vouloir toute l'incohérence de son comportement, lui fait reléguer au second plan tout ce qui l'a pourtant précisément amené là : il ne reste pour l'instant sur le devant de la scène rien de sa rancune, pas plus de cette affaire de couteau et c'est à peine si avoir ses deux yeux sur le sang qui serpente de sa main pique son besoin de lui rappeler que c'est mieux si elle reste entière physiquement - évidement, rien à voir avec un besoin mal placé de protéger, juste du factuel et rien d'autre que du factuel. Tout ce qu'il voit c'est Parker, et tout ce qu'il entend c'est alternativement personne et sa propre respiration. Il s'agit d'avaler suffisamment d'air neuf pour oxygéner le cerveau qui semble déjà avoir déraillé à en croire ce putain de besoin de lui sourire au lieu de lui dire d'aller se faire foutre.  Qu'elle se vide de son sang, fasse une hémorragie là, juste ici, et il se souhaitera de passer une excellente journée chaque fois qu'il enjambera son corps comme un lucky charm. Si le programme est idéal et l'illusion enchanteresse, l'enchaînement pour y arriver est brouillon même pour lui. Les pieds font un pas en avant, la tête se dit qu'il va la pousser, avec assez de force pour qu'elle arrête de pinailler comme si la négociation était réalisable dans leur configuration et assez de détachement pour en avoir rien à foutre si elle le prend mal. La désobéissance vient des mains qui au lieu de trouver ses clavicules pour lui donner l'impulsion saisissent le hoodie qu'il a décidé de malmener plus qu'elle. L'entrechoque est du déjà vu mais il se refuse à lui laisser la seconde dont elle aurait besoin pour réagir. Lui offre la seconde occasion, parce que la crainte de la morsure ne prend pas plus que les menaces, rebondissent contre l'angle de la mâchoire alors qu'il l'embrasse. Si elle doit mourir, autant qu'elle emporte pas avec elle le regret d'avoir été rien d'autre que l'iceberg qu'elle a failli faire basculer.
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Parker Calverley
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MessageSujet: Re: underbelly (gray)   underbelly (gray) EmptyJeu 1 Avr - 19:40

Debout dans son couloir sombre, posture linéaire entre boxeuse et vierge sacrificielle, Parker ne flanche pas. La main tendue entre eux est parfaitement immobile, procurant toute la fierté que le vieux cliché attend d'elle ; elle pourrait faire de la chirurgie à cœur ouvert avec des mains aussi stables. Fuck it, elle l'a fait. Peut-être que les yeux paresseux aident en ne s'étant pas encore habitués au changement d'éclairage, en trainant à faire le point sur les traits d'en face. Ou c'est le cas tant qu'elle s'imagine avoir besoin de la vue pour tirer des conclusions, mais après un an de proximité prolongée jusqu'à ses confins, suffit qu'il bouge imperceptiblement de l'autre côté de son pont bancal pour que les vibrisses s'agitent et annotent. Même les efforts imparfaits de Gray pour devenir quelqu'un qu'aucun d'eux deux ne reconnaitra ne suffisent pas à effacer leurs traces, et c'est certainement pas faute de dévotion à sa cause. "One of those scorched-earth types. Burn it all to the ground and start over." Là où les vraies menaces —proférées avec trop d'incertitude mais suffisamment de fréquence pour que Parker continue à espérer que ça finisse par prendre— ne trouvent pas d'accroches, la provocation puérile, par contre, a l'air de rencontrer mieux que sa cible. Elle finit de prouver, longtemps après que ça ait cessé d'être pertinent, qu'elle l'atteint le mieux quand elle ne cherche pas à le faire. Lorsqu'il réagit, mâchoire en premier et visage ensuite, elle s'aperçoit qu'elle avait beau chercher une réponse offensive, les low expectations ne s'attendaient à rien de mieux qu'un agacement quasi parental. Il approche. Par réflexe, elle fait un pas en arrière ; par impulsivité, ne va pas loin. Y a un truc qui luit, moite et alarmant. Les mains de Gray grimpent et répondent à sa place. Son pull, then. Parker voit arriver l'attaque, se bande pour la recevoir, et ne s'étonne même pas de la forme sous laquelle celle-ci finit par toucher de la peau. La mémoire musculaire les encaisse avec la même vivacité et la même procédure, ayant tranché il y a longtemps que la différence entre étreinte et charge est suffisamment négligeable pour être ignorée. 'As the anthropologists say, "every touch is a modified blow."' Purgée des faux-semblants qu'offraient le public et le grand air, la deuxième tentative est forcément plus vraie, plus impactante, plus cruelle, exactement à l'image de celui qui l'instigue. Dans un hoquet de surprise, Parker entrouvre les lèvres. Aussitôt, les cervicales fondent, tièdes et sirupeuses. S'infiltrent dans les muscles et baignent la base de sa nuque. La confirmation est catégorique. Bien sûr qu'il irait pas se faire chier à vandaliser les abords de sa chambre s'il peut se contenter de l'attirer contre lui puis la renvoyer d'où elle vient pour qu'elle se charge elle-même de le faire. À l'intérieur du corps malléable, la rancœur est le seul solide, dure et compacte comme un dent. Et si ce n'est pas de l'initiative de Parker, si son contrôle, déjà glissant, a fini de chuter, il lui présente l'opportunité de faire valoir sa menace. Ça devrait suffire. Vas-y, mords. Sauf que les canines restent planquées derrière un râle étouffé qui, ravalé trop tard, sort en glapissement suraigu d'une bouche surprise. Ça titille sous la poitrine. Cristallise juste assez de ridicule pour raviver le besoin de revanche. Elle s'agrippe à son pull, enfonce les ongles dans la fibre, pendant que ses hanches pivotent Gray en direction du mur. Le contact frénétique est maladroit de férocité et offre la couverture parfaite pour son endgame qu'elle tarde pourtant à saisir. Impatiente et irritée, une main tire sur le tissu jusqu'à trouver la peau du torse sous l'ourlet. La mauvaise main, et le fond du cerveau enregistre vaguement une note de satisfaction anticipée à l'idée que Gray retrouve des taches de son sang à elle sur et sous ses fringues. La diversion vaut ce qu'elle vaut. Pas bien inédite mais au moins suffisamment efficace pour que l'autre paume se resserre contre la poche. Mauvaise pickpocket, meilleur bulldozer, elle n'y met pas les forces mais bien le culot. Arrache son couteau d'abord, dans un désordre chaotique de membres et d'intentions, puis se démêle brutalement de lui, la respiration lourde. Quelque chose lui crie de faire un pas en arrière, puis un second, un troisième, de foutre le camp à toute vitesse avant qu'il n'ait l'occasion de le faire, mais dans les faits, elle reste figée sur place, riche d'une possession matérielle, sécurisée dans le poing serré. Vide de anything else. "Like riding a bike," plein d'aigreur, dansant tellement sur l'arête du sarcasme qu'elle-même ne sait pas si elle accuse la force de l'habitude ou l'étrangeté de l'inédit. "À quoi tu joues ?" Et c'est hypocrite, irrémédiablement, parce que whatever he did, she did it first, sauf que de là où elle se trouve, rien n'est comparable. C'est vulnérable surtout, d'une ampleur dont elle est la première surprise, voix chevrotante perçant l'épais calme. Avant que Gray puisse l'inciser d'une réponse qu'elle ne pense même pas vouloir, le silence est interrompu par les gonds d'une porte qui s'ouvre dans les alentours. Parker ignore où, mais ça suffit pour que tout paraisse soudainement fragile et limité —surtout lui, surtout eux— et ce bruit doublé de la perspective du couvre-feu déclenche une crainte inexplicable qui, sur un coup de tête regretté dans les secondes qui suivront, lui fait désigner du menton la porte des vestiaires, à l'angle du couloir. "Ils restent ouverts le soir." Les mots tombent avec une assurance feinte, mieux définis que leurs motivations. Elle ne sait pas ce qu'il lui prend mais sait comment elle le sait. À l'intérieur, sous une bande de carreaux sablés, une patère court le long d'un mur. La nuit où Gray a tourné le dos, elle y a gravé silver.
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MessageSujet: Re: underbelly (gray)   underbelly (gray) EmptyDim 11 Avr - 16:45

En vertu d'obtenir ce que les tripes scandent depuis trop longtemps, il ne devient rien de plus que malléabilité, indifférent à la lutte qu'il veut bien abandonner ; elle ne gagne que s'il joue, et ici plus de jeu. Juste une dynamique animale, régie à l'instinct plus aiguisé que le bon sens, plus sensible au heurt désordonné de son corps contre le sien que la possessivité d'un couteau qui ne l'intéresse que parce qu'elle veut le récupérer. L'offre, la demande. Si on lui expliquait l'économie à travers cette putain de séparation qui balbutie il serait le futur économiste au rabais de cette ville. C'est un dialogue de sourd qui s'exprime en gestes, eux-mêmes initiés par des engourdis. Elle veut récupérer, mais la nostalgie est assourdissante de réflexes, prête à le bercer de l'idée qu'elle ne tire pas sur son pull juste pour ça, qu'il peut accepter que le désordre aille jusqu'à taper dans le coeur en s'expliquant que c'est purement physique. Anatomique. Leur relation n'est plus qu'anatomique. La rancoeur aura corrodé tout ce qui pourrait être autre et ne restent les os qui eux mettent toujours des années à disparaître. Elle s'arrache, pour pas donner tort à leur nouvelle dynamique. Parker et pull out ça commence pareil et c'est pas qu'un hasard. Qu'importe s'il n'a pas le temps de lever le bouclier pour parer la flèche : elle est trop grossière et pas assez affuté pour atteindre autre chose que son diaphragme qui tressaute de deux notes d'un rire que lui-même ne saurait dire s'il est cynique ou sincère. "Pas l'expérience qui manque." En vélo, évidemment. En angry kissing en sous-texte. En décision reprochable en sous-sous-texte. Ne voit pas plus loin que son nez à elle, monotâche qui brille par l'étroitesse de son spectre d'attention : aussi fin que du papier à cigarette quand on désire le capter, son point de chute est précis, et à l'instant ne se situe que sur elle. La respiration râle dans les poumons mais rien ne bouge, trop occupé à nourrir la certitude qu'elle va disparaître s'il cligne des yeux. C'est comme ça que ça s'est passé, c'est comme ça que ça arrivera à nouveau. Parker entretient les fins avec autant de brio que lui entretient les rancunes : elle est l'impératrice et le bourreau à la fois, elle leur donne vie, les supprime, en recrée. Il participe au processus, mais la laisse toujours être la seule à manier la lame - et, de facto, porter la responsabilité du choix. Couper les ponts, couper les autres, quelle différence. Il est prêt à s'arcbouter, tirer à l'extrême opposé d'elle, prétendre en avoir au moins autant rien à foutre qu'elle mais dans l'immobilisme quand elle sera le mouvement, celle qui se barrera. C'est la seule équation mathématique qu'il pense maitriser à la perfection, de façon aussi évidente qu'un plus un ne font certainement plus deux depuis qu'il est impossible de les considérer comme assemblables. La respiration brûle de forcer le mouvement de muscles dont il avait oublié l'existence et ça devient trop réel pour qu'il ne s'en méfie pas. A trop respirer le même air qu'elle il ne s'agirait pas de découvrir que l'envie ne lui ait pas passé. Les molaires s'emboîtent plus fermement, grincent, retrouvent leur verrouillage primal. Fuck off si elle croit qu'il joue, parce que si tout ça était une putain de blague, s'il avait la capacité à en rire ça lui enlèverait un truc aussi gros qu'un os présentement fiché en travers de sa gorge.  La réplique pourrait être bâclée, facile, juste histoire de dire qu'il est pas resté planté là à la regarder pointer l'index vers lui alors qu'elle est le détonateur, elle est la bouche qui s'est ouverte en premier - trois fois, pour aboyer, pour mordre, pour embrasser.
Les circonstances ou elle - ou les deux- lui ôtent le poids de la réplique, offre un profil qui balance dans une direction inattendu et laisse se peindre une surprise qu'il n'a pas le temps de ravaler. T'es sérieuse râpe la langue à chaque nouveau tour de ronde qu'il effectue dans la gueule fermée parce qu'avec toute sa compréhension limitée des situations il connaît au moins un enjeu et sait ce qu'il pourrait perdre à nouveau pour avoir l'arrogance plus vive que le sens pratique.  C'est juste du gasoil à balancer sur un truc qui crépite déjà sans savoir dire si c'est bon ou mauvais. Ça danse, comme ses pupilles qui chassent un sujet pour un autre, et il sait pas dire si c'est elle redoute quelque chose ou si elle est la menace qui prépare la décharge. Il suppose : les deux. A prendre qu'un seul parti sur les suppositions qui concernent Parker, il a déjà perdu. Qu'elle serait jamais celle qui part ? Perdu. Qu'elle irait pas se perdre contre un fuckboy populaire ? Encore perdu. Qu'elle reviendrait ? De toutes les nuances aigres de défaite celle-là est la plus persistante, chaque fois que l'oeil a l'occasion de la saisir quelque part, ça remonte insidieusement dans la trachée. C'est assez caustique comme affuter les canines, lui fait croire qu'elle mérite de payer avant de se tenir à approximativement aucun de ses engagements, la call out avec jamais suffisamment de mordant pour que l'abcès perce, trop toutefois pour que ça ait l'air de bonne guerre. Ca sonne autant comme une armistice qu'une déclaration de guerre, une main tendu qu'un coup bas. "On s'ennuie ?" qu'il finit par trancher avec un sarcasme qu'il n'est pas sûr de tenir assez fermement pour que ça ne se retourne pas contre lui. Et à la parole il est plus facile de jouer sur un plan plus toxique, de marcher sur elle pour qu'elle n'ait d'autre choix que faire craquer un genou et reculer sous le poids d'un corps qui la pousse. C'est ça qu'elle a fait à Rhys-la-grande-gueule ? Elle l'a ravagé comme elle le ravage lui en étant cette fille incompréhensible qui pourrait autant vouloir embrasser que tuer quelqu'un?- mais si, par miracle, elle se décide à tuer Caldwell, Gray sera le premier à voler une pelle et passer la nuit à creuser un trou assez profond pour que l'autre disparaisse à jamais, sans accorder la moindre réflexion acerbe. C'est juste assez désagréable pour rappeler le cap, pas suffisamment pour faire basculer ses ambitions de l'instant quand il la repousse dans la direction des vestiaires. "Je te manque des fois ?" Non, personne ne manque à Parker à part son couteau qu'elle peut à nouveau lover contre son ventre ou dans sa manche si ça lui chante. Pour autant il est prêt à se nourrir de tout ce qui pourrait passer dans ses yeux, parce que même sa rage vaut pour repas. La question passe pour égocentrique, elle est surtout une provocation avant tout, juste pour voir. Quoi, il en sait rien. Juste voir. Savoir si elle propose les vestiaires pour mieux l'égorger, ou l'embrasser, ou les deux.
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MessageSujet: Re: underbelly (gray)   underbelly (gray) EmptyMar 13 Avr - 20:32

Et aussitôt, abort mission. Le système binaire passe violemment d'une position à l'autre, et le cran de Parker tressaille. Ça aura juste pris le temps de devenir réel. La proximité désirée avec tant de force y a une seconde à peine, une fois matérialisée, a des contours et des arêtes. Des coins contre lesquels se cogner. Elle peut pas se le permettre ; ça brûle déjà dans sa main, là où la lame a trouvé de la peau, douleur qui se sait plus qu'elle ne se ressent. Le sang sèche, l'entaille gratte, mais par simple question de proportion, la gêne est lointaine et assourdie. Dans le grand concours pour l'attention de Parker, la douleur perdra toujours contre un tel opposant. Il n'est pas question que ses traits la trahissent car Gray saura précisément où chercher pour trouver —mais sous le menton stable, les molaires grincent. Ou le cycle habituel : elle s'expose quand elle se pense invulnérable et cadenasse dès qu'elle croit deviner la plus infime trace de doute en face. Sous le front immobile, le regard volète et flanche. Aussitôt l'invitation étendue, trouver le moyen d'y faire faux-bond. Gray hésite, et les poumons de Parker se verrouillent. Pendant une seconde, l'humiliation du refus oscille au dessus de sa tête, lourde et métallique. Reine du contre mauvaise fortune dent pointue, si rien d'autre, se faire rire au nez lui offrira au moins l'occasion de mordre, aboyer, envoyer le pied dans la première pièce de mobilier à sa portée, puis polir sa rancœur comme une gemme. Un but sur le plus long terme, là où la gratification immédiate, avec ou sans Gray, n'a jamais laissé qu'une sensation de vide dès que les endorphines décolorent. L'humiliation du refus serait libératrice, car une partie d'elle, molle et contusionnée, désire plus que tout qu'il call her bluff, pense préférer être mortifiée à être seule dans un espace clos avec Lui. Le cœur tambourine, en acquiescement ou contradiction, puis s'arrête. Prend une décision. Gray est si proche qu'elle doit être consciente et mécanique, se prononce en toutes lettres et silence sous le palais : fuck him et sa réponse insultante à une proposition qui, si Parker était dotée du don de perspective, l'apparaîtrait peut-être autant. Ça ne lui coûterait rien de répondre par l'affirmative. Rouler des mécaniques sur un terrain qui n'est pas le sien : oui, elle s'ennuie, et laisser les sous-entendus enfoncer le dernier clou dans le cercueil. À dédain, dédain et demi. Elle s'est résolue à quelque chose de froid et acéré, à shrug et se barrer, juste une autre forme d'arme blanche, mais quand il pousse, elle recule. C'est pas elle qui se laisse faire, c'est l'urgence. C'est les pas dans un couloir. C'est les sentiments résiduels comme du dépôt de fond de bouteille —qui tout à coup, crépitent. Et se carbonisent aussitôt. "Quoi ?" immédiat mais rhétorique, juste le temps que les mots grimpent jusqu'à leur signification. La rotule trébuche dans la cavité osseuse. Il a toujours eu du flair pour trouver le coup dans le fruit, y presser le pouce jusqu'à ce que crever la peau. Parker déglutit. Sous son sternum, il fait froid et étroit. Parce que chez elle y a que la chair qui réfléchit, elle cherche à échapper à la sensation en rentrant les épaules, comme si corriger la position des fringues sur sa poitrine pouvait affecter tout ce qui s'est froissé en dessous du derme. "Moins maintenant qu’on n'est plus ensemble." La poésie est purement accidentelle. Parker est Parker, n’accorde la vérité que sous sa forme la moins friable, est toute prête à admettre, comme un réflexe révélant un rare manque d’instinct de préservation, qu’il lui a toujours manqué, qu’elle comprend mieux leur relation en tant que carence, et que si elle a prononcé l'heure de décès, elle n’est pas prête à prétendre qu’elle a été la première à relâcher l’attention. Ou c’est sa version des faits. Elle s’y accroche farouchement car elle la dédouane légèrement. Elle s’y accroche farouchement, surtout, car c’est la seule qu’elle a. Si elle a laissé Rhys clore l’espace vide, cette nuit-là, c’est parce que Gray, lui ayant juré de venir d’une voix distraite en laquelle elle a eu la connerie de croire, a rompu sa millième promesse. S'est payé sa millième occasion de lui manquer. Alors bien sûr que la serrure de la question fermée, y a que le "oui" qui l'ouvre, c'est bien sa seule putain de raison d'être là, du sang littéral sur les mains, mais au moins, maintenant, la distance est l'option par défaut. Maintenant, elle s'attend à rien de plus que rien. C'est pas pas, c'est juste moins, même pas une victoire en soi. "Depuis que je te connais tu me manques." Suffit de formuler ça, en pensée floue et tentaculaire et résolument rouge, pour que la force d'inertie s'interrompe. Elle plante les talons dans le sol. Par sécurité, enfonce une épaule dans le mur pour faire comprendre qu'elle ira pas plus loin. Ou pas avec lui. "C'est ça que tu voulais entendre ?" Ça se veut sec, mais la conviction s'arrête en chemin. Dans les faits, c'est un miaulement blessé qui se planque derrière une mauvaise comédie de désintérêt ; elle fixe ses doigts qui jouent avec une écaille de peinture. "Tu peux y aller maintenant. Couvre-feu." Elle n'a pas entendu l'horrible buzz métallique qui indique que la porte se ferme, mais l'heure est forcément passée et s'ils ont obtenu un sursis, ce n'est que parce que personne n'emprunte ce couloir à cette heure. Elle lui donne l'issue parfaite. Juste retour d'ascenseur : il lui a donné la sienne. Elle est pas si lointaine, la version parallèle des évènements où elle se glisse dans les vestiaires sombres et fait tomber du tissu à leurs pieds. À la seule différence que Parker y est plus courageuse et Gray la fermait. Dans celle-ci, elle porte l'entaille à ses lèvres. Lèche ses plaies à vue, et n'ose même pas croiser un regard entre ses phalanges froides.
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Gray Marsh
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MessageSujet: Re: underbelly (gray)   underbelly (gray) EmptySam 17 Avr - 8:10

Ça se veut moqueur, ca se veut léger, c'est juste aussi délicat qu'une autopsie sur un corps encore tiède. Sa propre voix résonne dans son crâne comme si elle lui était étrangère. Je te manque ? Il veut juste se tenir au rebord d'une ou deux réflexions aiguisées pour pouvoir prétendre qu'il faut pas tout confondre. Qu'elle l'atteint pas, que ça lui fait rien, que c'est juste pratique. Moquer leur relation enterrée pour prétendre qu'aujourd'hui c'est pas ça, pas elle, pas déterrée.  Du vélo, rien de plus. Faire quelque chose les yeux fermés, à peine plus recherché qu'un réflexe pavlovien. Il s'attend à un grognement, à un haussement d'épaules, à une réplique bâclée, elle fait mieux, elle fait du Parker. Ca frappe contre la mâchoire sans même avoir la prétention de vouloir être cinglant. Juste assez inattendu pour figer tout, le passé, le présent, la rancune. Dans la nuque, les cheveux se dressent comme le pelage d'un animal qui flaire le danger. Ca aurait du être une fausse blessure, et c'est une vraie plaie, infectée. C'est leur matching tattoo, pas moins honteux, pas moins indélébile sauf à grand renfort de chirurgie et il est le premier surpris qu'elle exhibe le sien avec ce qu'il lit comme un reproche qu'il a déjà entendu milles fois dans sa bouche de toute façon. Parker, trop, Gray, pas assez. Classique. Alors il musèle toute réaction, donne tout ce qu'elle déteste : un silence dont la placidité n'est qu'une bonne vieille tétanie maquillée. Si on ne brasse pas l'eau, la vase retourne toujours épouser le sol pour donner l'illusion d'une eau claire. Sauf que prendre Parker pour rien de plus inquiétant qu'une mare, c'est une erreur qu'il a déjà payé une première fois, et qu'elle souligne en enfonçant le clou. Ca devrait être du nectar, c'est juste de la rouille liquide : acide, métallique, l'arrière-goût plus puissant que le goût lui-même comme si chaque nouvelle respiration  étendait un peu plus son règne brûlant. S'il déglutit, ses cordes vocales vont se dissoudre en même temps que sa gorge. Il ne sait pas où elle va, il réceptionne les mots et le cerveau prétend ne pas comprendre. Ne pas voir. Ne pas entendre, parce que sinon ça signifierait brutalement beaucoup trop au sein de quelque chose qui soit disant n'a plus aucune valeur. Pourtant ça s'enfonce plus loin que la base, plus loin que la boue, ça va se ficher dans une faille qui ne devrait pas exister. C'est une écharde. À chaque nouveau mouvement elle s'enfonce plus profondément. Une respiration, une oscillation, elle gagne du terrain. Elle ne ressortira jamais il sait qu'il va devoir faire avec et la sentir pendant des jours, piquer ses entrailles. Depuis que je te connais tu me manques. C'est une accusation qui prend trop vivement à la jugulaire pour que l'élastique de la répartie, pourtant court et rapide à claquer, n'ait le temps d'opérer. Ça vacille, et il sait que c'est pas juste un pot qui menace de casser mais bien tout qui pourrait s'enchaîner et s'effondrer. Ne laisser plus rien qu'une chair écorchée qui ne tolérera plus rien. Elle grave miss you lentement sur l'intérieur de la première côte flottante, là où personne l'apercevra à part ses organes. Il a le lettrage anguleux des ouvrages les plus pénibles de Parker, ceux où le matériau manque de tendresse, le couteau manque de débattement. Le y ripe, griffe un poumon. C'est ça qui rend l'air si pénible à inspirer, qu'il se convainc. Elle est en train de le tuer lentement et elle en sait rien. Le regard est lourd de colère, et peut-être de ce truc indéchiffrable qu'on appelle douleur mais que peu irait lui reconnaître. Colère et peine c'est juste des voisines de pallier et l'une prétend souvent être l'autre. Tourner à la rage c'est le seul élément fiable dans le tableau. La seule chose qui peut pas décevoir. Il lui déduit chaque putain d'inspiration, elles s'appellent toutes Parker, parce qu'elles font mal, parce qu'elles restent pas longtemps dans son organisme, parce qu'il peut pas s'en couper. Et sans doute qu'il pourrait rester des heures à chercher quelque chose qui ne viendra pas sur le visage en face si elle avait pas l'audace de percer son agonie d'une banale réflexion, l'attention parfaitement ailleurs. C'est comme si elle le gratifiait juste d'un mouvement évasif de la main pour lui signaler qu'il dispose. Elle lui rend service, fait avorter la souffrance pour que sa jumelle puisse se développer à son aise. "Ça t'amuse c'est ça ?" C'est cyclique entre eux, de chercher à se prouver que l'autre cherche juste à faire du mal, et c'est plus confortable comme ça. Pourtant elle a pas l'air au comble de la joie ou de l'hilarité, mais elle vient de replanter le couteau précisément au même endroit que la première fois, juste sous la calcification dumped. Elle remet l'animal en mouvement, elle lui rappelle qu'il est vivant de ce qu'il reçoit comme un coup de pied dans un genou qui ne cédera pas mais n'en est pas moins douloureux. Sa main se referme sur son bras. Peut-être un peu trop fort, peut-être avec plus d'émotions que ça devrait. Mais qu'elle garde l'empreinte ronde de quatre doigts sous l'aile, c'est tout ce qu'elle emportera. "C'est ça ta nouvelle version de la fuite ? T'en as pas marre de toujours utiliser les circonstances pour te prétendre pas responsable ? C'est ton nouveau c'est pas moi c'est toi ?" Il se croit poussé. Ou plutôt repoussé, pour qu'elle puisse à loisir utiliser son dos comme cible. Et dans l'immédiat c'est comme dégoupiller une grenade et voir lequel des deux la laissera tomber et exploser en premier. Et si les circonstances tentent de s'immiscer il est prêt à l'entraîner avec lui suffisamment profondément dans les sables mouvants pour qu'elle écope des mêmes punitions que lui. L'électricité court invisible à l'oeil nu à la surface de son épiderme, mais il est certain que ça pourrait crépiter si on tendait l'oreille. "C'était quoi ton but hein ? Te rassurer ? T'es contente au moins ?" craché avec la facilité qu'ils ne savent trouver que dans la colère qui enfle dès le premier coup donné, avec d'ajouter un "satisfaite ? " dont il détache -écartèle- chaque syllabe comme si elles étaient autant de poids ajoutés un à un dans la balance de la marchande Calverley. Et s'il ne peut pas l'avoir, autant tout ruiner.
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Parker Calverley
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MessageSujet: Re: underbelly (gray)   underbelly (gray) EmptyMar 4 Mai - 15:42

Le silence se pose et se répand. Tout congèle. Y a que quand ils sont proches qu'ils sont proches ; logique qu'ils ne s'entendent que quand ils sont trop collés pour dialoguer ou pour se taire. Suffit qu'elle se décolle pour qu'il soit péniblement flagrant que, quand ils ont fini de ne pas se parler, il n'a rien à lui dire. La brûlure marque d'autant plus qu'elle était facilement évitable. In no uncertain terms, elle lui a dit de se barrer. C'est donc pas un accident mais un choix qu'il la toise, vide —ou c'est ce qu'elle s'imagine interpréter du bout de la vision périphérique tandis que le regard reste farouchement boulonné sur le mur. La familiarité, basée sur un an de data poussé, a beau colorier spontanément ce dont elle ne voit pas la teinte exacte, ça n'empêche pas à toute l'attention d'être à la lisière. D'être rivée sur lui. Cinq secondes muettes de distance s'étirant entre la pupille et le focus et déjà la migraine gronde. Exutoire parfait de système D, Parker prend, distend, et tourne le volume de son acouphène visuel au maximum. Se laisse devenir trouble et aiguë, et fait la solennelle promesse de ne pas relâcher jusqu'à apercevoir du coin de l'oeil la version déformée de Gray foutre le camp. Question de secondes, forcément, car ils viennent manifestement d'user le fond de ce qu'il restait entre eux. Vingt minutes d'écoulées, signifiant l'extinction des feux, de tous les feux. Elle devine seulement qu'il respire, peut-être parce qu'elle sent l'infime mouvement d'air sur ses joues brûlantes—ou qu'elle est pas suffisamment optimiste pour croire qu'il a poliment drop dead dans un acte de gentillesse inattendue. Parker contracte plus solidement les muscles, jette son regard encore plus loin dans le recoin de son oeil jusqu'à ce que les muscles oculaires déchirent et supplient. Bien. C'est le but. Concentrer tous les efforts là-bas en guise de décharge d'énergie nerveuse parce que, as it turns out, la collision avec Gray a vite annihilé les vertus thérapeutiques de la gravure. Getoutgetoutgetoutgetoutget— Le connard opte pour l'exact opposé. Ferme les phalanges autour de son bras à elle et tout à coup, c'est le vacarme. La réaction de Parker est immédiate et incontrôlée, ne laisse aucune place aux faux semblants. Comédie intimiste que les réflexes jouent comme pour le fond de la salle, elle recule brusquement, saccades défensives de l'animal capturé, et tente d'arracher son bras mais l'emprise étant trop nette, le geste ne sert pas à déloger Gray sinon à déséquilibrer Parker et les faire trébucher tous les deux trente centimètres plus loin dans le couloir. C'est pas tant au contact qu'elle réagit si négativement —certainement pas à la vague douleur dans la chair, qui ne fait que lui rappeler que ses propres petites tortures invisibles ne seront jamais à la hauteur— mais au texte que le contact illustre. La banshee hystérique tolère mal les accusations. Elle pouvait les endosser un quart d'heure auparavant, à la rigueur, avant qu'ils ne redeviennent trop tactiles et qu'elle ne redevienne trop honnête. Elle pouvait feindre l'ennui indifférent qui est devenu impossible à atteindre sans oxy, mais possible à simuler. De ce côté de la rambarde, c'est mort. Surtout que lesdites accusations sont tordues et anachroniques ; s'il a raison dans l'absolu, il a tort maintenant. Tout sauf satisfaite, tout sauf rassurée, ils excellent dans le perdant-perdant : la sincérité de Parker offre à Gray le high ground et il parvient antithétiquement à la redescendre à son niveau. "Mais t'es sérieux ?!" Aussi facilement, ça vire en cris. C'est tout à coup plus possible de maintenir la tremblotante apparence d'apathie —d'autant plus que, faut se l'avouer, c'est pas comme si ça avait obtenu le moindre résultat. Il est toujours là. Beaucoup trop vocale pour la situation qui réclame d'être furtifs, elle en a plus rien à foutre des conséquences potentielles et soupçonne qu'ils sont deux. À la fureur répond la fureur ; il était trop près d'elle quand il a craqué sa propre allumette. Dans une démonstration sèche d'énervement, elle cahote à nouveau pour lui signifier de la lâcher, mais ça a pas plus d'impact que la première fois, alors elle opte pour la mesquinerie. Porte sa paume libre et blessée dans le cou de Gray, et essuie le sang juste au dessus de son col. Il est en train de sécher. Ça macule pas, ça tache juste. Eh, good enough. "Quelles circonstances ? Les circonstances où tu poses ta petite question de merde parce qu'il te reste que ça pour booster ton ego ? C'est qui qui est satisfait tu crois ?" Parce qu'elle, elle est contente de rien. À refaire, elle laisse la lame dans le manche, dans la veste, dans l'armoire, dans la chambre. À refaire elle descend pas. Elle ferme le store. Il fume seul. Elle aurait préféré que la dernière fois qu'il l'a embrassée reste la dernière fois qu'il l'a embrassée. Quand ça voulait encore dire quelque chose. "Ou non en fait, t'espérais entendre l'inverse, parce que c'est plus facile de te dire que la fille qui t'a largué est non seulement une salope, mais a pas de coeur ?" Le verbe le plus diminuant sélectionné expressément car si c'est le cas, si elle vise juste, qu'il aille se faire foutre. Elle est prête à admettre le premier chef d'accusation, le salope qui a fleuri sur sa porte et dans la voix de celui qu'elle arrête pas d'aimer. Prête à accepter pieusement sa punition, qui s'est avérée être absolument tout ce qu'il s'est passé depuis qu'elle les a trahis. Elle est peut-être colérique et fausse et décevante et conne. Mais s'il y a une chose qu'il peut pas lui reprocher, c'est d'en avoir rien à foutre.
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